Des organisations de la société civile de l’espace de la commission économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), organisent depuis lundi 28 juillet, à Abuja au Nigéria, un atelier sur le trafic illicite de drogues, l’abus de drogues et le crime organisé en Afrique de l’Ouest.
Cet atelier qui prend fin jeudi, vise à mobiliser les capacités des organisations de la société civile spécialisées, en vue de leur participation active à la mise en œuvre du Plan d’action de la CEDEAO sur l’appui et la lutte contre la drogue entre 2016-2020, explique les organisateurs, dans un communiqué transmis à Afrikipresse.
À l’ouverture des travaux, l’officier régional spécialisé du Bureau régional d’Interpol basé à Abidjan, en Côte d’Ivoire, Niouma Koivogui, a estimé que l’Afrique de l’Ouest est une région à la fois de transit et de consommation de drogues ainsi qu’une plaque tournante du trafic de cocaïne entre l’Amérique du Sud et l’Europe. Il a déploré la ‘’forte augmentation’’, ces dernières années, du trafic de stupéfiants dans la sous-région.
Pour la seule année 2013, a-t-il indiqué, il a été procédé en Afrique de l’Ouest à 51 arrestations et 44 saisies de drogues, notamment 72,55 kg de cocaïne, 103,94 kg de cannabis, 1,51 kg d’héroïne et 98,37 kg de stimulants de type amphétamine dans les aéroports de Praia, Lomé, Dakar, Cotonou, Lagos, Bamako et d’Abidjan.
«Notre ambition est de travailler conjointement avec les structures ici présentes afin de prévenir et de lutter contre le trafic illicite de drogues, l’abus de drogues et le crime organisé en Afrique de l’Ouest», a indiqué pour sa part la commissaire chargée du Genre et des Affaires sociales de la Commission de la CEDEAO, le Dr Fatimata Dia Sow.
La directrice du Contrôle de la Drogue et de la Société civile de ladite Commission, le Dr Sintiki Tarfa Ugbe, a déclaré que «les laboratoires clandestins de fabrication de stupéfiants, la prolifération d’armes légères et de petits calibres ainsi que l’usage de drogues et de stupéfiants sont à l’origine d’autres fléaux tels que le terrorisme, les crimes transfrontaliers, la piraterie maritime, les violences extrêmes et l’insécurité».
Ces fléaux, a-t-elle affirmé, affectent «nos familles, nos sociétés, nos communautés et notre région» et représentent les principales menaces à la sécurité et à la santé publique de la plupart des Etats membres de la CEDEAO.
Cette situation nécessite, souligne le Dr Sintiki, le déploiement d’efforts considérables aux plans national, régional et international de la part de ces États et des organisations non-gouvernementales organisées dans le but d’atténuer les conséquences de ces menaces.
Aliou BM Diallo, à Conakry