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    Face aux électeurs : libérer Gbagbo sans démagogie électoraliste

    Face aux électeurs : libérer Gbagbo sans démagogie électoraliste
    Publié le
    Par
    Charles Kouassi
    Lecture 3 minutes
    Salon des banques de l'UEMOA et des PME

    Au cours de la campagne électorale, le nom de l’ancien Président Laurent Gbagbo, est au cœur des débats télévisés et radiodiffusés de certains candidats face aux électeurs. ” En quatre mois, en une semaine si je suis élu Président de la République, j’irai chercher Laurent Gbagbo à la Haye pour le ramener en Côte d’Ivoire “, disent ils.

    Entre l’actualité, la fiction et la réalité, il y’a un fossé difficile à franchir, il y’a également une limite raisonnable et objective à ne pas franchir, par respect pour le peuple et pour l’ancien Président. La politique n’est ni un jeu ni un cirque, encore moins le théâtre dont le rideau se lève sur la tentative de se servir en période de campagne électorale du nom, de la détresse et de la cause d’une grande figure politique comme Laurent Gbagbo pour gagner des voix, lorsque ce grand homme n’a pas donné de consigne de vote car il s’est imposé l’obligation de réserve.

    L’élection présidentielle dans tout pays dans le monde est un événement sérieux, périodique, sensible, historique parce qu’elle est la rencontre entre le candidat à la magistrature suprême et le peuple. Les débats télévisés et radiodiffusés face aux électeurs sont suivis en direct par des millions de personnes à travers le monde. La qualité et le bon ton desdits débats entre les journalistes et les candidats, les réponses pertinentes aux préoccupations des ivoiriens, à travers les projets de sociétés lisibles, visibles, prévisibles, faisables et convaincants, proposés par les candidats, font de la Côte d’Ivoire un bon exemple de démocratie apaisée, dans le concert des nations, après la crise post électorale violente, tragique et mortelle de 2010.

    1. Est il possible politiquement, vrai juridiquement, sincère moralement et respectueux traditionnellement à l’égard du peuple que le candidat à l’élection présidentielle dise aux ivoiriens ” si je suis élu Président de la République, j’irai chercher Laurent Gbagbo à la Haye et le ramener en Côte d’Ivoire, en quatre mois ou en une semaine ? “

    2. Est il vrai qu’il existe au plan domestique et au plan international, la séparation de pouvoir ente l’exécutif et le judiciaire et que le premier n’a pas droit d’ingérence sur la sphère de compétence du second ?

    3. Est il vrai qu’en démocratie, le peuple majeur et mature ne se trompe jamais d’armes démocratiques ( le vote et le bulletin dans l’urne ) et ne laisse jamais la proie pour l’ombre ?

    4. Est il possible que le candidat à l’élection présidentielle, élu nouveau Président de Côte d’ivoire le 25 Octobre 2015, puisse libérer Laurent Gbagbo en quatre mois ou en une semaine ?

    5. N’y’a t-il pas des voies discrètes sans bruit pour libérer Laurent Gbagbo autres que l’exploitation de son nom, au cours d’une campagne électorale ?

    6. Un candidat à l’élection Présidentielle doit il s’engager / promettre, s’il est élu Président de la République de libérer Laurent Gbagbo, en quatre mois ou en une semaine, face aux électeurs au cours d’un débat, sans leur expliquer les leviers indispensables dont il dispose pour sa libération ?

    7. Quelle garantie apporte t-il le candidat à l’élection présidentielle à la CPI et quelle est l’influence dont il bénéficie, après son élection pour la libération de Laurent Gbagbo en quatre mois ou en une semaine ?

    8. Comment le candidat à l’élection présidentielle réduit-il et sécurise t-il le risque lié à son engagement / à sa promesse face aux électeurs ?

    9. Comment le candidat à l’élection présidentielle circonscrit-il l’incertitude de libération en quatre mois ou en une semaine, au niveau d’une juridiction compétente internationale telle que la CPI après avoir fait de la libération de Laurent Gbagbo un sujet de campagne électorale ?

    10. Quel est l’effet multiplicateur de la désillusion si le candidat de l’opposition n’est pas élu Président de la République ?

    Laurent Maurice Kouakou
    Chroniqueur expert consultant

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