Le Maroc s’apprête à aborder dans quelques jours, sa sixième participation à la Coupe du Monde de football après 1970, 1986, 1994, 1998 et 2018. Au Qatar, lieu du grand rassemblement où il sera en compagnie de 31 autres nations, le Maroc rêve grand : faire oublier ses déboires des cinq précédentes éditions en frappant un grand coup. Dans un groupe équilibré où il retrouvera la Croatie, vice-championne en titre, la Belgique et le Canada, le Maroc n’aura tout de même pas la tâche facile et devra batailler dur pour se sortir d’affaire.
–Un vieux de la vieille toujours terne
De son premier match officiel le 19 octobre 1957 contre l’Irak (0-0) à son dernier match, celui des barrages contre la RD Congo qu’il a battu (4-1) après le nul 1-1 du match aller à Kinshasa, le Maroc a connu des mûres et des pas vertes dans les différentes compétitions africaines et mondiales. Une seule CAN gagnée en Ethiopie en 1976 et une seule fois huitième de finaliste à la Coupe du Monde en 1986 au Mexique.
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Le Royaume Chérifien avait pourtant des joueurs à même de lui brandir plus de trophées à la CAN et de bonnes participations au Mondial : Ahmed Faras, Boutaib, Bouhaddouz, Hassan Amcharaf, Mohamed Timoumi, Mustapha Hadji, Mustapha El Haddaoui, Aziz Bouderbala, Mustapha Merry, Mustapha El Biyaz, Abdelmajid Dolmy, Nourredine Naybet, Badou Zaki, Marouane Chamakh, Youssouf Hadji, Merry Krimau, Abdeslam Laghrissi, Camacho, Salaheddine Bassir, Youssef El-Arabi…Des joueurs de grands talents qui ont fait vibrer l’Afrique.
Pour sa première participation au Mondial en 1970 au Mexique, l’on retient que les Marocains sont passés à côté de la plaque. Battus par les Allemands (2-1) et les Péruviens (3-0) avant de réaliser le nul (1-1) face aux Bulgares, ils se sont contentés de la dernière place du groupe avec un seul point. Les Allemands et les Péruviens leur ont arraché les deux premières places qualificatives.
–L’éclaircie vite brouillée
16 ans plus tard, l’histoire a voulu que le Maroc soit présent au Mexique et c’est ce qui fut fait. Mais cette fois a été mieux qu’en 1970. Logés dans une poule F réputée quelque difficile, Merry Krimau et ses camarades ont ravi le premier rang à ses adversaires avec 4 points après un double nul (0-0) face aux Polonais et aux Anglais et un retentissant 3-1 infligé aux Portugais. L’équipe marocaine venait d’entrer dans l’histoire en étant le premier pays du continent noir à se qualifier pour le deuxième tour du Mondial.
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Mais, le Maroc ne profitera pas de cette situation. Les trois éditions suivantes ont été des échecs souvent inexplicables et restés inexpliqués jusqu’à ce jour. En 1994 aux Etats-Unis, il a occupé la dernière place au classement sans un seul point au compteur après un nul blanc (0-0) contre la Belgique et deux défaites par le même score (2-1) contre l’Arabie Saoudite et les Pays-Bas.
En France en 1998, les Lions de l’Atlas ont quelque peu relevé la tête sans plus en terminant à la 3ème place avec 4 points derrière les Auriverdes du Brésil qui les ont battus (0-3) et les Drillos de la Norvège avec lesquels ils ont coupé la poire en deux (2-2). Seulement, ils ont battu The Tartan Football Team de l’Ecosse (3-0). Quatre ans plus tard en terre russe (2018), les résultats n’ont pas été fameux. Les Marocains ont été défaits par l’Iran et le Portugal par le même score (0-1) avant de concéder le nul (2-2) contre l’Espagne. Au final, le Maroc a terminé 4ème avec un petit point.
–Un groupe moyen sans Amine Harit
Comme toutes les autres nations engagées dans cette campagne, le Maroc nourrit tout naturellement le grand espoir d’aller détrôner la France, détentrice du trophée. Pour pouvoir atteindre ce rêve qui n’est impossible à réaliser, le Maroc doit non seulement avoir les hommes qu’il faut mais élever également le niveau de son jeu dans les trois premières batailles : Croatie (23 novembre), Belgique (27 novembre) et le Canada (1er décembre).
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Le sélectionneur, Walid Ragraoui qui a remplacé Vahid Halilodzic au lendemain de la qualification pour le Mondial est sûrement le technicien le plus attendu. Aussi bien sur ses choix que sur son coaching. Une chose est certaine c’est qu’il a déjà opéré un choix satisfaisant. Des joueurs qui ont pour la plupart participé à la dernière CAN au Cameroun. Dans l’ensemble, on retrouvera l’indéboulonnable défenseur du Paris Saint-Germain, Achraf Hakimi qui avait été écarté par son prédécesseur.
On retrouve également dans l’effectif, le fer de lance de l’attaque et de l’équipe, Hakim Ziyech, Youssef En-Nesyri, Sofiane Boufal, Abdessamad Ezzalzouli, Sellim Amallah, Yahya Jabrane, Badre Brenoun, Achraf Dari, Romain Saiss, sans oublier les gardiens Yassine Bounou, Munir Mohand et Ahmed Reda Tagnaouti. Malheureusement, cette campagne va se jouer sans Amine Harit. Le sociétaire de l’Olympique de Marseille s’est gravement blessé dans le dernier match du championnat français contre l’AS Monaco alors que son nom figurait déjà sur la liste de Wahid Regraoui. Un coup qui s’annonce dur aussi bien pour le technicien que pour les Lions de l’Atlas.
Adou Mel