Après l’organisation internationale du travail (OIT) le 21 janvier 2021, l’Union africaine, le 31 mars 2021, c’est au tour de la Cote d’Ivoire, pionnière de l’éradication du travail des enfants de procéder au lancement officiel de l’année 2021, année internationale pour l’élimination du travail des enfants.
La cérémonie marquant ce lancement a eu lieu le mercredi 4 août 2021 à l’espace Latrille Évents des 2 Plateaux, Abidjan, sous le haut patronage de Mme Dominique Ouattara, première Dame de côte d’ivoire et présidente du CNS.
Étaient présents des représentants du système des nations unies, du BIT, OIT, Alliance 8.7, fondation mondiale du cacao, du CNS, du CIM et plusieurs membres du gouvernement ivoirien. La première Dame Dominique Ouattara était représentée par sa directrice de cabinet, Mme Yao Sylvie Patricia.
Déclarée « Année internationale de l’élimination du travail des enfants », par l’ONU, 2021 sera l’occasion de relever les défis posés par la COVID-19 et d’accélérer les progrès vers l’objectif fixé par la cible 8.7 des ODD, à savoir l’élimination du travail des enfants sous toutes ses formes d’ici 2025. Elle permettra également de donner un élan à la cinquième conférence mondiale sur le travail des enfants qui se tiendra en Afrique du Sud en 2022.
En Côte d’Ivoire c’est sous le thème « Agir maintenant pour mettre fin au travail des enfants » que s’est tenue la cérémonie officielle marquant son lancement.
Occasion pour la présidente du comité national de surveillance des Actions de lutte contre la Traite, l’Exploitation et le travail des enfants, Mme Dominique Ouattara, première Dame de côte d’ivoire et patronne de la cérémonie et le ministre ivoirien de l’Emploi et de la protection sociale, Kamara Adama de présenter les grands progrès réalisés par la Côte d’ivoire dans la lutte contre le travail des enfants, ces dernières années malgré la pandémie de la Covid19.
Pour Mme Sylvie Yao Patricia, directrice de cabinet de la première Dame, la Côte d’ivoire a connu des avancées notables grâce aux plans nationaux d’actions (trois), ce, dans les domaines de la sensibilisation, la surveillance et la répression. Ce qui a permis au pays de passer de 39% de taux de prévalence dû au travail des enfants en 2012 à 31% en 2016. Soit une réduction de 8%.
« Dans les zones rurales, cette réduction avoisine les 10% », a-t-elle poursuit.
Toujours, selon elle, qui cite le rapport de l’université de Chicago (USA), publié en 2020 sur l’évaluation des progrès accomplis en matière de réduction du travail des enfants, le taux est resté stable dans les zones productrices de cacao malgré l’augmentation de la population et de la production.
La même enquête révèle une hausse du taux de scolarisation de 14% dans les mêmes zones.
Il est passé de 71% en 2014 à 85% en 2019.
« S’agissant du volet répression, grâce au plaidoyer de la présidente du CNS, 6 antennes ont été installées à l’intérieur du pays et ont permis l’arrestation de plus de 300 trafiquants assorties de condamnations fermes », a-t-elle ajouté avant de remarquer que malgré ces efforts, il reste encore selon la même étude de l’université de Chicago, 790.000 enfants astreints au travail des enfants.
Pour donc répondre aux attentes des objectifs du développement durable (ODD) s’agissant de l’éradication totale du travail des enfants d’ici 2025, le CNS promet intensifier ses actions de communication, de surveillance et de répression.
Il est envisagé la création de 5 nouvelles antennes de répression avec le recrutement de 250 agents de surveillance ; la construction de plus d’écoles, de cantines scolaires et également la délivrance de jugement supplétif à tous les enfants en âge de scolarisation.
Enfin, la représentante de la première Dame Dominique Ouattara, a annoncé l’amélioration des conditions de vie des producteurs et leurs familles.
Le ministre Kamara Adama plaide pour l’accès des paysans au régime de protection sociale et à la pension de retraite.
Prenant la parole, le ministre ivoirien de l’Emploi et de la protection sociale, Adama Kamara a plaidé en faveur de l’accès des paysans au régime de protection sociale et à la pension de retraite. Ils pourraient être affiliés aux mécanismes de la Couverture maladie universelle (CMU) et au régime des travailleurs indépendants existants.
« Un paysan qui peut se soigner et bénéficier d’une pension de retraite n’exigera pas de ses enfants et ceux des autres de le remplacer dans les travaux champêtres », a-t-il insisté.
Il a enfin plaidé auprès de la première Dame Dominique Ouattara afin qu’elle intercède auprès de son époux pour voir ce vœux devenir réalité lors de son discours de nouvel an prochain à la nation, le 31 décembre 2021.
« Il est plus important que jamais d’unir nos forces pour lutter contre le travail des enfants. Le partenariat mondial Alliance 8.7 mène des actions visant à atteindre la cible 8.7 des ODD, et 22 pays pionniers et 230 organisations partenaires se sont engagés à accélérer leurs actions, à partager leurs connaissances et à mettre en œuvre des solutions innovantes », ont rappelé en chœur Mesdames Anousheh Karvar (présidente Alliance 8.7), Sophie De Conink (BIT), Sophie De Leonard (UNICEF) et M. Nguettia Martin, secrétaire exécutif du comité interministériel ivoirien de lutte contre le traite, l’Exploitation et le travail des enfants.
Philippe Kouhon