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    Déstabilisation de la Côte d’Ivoire : la junte burkinabè face à ses échecs (Analyse)

    Déstabilisation de la Côte d’Ivoire : la junte burkinabè face à ses échecs (Analyse)
    Publié le
    Par
    Philippe Kouhon
    Lecture 3 minutes
    Salon des banques de l'UEMOA et des PME

    Face à un gouvernement ivoirien aguerri et des forces de sécurité renforcées, la tentative de déstabilisation orchestrée par la junte militaire burkinabè, notamment via Alino Faso, a échoué. Cet échec, couplé à des résultats mitigés dans la lutte contre le terrorisme, interpelle : n’est-il pas temps pour la junte burkinabè de se recentrer sur l’essentiel, à savoir la fin de la transition et le retour à des institutions démocratiques à travers des élections ouvertes et inclusives ?

    La Côte d’Ivoire : un modèle de stabilité. Avec un indice de sécurité passé de 6,8 en janvier 2012 à 1,2 en décembre 2024, la Côte d’Ivoire illustre une réussite notable en matière de sécurisation. Cela résulte de la professionnalisation et de l’équipement moderne de ses forces de défense, mais aussi de son cadre démocratique basé sur l’État de droit et le respect des libertés fondamentales. Ce modèle attire des convoitises et suscite des attaques de pseudo-souverainistes et d’apprentis putschistes, dont la dernière en date semble avoir été orchestrée depuis Ouagadougou.

    Le rôle trouble d’Alino Faso

    Sous des apparences d’entrepreneur – propriétaire du restaurant « Cocorico » et actif dans la communication – Alain Christophe Traoré, alias Alino Faso, a su nouer des relations privilégiées avec les régimes successifs du Burkina Faso. Proche des dirigeants actuels de la junte, son rôle ne se limite pas aux cérémonies officielles.

    Des informations le décrivent comme impliqué dans des malversations, notamment le détournement d’une partie d’un don de 3 millions de FCFA destiné à des déplacés internes burkinabè, offert par Guillaume Soro.

    Une mission secrète au service de la junte

    Sous l’influence de Kassoum Traoré, frère cadet du capitaine Ibrahim Traoré, Alino Faso aurait été mandaté pour recruter des cyberactivistes et identifier des opposants burkinabè réfugiés en Côte d’Ivoire. Il serait rémunéré à hauteur de 2 millions de FCFA par mois pour ces activités, qui incluent la diffusion de fake news visant à fragiliser le régime ivoirien.

    Une stratégie vouée à l’échec

    La désinformation orchestrée depuis Ouagadougou, avec l’appui de relais internationaux comme Ibrahim Maïga, visait à semer le doute et à provoquer des troubles en Côte d’Ivoire à l’approche des élections de 2025. Cependant, la solidité des institutions ivoiriennes et la résilience de ses forces de sécurité ont rapidement neutralisé ces manœuvres.

    La stratégie maladroite de la junte burkinabè se retourne contre elle. Accusant sans preuves la Côte d’Ivoire de déstabilisation, le capitaine Ibrahim Traoré cherchait sans doute à détourner l’attention de ses propres initiatives subversives.

    Leçons d’un fiasco

    En s’associant à des figures controversées comme Alino Faso et Ibrahim Maïga, la junte burkinabè révèle son manque de discernement et l’inefficacité de ses méthodes. Ces actions désespérées contrastent avec l’attente légitime des populations et des partenaires : un calendrier clair pour des élections démocratiques et inclusives.

    La Côte d’Ivoire, quant à elle, reste un pilier de stabilité en Afrique de l’Ouest. Forte de ses institutions solides, elle demeure hors de portée des tentatives de déstabilisation, illustrant une leçon clé pour ses voisins : la démocratie et la gouvernance responsable sont les véritables garants de la sécurité et de la prospérité.

    Philippe Kouhon

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