Afrikipresse
    CultureCulture

    L’immigration vient de Dieu, nul ne peut l’arrêter, discuter avec la Fesci – Nambo Banao sort de l’ombre

    L’immigration vient de Dieu, nul ne peut l’arrêter, discuter avec la Fesci – Nambo Banao sort de l’ombre
    Publié le
    Par
    Charles Kouassi
    Lecture 6 minutes
    Salon des banques de l'UEMOA et des PME

    Suisse d’origine ivoirienne, Nambo Banao, dans son 5è roman intitulé ‘’Le Comble de l’ombre’’, révèle des facettes liées à l’immigration vers l’Europe. Il met l’accent sur des ‘’prédateurs’’ qui représentent selon lui, de réels dangers pour les migrants. Cet écrivain-plurilingue de 55 ans, également journaliste, se prononce dans cet entretien, sur les revendications sociales en Côte d’Ivoire.

    Pendant que l’immigration de jeunes africains vers l’Europe est un vrai phénomène sur le vieux continent, vous sortez ”Le Comble de l’ombre”, votre 5eme ouvrage qui fait une sorte d’incursion dans le monde des migrants. Est-ce un pur hasard, ou une façon pour vous de contribuer à stopper cette tragédie?

    Nul ne peut arrêter le phénomène de l’immigration et ses péripéties parce qu’on peut considérer que l’immigration vient de Dieu. Pour répondre à votre question, le contexte de mon livre contribue à éclairer les potentiels migrants, à les préparer au monde dans lequel ils s’aventurent. Un monde avec une histoire lointaine et une culture différente.

    L’immigration apparaît dans votre livre comme un monde de prédateurs, pourtant l’histoire d’Eric, le principal acteur de votre roman est un cas à envier?

    Le cas Eric peut être unique parmi tant d’autres, comme pour dire que tout n’est pas mauvais sur le trajet du migrant. En d’autres termes, la réussite en Europe est une affaire de créneaux, par lorsqu’on tombe sur la bonne personne dès le départ. De larges portes s’ouvrent. Le nouvel arrivant sur le sol européen à une priorité : celle d’établir des contacts en vue d’évoluer; et c’est là que tout peut se passer pour la suite de son séjour.

    Vous parlez de ‘’créneaux’’ alors que la rencontre entre Eric, et Lucia, cette dame âgée qui sera plus tard son amante et sa bienfaitrice relève du pur hasard ?

    En effet, on peut considérer tout cela comme du hasard positif, pour revenir au contexte du roman. Eric était ambitieux, et il savait que pour vivre dans un pays comme la Suisse aux procédures difficiles aux migrants, il faut se marier. Il en était donc à la recherche d’une femme et la chance fut au rendez-vous. Le cas Eric est celui de cette communauté africaine de Suisse qui œuvre dans ce sens en vue de rester vivre dans ce pays.
     
    Eric est originaire de l’Ouest de la Côte d’Ivoire, tout comme l’auteur. Eric a su intégrer la société suisse, grâce à Lucia. Eric s’est fait acheter une maison au pays, tout comme l’auteur qui a des biens immobiliers en Côte d’Ivoire…LE COMBLE DE L’OMBRE n’est-t-il pas le propre vécu de NAMBO BANAO, en y ajoutant vers la fin de l’ouvrage, un aspect dramatique ?

     “Le Comble de l’Ombre’’ est mon 5ème roman. J’ai une œuvre qui s’intitule ‘’Miroir d’une vie’’ qui est autobiographique. Pour répondre à votre question, ‘’le Comble de l’Ombre’’ est l’ensemble du vécu des migrants africains en Suisse. C’est vrai qu’Eric est de l’ouest, mais il me fallait décrire des situations dans des lieux géographiques que je maîtrisais par exemple, le tronçons du Kpohouo partant de Duékoué par le Carrefour sur lequel se situe le village de Blody, d’où est Originaire Eric. En clair, les choix ont eu pour but de me faciliter la tâche. Ce n’est pas ma propre histoire.

    OK ! Pourquoi avoir choisi vers la fin de l’ouvrage ce fait divers : Lucia qui abat Fabrizio, son ex-mari. Est-ce pour sauver la peau d’Eric?

