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    Ramaphosa de retour dans son pays : pas un seul mot sur l’UA, un sommet extraordinaire en mai à Johannesburg

    Ramaphosa de retour dans son pays : pas un seul mot sur l’UA, un sommet extraordinaire en mai à Johannesburg
    Publié le
    Par
    Charles Kouassi
    Lecture 3 minutes
    Salon des banques de l'UEMOA et des PME

    Élu président de l’union africaine lors du 33ème sommet de la conférence des chefs d’état et de gouvernement à Addis-Abeba le lundi 10 février 2020, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa convoque un sommet extraordinaire sur ‘’comment faire taire les armes en Afrique et la zone de libre-échange continentale’’ fin mai 2020 à Johannesburg. Avant ce grand rendez-vous africain, la chercheuse et journaliste sud-africaine, Liesl  Louw-Vaudran revient pour Afrikipresse sur les temps forts du dernier sommet de l’UA.

    « L’Afrique est un grand continent où chaque pays a ses priorités. Je dirai par exemple que pour l’entourage de Ramaphosa, la question du Fcfa n’est pas une priorité. Toutefois, pour lui, le passage de témoin entre l’Egypte et l’Afrique du sud a été salué parce que deux grands pays avec une capacité d’impact important sur le continent. On a aussi vu le président Ramaphosa présider la réunion du mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) mais également le sommet lui-même où il a prononcé des discours forts, notamment concernant la zone de libre-échange continentale (ZLECAF) qui reste une priorité. On a aussi vu l’élection d’un sud-africain au poste de secrétaire général de la Zlecaf dont le siège sera à Accra, face au Nigéria, qui d’ailleurs a juste signé le protocole d’accord en Juillet 2019 sans encore ratifier le projet. Concernant les conflits régionaux, tous les acteurs étaient présents. La Libye, le sud-soudan, le Sahara occidental et comme dans tous les sommets, il y avait des efforts et de la diplomatie afin de trouver des compromis. On l’a vu avec la question de la fermeture des frontières entre le Nigéria et le Bénin ou entre le Niger et Cameroun » a fait savoir Liesl Low-Vaudran, chercheuse à l’ISS (institut d’étude se sécurité) depuis Johannesburg.

     

    Le Nigéria a une forte opinion nationale sur les questions sous-régionales et régionales.

    Pour l’experte, si le Nigéria ferme ses frontières d’avec ses voisins béninois, nigériens et Camerounais, c’est bien à cause de la pression intérieure.

    « Cela fait 4 ans que le Nigéria a fermé ses frontières avec le Bénin car à l’intérieur, il y a un vrai débat, notamment sur la question de la zone de libre-échange continentale, contrairement aux autres pays où seul le président ou le chef du gouvernement signe et ratifie ou non. Le Nigéria a une volonté de protéger ses industries face à la corruption et aux fraudes. C’est pareil pour l’Ethiopie qui garde son monopole sur l’industrie aéronautique et le trafic aérien. En Ethiopie seule une société d’état garde la main sur la télécommunication. Ce qui est différent de l’Afrique du sud où le capital est libéralisé » poursuit-elle.

     

    L’UA ou des décisions jamais appliquées

    Pour Liesl Low-Vaudran, plusieurs décisions et autres résolutions prises pendant les sommets de l’UA ont peu d’effet sur les populations parce que prises sans les avoir associées ou par manque de communication.

    « C’est bien l’une des raisons de la réforme de l’UA conduite par le président Rwandais, Paul Kagamé. Pour lui, il faut moins de réunions et peu de décisions. Mais c’est difficile car l’UA s’est un peu trop dispersée avec plusieurs branches dont la coordination pose problème » dira-t-elle.

     

    Ramaphosa de retour dans son pays : pas un seul mot sur l’UA, un sommet extraordinaire en mai à Johannesburg

    « A son retour, Ramaphosa avait une importante communication sur l’économie du pays au parlement. Pour être honnête avec vous, il n’a pas évoqué un seul instant l’UA. Pour ce qui est de l’intervention ou la contribution du pays dans les conflits régionaux, en dehors du récent voyage de la ministre des affaires étrangères en Allemagne sur le Libye, je pense qu’il n’y aura rien d’ici fin mai prochain où Ramaphosa organise un sommet extraordinaire à Johannesburg sur la ZLECAF et comment faire taire les armes en Afrique.

    C’est l’occasion pour l’Afrique du sud de donner la parole surtout aux experts et autres instituts comme l’ISS afin de trouver de nouvelles idées pour combattre le terrorisme, mais aussi lancer le début de l’opérationnalisation de la zone de libre-échange avant le 1er Juillet, date retenue pour son effectivité » conclut la chercheuse sud-africaine.

    Philippe Kouhon

     

     

     

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