L’arrestation d’Alino Faso, activiste burkinabè établi à Abidjan, met en lumière un réseau de déstabilisation dirigé depuis le Burkina Faso. Ce nouvel épisode révèle les ambitions troubles d’Ibrahim Traoré et le rôle du Bataillon d’Intervention Rapide de la Communication (BIRC) dans une guerre de l’information visant à fragiliser le régime ivoirien.
L’arrestation d’Alino Faso, propriétaire d’un restaurant à Abidjan et figure active sur les réseaux sociaux, a jeté un pavé dans la mare des relations déjà tendues entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Soupçonné d’espionnage et d’activités subversives, cet activiste proche du régime militaire burkinabè menait des actions clandestines visant à fragiliser l’État ivoirien et à semer la discorde entre les populations des deux pays.
Les liens d’Alino Faso avec le régime burkinabè
Alino Faso est accusé d’appartenir à un réseau animé par le Bataillon d’Intervention Rapide de la Communication (BIRC), une structure dirigée par Traoré Kassoum, frère cadet du capitaine Ibrahim Traoré. Ce réseau, qui opère depuis Ouagadougou, s’emploierait à propager des campagnes médiatiques hostiles contre la Côte d’Ivoire. Sous la couverture de son activité de restaurateur, Alino Faso aurait participé à des réunions stratégiques au Burkina Faso, où il aurait reçu des directives pour intensifier les campagnes subversives contre Abidjan.
Un réseau orchestré pour déstabiliser la Côte d’Ivoire
Recruté en 2022, Alino Faso avait pour mission d’animer des cellules de communication clandestines, accusant régulièrement la Côte d’Ivoire de comploter contre le Burkina Faso. Ces accusations visaient à alimenter un climat de méfiance et de tensions dans la sous-région. Des preuves recueillies lors de son arrestation dévoilent des liens avec d’autres membres de l’Alliance des États Sahéliens (AES), suggérant une coordination régionale dans ces manœuvres déstabilisatrices.
Contexte régional et tensions diplomatiques
L’affaire Alino Faso survient dans un climat déjà tendu entre Abidjan et Ouagadougou. En mai 2024, les renseignements ivoiriens avaient révélé l’existence d’un réseau impliquant des proches de Guillaume Soro, recrutant des jeunes pour déstabiliser la Côte d’Ivoire depuis le Burkina Faso. Ces incidents s’ajoutent aux tentatives de subversion d’autres activistes burkinabè, dont l’un projetait récemment l’assassinat d’un opposant politique.
Ces événements reflètent une montée en puissance des tensions entre la Côte d’Ivoire et l’AES (composée du Burkina Faso, du Mali et du Niger), qui affiche une posture de défiance envers les alliés traditionnels de l’Occident en Afrique de l’Ouest, notamment Abidjan et Paris.
Une affaire révélatrice des ambitions d’Ibrahim Traoré
Depuis son arrivée au pouvoir, Ibrahim Traoré a multiplié les provocations à l’encontre du régime d’Alassane Ouattara. Cette posture agressive, qui trouve un prolongement dans des actions clandestines menées par le BIRC, semble illustrer une volonté assumée de renforcer son influence régionale, quitte à sacrifier la stabilité sous-régionale.
Implications pour la Côte d’Ivoire et la sous-région
L’arrestation d’Alino Faso met en exergue la détermination de la Côte d’Ivoire à protéger sa souveraineté face aux ingérences étrangères. Si certains perçoivent cette affaire comme une répression politique, d’autres saluent la fermeté des autorités ivoiriennes. Une enquête approfondie permettra de mieux comprendre l’étendue des réseaux de déstabilisation et leurs véritables objectifs.
En attendant, cette affaire marque un nouveau tournant dans les relations entre Abidjan et Ouagadougou, tout en posant des défis sécuritaires sans précédent pour l’Afrique de l’Ouest.
Face à l’obsession du capitaine Ibrahim Traoré à fragiliser le régime d’Alassane Ouattara, la Côte d’Ivoire devra redoubler de vigilance pour préserver la stabilité et la coopération régionale. Cette bataille sous-jacente entre Abidjan et Ouagadougou met en lumière les enjeux géopolitiques d’une sous-région en quête de paix et de développement.
Par Philippe Kouhon