    En clair c’est justement la partie la plus importante sur la vie des migrants. Lorsqu’on arrive ici, en Suisse, on ne sait pas exactement la nature des liens qu’on tisse. Mêmes les femmes et hommes qu’on rencontre, on ignore leur passé. L’envie du migrant est de se faire une place rapidement, surtout dans un pays comme la Suisse. Tombe-t-on alors dans le cercle d’un vendeur de drogue, de la mafia…Ce qui est certain, Eric avait été menacé pour s’être introduit involontairement dans un cercle entretenant des problèmes de longues dates.

    Était-ce important pour vous que toute la fortune d’Eric laissée par sa défunte amante passe entre les mains de Nathalie, la fille de celle-ci, sa ”meilleure ennemie” plutôt que Bruno, le fils aimable ?

    Bien qu’aimable, Bruno n’avait pas d’assurance. Il ne vivait pas sous le toit de sa mère par rapport à Nathalie. Dans un passage du roman, Lucia confie à Eric que Nathalie bien qu’arrogante est une personne au grand cœur, et elle l’a démontré par la suite. C’est cela aussi. L’avantage dans ces pays, le respect de la parole ou de la volonté d’un défunt.
     
    Ecrivain-plurilingue, vous êtes aussi journaliste d’origine ivoirienne. Alors, quelle lecture faites-vous, pour terminer, sur la situation sociopolitique de la Côte d’Ivoire ?

    Merci de conclure cette interview par la question sur mon pays d’origine. Je dois dire que je suis préoccupé par la situation en Côte d’ivoire en ce sens que c’est un pays aux grandes potentialités qu’admirent les Suisses. Dans ce pays d’Europe, les Ivoiriens sont très respectés par l’image qu’avait donnée le président Houphouët Boigny, un pays de paix et de discipline. Malheureusement, ces valeurs se sont enfuies. Mon sentiment personnel est celui de la frustration,car je vis dans un pays de paix dans lequel tout se traite autour de la table. En suite, on procède par des votes populaires sur les questions essentielles. Par ailleurs, dans ce même pays, ceux qui entrent en politique sont des personnes aisées ou de familles aisées. Le bas peuple ici donc vit dans un système de sécurité sociale qui privilège tout le monde, de la sorte qu’il n’y a aucune frustration. Ces valeurs existent-elles en Côte d’ivoire?

    Voila que dans ce pays, une situation estudiantine scolaire prend des proportions internationales ajoutées à ce que nous savons des années de violence. Une chose donc à considérer. Si l’État de Côte d’ivoire a agrée ce mouvement (Fesci), il doit donc s’attabler avec lui afin de discuter car les mots sous l’arbre à palabre sont plus utilisés en Afrique qu’en Europe.

    Claude Dassé

    Réagir à l'article
    Recrutement ARSTM

    Publiés récemment

    Distribution d’une tonne de vivres à Séguélon : les cœurs reconnaissants saluent Koné Sékou

    Distribution d’une tonne de vivres à Séguélon : les cœurs reconnaissants saluent Koné Sékou


    Dédicace du livre « Accès au crédit immobilier en Côte d’Ivoire – Erreurs à éviter et conseils pratiques » à Paris

    Dédicace du livre « Accès au crédit immobilier en Côte d’Ivoire – Erreurs à éviter et conseils pratiques » à Paris


    Mariatou Koné : Une vision éducative en action et un partage au cœur des valeurs

    Mariatou Koné : Une vision éducative en action et un partage au cœur des valeurs


    Chronique du lundi – la coopération et la solidarité entre les États de la sous-région : rétablir la confiance entre la CEDEAO et l’ AES

    Chronique du lundi – la coopération et la solidarité entre les États de la sous-région : rétablir la confiance entre la CEDEAO et l’ AES


    Journée spéciale IDT à Bouaké : célébration de la transition numérique

    Journée spéciale IDT à Bouaké : célébration de la transition numérique


    Ramadan et Carême à Bouaké : Alassane OUATTARA offre 80 tonnes de vivres

    Ramadan et Carême à Bouaké : Alassane OUATTARA offre 80 tonnes de vivres



    À lire aussi