Dans une déclaration dont nous avons obtenu copie, Ahoua Don mello, l’ancien ministre de Laurent Gbagbo et aujourd’hui représentant des Brics en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, a salué l’institution d’une journée de « la souveraineté retrouvée au Mali », chaque 14 janvier, comme la preuve que l’espoir est permis sur le continent.
Une journée de « la souveraineté retrouvée » était célébrée ce samedi au Mali comme l’avaient prévu les autorités de la transition qui y voient un hommage à la résilience du peuple malien. C’est le chef de l’Etat Assimi Goïta qui avait annoncé la nouvelle lui-même, lors de son discours de fin d’année à la télévision nationale. Ahoua Don mello, ancien ministre de Laurent Gbagbo et désormais patron des Brics en Afrique de l’ouest et centrale, lui, voit dans cette célébration « les lueurs d’une nouvelle période de lumières » après celle qu’a connue le Mali durant des siècles sous les leaderships de Soundjata Kéïta, Kankan Moussa et Modibo Kéïta.
« Peuple du Mali, votre échec sera un échec pour tout le continent avec des conséquences semblables à l’échec d’Aboubakari II et de Samory Touré. Votre victoire, en revanche, sera un espoir pour tout le continent comme le fut la victoire de Soundjata Kéïta et la prospérité du Mali de Kankan Moussa », écrit Donmello.
De fait, c’est dans une déclaration documentée par les 8 volumes de l’histoire générale de l’Afrique rédigés sous l’égide de l’Unesco par 230 chercheurs dont un tiers sont des non africains, qu’Ahoua Donmello a puisé la réalité historique de ce que fut le Mali et sa longue période de gloire durant des siècles même si, admet-il avec regret, cette histoire glorieuse été largement tronquée par la suite.
« Les clichés racistes créés par cette période sombre continuent d’induire des complexes de supériorité et de donneurs de leçons chez certains et des complexes d’infériorité et de résignés chez d’autres », explique-t-il. Bref, pour lui, ces comportements ont été mus « sous les lourdes dalles croisées de l’esclavage, de la colonisation et de la françafrique ». En conséquence, la journée de « la souveraineté retrouvée » marque le point de départ « vers la conquête de la pleine souveraineté du peuple malien sous la conduite d’Assimi Goïta » même si pour le pays, le plus dur sera à la fois comment défendre cette souveraineté et retrouver la prospérité et la gloire ».
Car le Mali est confronté à des attaques djihadistes de grande ampleur depuis de nombreuses années. Ses autorités accusent, à cet égard, la France, l’ex-puissance colonisatrice, de pactiser avec les auteurs de ces attaques. De son côté, Paris dénonce un accaparement du pouvoir par les militaires qui dirigent la transition. La France s’appuie notamment sur des partenaires régionaux telle que la Cedeao. Celle-ci infligé, durant des mois, de lourdes sanctions économiques et commerciales au Mali avant de les lever. C’est d’ailleurs la résistance à ces sanctions que le pays fête à travers la journée de « la souveraineté retrouvée » qui aura lieu chaque 14 janvier.
Joseph Titi
