Afrikipresse
    Société

    Entretien avec Sinaly Silué (Dg, ANAC, partie 2) : « d’autres tentatives ont avorté » (Côte d’Ivoire, affaire Ani Guibahi)

    Entretien avec Sinaly Silué (Dg, ANAC, partie 2) : « d’autres tentatives ont avorté » (Côte d’Ivoire, affaire Ani Guibahi)
    Publié le
    Par
    Philippe Kouhon
    Lecture 4 minutes
    Salon des banques de l'UEMOA et des PME

    La mort du jeune adolescent de 14 ans, Ani Guibahi Laurent Barthélémy qui tentait de rejoindre l’Europe par le vol AF703 en provenance d’Abidjan pour Roissy Charles De Gaule en France, le 8 janvier 2020 avait ému toute la Côte d’Ivoire et au-delà.

    Une émotion qui n’aura duré que jusqu’à son inhumation le 29 février 2020. Depuis lors c’est le silence total. Afrikipresse a rencontré le directeur général de l’autorité nationale de l’aviation civile (ANAC), en charge de la surveillance et de la protection de l’espace aéroportuaire, M. Sinaly Silué. Dans cette seconde partie de notre entretien, il aborde l’autre pan des mesures nouvelles prises, notamment le projet de déguerpissement des habitations mitoyennes à la clôture de l’aéroport.

    Afrikipresse : Quelle est la suite de l’affaire Ani Guibahi ?

    Sinaly Silué : Je ne peux pas parler de l’aspect judiciaire. Vous savez quand il y a un incident, il y a une enquête technique et une enquête judiciaire. L’enquête judiciaire, c’est l’affaire du procureur. 

     Entre-temps, y a-t-il eu d’autres tentatives avortées ?

    Bien sûr ! L’aéroport attire tout le monde. Et c’est une vigilance permanente pour empêcher cela. Il y a eu des tentatives qui ont échoué du fait du dispositif et des mesures complémentaires que nous avons prises. Plus personne ne passer sans être inquiété. 

    Où en êtes-vous avec le projet de déguerpissement des populations riveraines

    Je pense que le plus important a été fait. Sur toute la partie Ouest, Nord-ouest de l’aéroport, (Aero-canal, ndlr) il y a une démolition sur une bande de 200 mètres pour protéger la piste.

    Dans la partie Est de l’aéroport (Adjoufou, ndlr), il y a eu une démolition sur une bande de 50 mètres. Ces zones dégagées, permettent de mieux contrôler et d’avoir une visibilité sur la zone. En ce qui concerne le déguerpissement général, vous convenez avec moi que ce sont des dossiers qui nécessitent une étude minutieuse parce que cela a quand même des retombées sociales. Et donc, cette étude est en cours. Et je pense quand le dossier sera prêt, les mesures seront prises. Mais pour le moment, ce qui est fait, est essentiel et permet de préserver la sécurité de l’aéroport. 

    Au quartier Adjoufou, premier arrêt, nous avons vu des maisons décoiffées mais pas rasées, tant disque à Aero canal et Amangouakoi, toutes les habitations furent démolies. Ce qui n’empêche pas les gens de revenir occuper les trois sites.

    Sur la question du retour, il faut savoir que nous avons un projet d’élévation de la clôture pour éviter que les sites soient recolonisés. Des instructions ont été données afin de monter une limite sur la zone actuellement déguerpie de façon à ce que les gens ne reviennent pas. Soyez rassuré, la gendarmerie fait des patrouilles et ils vont réagir assez rapidement. 

    Concernant le quartier Adjoufou, il faut noter que les gens reviennent mais respectent les 50 mètres dont je vous ai parlé. Et je vous dis qu’il y a une étude qui est faite pour aller plus loin. Mais les habitants respectent les 50 mètres qui ont été décidés dans cette zone.

    Donc au niveau d’Adjoufou, le déguerpissement est sur 50 mètres et au niveau d’Aero-canal, 200 mètres ?

    Voilà. Et ça, c’est fait. Vous avez vu Aero-canal ? C’est fait.

    Et pourtant il se dit que c’est à cause des sociétés étrangères installées sur le même périmètre que le site d’Adjoufou n’a pas été complétement rasé.

    Ce n’est pas le cas, la population est juste plus dense de ce côté. Plus la population est dense, il y a plus de problèmes sociaux. Ça n’a rien à voir avec du côté d’Aero canal. Il y avait là des éleveurs, c’était fluide et c’était facile à faire.

    Que deviendront les périmètres une fois déguerpis ?

    Un aéroport a besoin d’une zone de protection. Les limites de l’aéroport actuel, ne sont pas celle que vous voyez. Si un décret d’utilité publique est pris, les limites de l’aéroport actuel arriveront jusqu’à ‘’Terre Rouge’’, un sous quartier de Port Bouet. Allez à Accra, vous verrez toute l’étendue de protection autour. Donc, dégager un espace et le laisser libre, c’est normal pour la protection de l’aéroport.

    Êtes-vous concernés par la question du dédommagement des populations déguerpies ?

    Non, c’est un problème global. C’est l’étude dont je vous palais plus haut et qui est en cours. Cette étude est en cours et je pense quand elle aura abouti, ce sera traité de façon globale.

    Propos recueillis par Philippe Kouhon avec KN

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