Le sport ivoirien a connu de nombreux événements heureux et malheureux aux cours de la saison (année) 2024. Les sacres des Éléphants footballeurs à la CAN 2023 et des maracaniers au Mondial 2024 ainsi que le décès de l’ex-premier vice-président de la FIF, Sory Diabaté sont les faits marquants de l’année 2024. A cela s’ajoutent d’autres événements malheureux tout aussi importants.
-Les événements heureux : sacres des Éléphants et la médaille de bronze de Cissé Cheikh Salah
Tout a commencé le 13 janvier 2024 par l’ouverture de la CAN 2023 de football. 23 pays se sont donnés rendez-vous sur les terres ivoiriennes pour espérer détrôner le Sénégal, détenteur du trophée et lui même aligné sur le départ. Après moult confrontations, la Côte d’Ivoire est parvenue à battre le Nigeria en Finale le 11 février au stade Olympique Alassane Ouattara d’Ébimpé. Les Ivoiriens viennent ainsi de porter à trois le nombre de leurs trophées continentaux dans cette compétition. Ce sacre est de loin celui qui a rassemblé et fait jubiler les Ivoiriens ces neuf dernières années.
Du 26 juillet au 11 août, ont eu lieu à Paris les 33è Jeux Olympiques. 10.500 athlètes de 206 nations ont pris part aux 329 épreuves de 47 disciplines de 32 sports. Au terme de la compétition dominée par les États-Unis, la Côte d’Ivoire s’est distinguée sur le podium avec une médaille de bronze glanée par Cissé Cheikh Salah chez les +80 kg au tae-kwondo.
Deux mois plus tard soit le 6 octobre, la Côte d’Ivoire est montée sur le haut du podium en gagnant le Mondial de maracana qu’il a organisé à Abidjan aux dépens du Bénin. Elle devient alors le premier pays à gagner la première édition de cette épreuve.
-Les événements malheureux : Décès de Mariam Koné, Sory Diabaté, Koné Abdoulaye, Kassi Kouadio…
Il y a eu malheureusement des événements marqués par des décès et non des moindres. Six sportifs de renommée africaine et mondiale ont tiré leur révérence, laissant leurs parents, amis et connaissances du monde du sport dans la tristesse et la désolation. Tout a débuté le 22 mars par le décès de Mariam Koné, alors Directrice Générale de l’Office National des Sports (ONS). Ancienne internationale handballeuse et championne d’Afrique, Mariam Koné Yoda a gagné plusieurs trophées en Côte d’Ivoire et en Afrique avec les clubs dans lesquels elle a évolués. Elle a donc marqué de son emprunte le handball ivoirien et africain. Son décès a surpris plus d’un an d’autant plus qu’elle n’avait présenté aucun signe de maladie.
Le 12 juillet, une autre nouvelle a assombri le ciel du sport ivoirien. Celle de la mort de Zagoli Golié, ex-gardien de but des Éléphants. Ex-homme ganté de Bouaké FC et de l’Africa Sports d’Abidjan, il a joué en sélection nationale de 1985 à 1988. Avec les Éléphants, il a participé à deux CAN que sont 1986 et 1988. En 1986 en Égypte, il a remporté la médaille de bronze face au Maroc. L’on n’oublie pas le penalty du Sénégalais Jules François Bocandé qu’il avait bloqué lors du match contre le Sénégal. Avec les Éléphants, il a joué 11 matchs dont six en deux phases finales de CAN.
Gba Bernadin, Ex-sociétaire de l’Africa Sports d’Abidjan et de l’ASEC Mimosas entre 1980 et 1990 lui, a passé l’arme à gauche le 2 septembre au CHU de Cocody. Grand milieu de terrain, il a eu pour surnom ” Le porteur d’eau ” dans ces deux clubs. Mais c’est surtout au sein du club vert et rouge dont il était un pur produit qu’il s’est le plus distingué. Il a fait quelques apparitions en sélection nationale avec les Éléphants mais sans plus. A la fin de sa carrière, il s’était reconverti au métier d’entraîneur en occupant le banc de touche de quelques clubs de Ligue 1 et de Ligue 2. Il était enseignant d’Éducation Physique et Sportive (EPS).
S’il y a une autre nouvelle qui a fait le tour de la planète, c’est bien celle du décès du président Sory Diabaté. L’ex-premier vice-président de la FIF s’est endormi dans la paix du Seigneur au petit matin du 5 septembre des suites d’une longue maladie. La vie du défunt était confondue au sport ivoirien et particulièrement au football. Ex-joueur à l’ASEC Mimosas (junior) et président-fondateur de l’Entente Sportive de Bingerville (ESB), c’est à la FIF qu’il a connu son ascension fulgurante en se distinguant par sa rigueur dans le travail, son sérieux et sa discipline. De Trésorier Général, il devient par la suite Secrétaire Général puis 4è vice-président et enfin 1er vice-président et président de la Ligue Professionnelle de Football (LPF). Il a été durant 10 ans instructeur FIFA et a pris part à plusieurs colloques, séminaires, stages internationaux à travers le monde. Deouis 2017, il a été nommé Délégué Technique FIFA pour les Jeux de la Francophonie. Candidat malheureux à l’élection à la présidence de la FIF en 2022, il s’était désormais consacré à la vie professionnelle quand il a été malheureusement fauché par la mort. De lui, tous les sportifs ivoiriens reconnaissent qu’il a été le meilleur dirigeant de football de ces 20 dernières années.
Pratiquement à trois mois jour pour jour du décès de Sory Diabaté, une autre mauvaise nouvelle est venue semer le désarroi dans le cœur des des sportifs ivoiriens. Celle de la disparition de Lucien Kassi Kouadio Jésus dit Diego. Au plan local, l’homme a d’abord évolué au Stade d’Abidjan puis à l’ASEC Mimosas et enfin à l’Africa Sports d’Abidjan. Avec les Éléphants, puisqu’il a été international, il a remporté la CAN 92 au Sénégal. Diego était surtout redouté par les gardiens de but pour ses coups de pied foudroyants. Lui aussi malade depuis quelques années, il a fini par rendre l’âme le 4 décembre au CHU de Treichville.
Quant à Abdoulaye Koné, l’emblématique président de l’AS Denguelé d’Odienné, il est décédé le 5 décembre à Abidjan. Avec le Denguelé d’Odienné, qu’il a récupéré alors que le club de sa région natale sombrait en Ligue 2, il a connu des hauts et des bas à travers des descentes et des remontées. Mais l’ homme ne s’était jamais voué vaincu malgré les difficultés auxquelles il était confrontées. Son amour pour le football l’a d’ailleurs amené à créer son propore club, 2 Plateaux Football Club qui évolue aujourd’hui en Division 3. Abdoulaye Koné dirigeait donc deux clubs et était considéré comme l’un des trois ou quatre ” gourous ” du football ivoirien.
Adou Mel
