Les Chambres Africaines Extraordinaires basées à Dakar (Sénégal) et chargées de juger l’ancien président tchadien Hissein Habré, ont déclaré irrecevable, le 3 septembre 2015 la plainte contre le président en exercice du Tchad, Idriss Deby Itno.
Le 2 septembre au nom des victimes de génocide au Tchad, Me Jacques Ndiaye a déposé une plainte contre M. Deby, pour « génocide, crimes contre l’humanité, crimes de guerre et torture » se basant par l’article 10 des statuts des Chambres Africaines.
Une telle requête était prévisible dès le début du jugement de Hissein Habré, et la République du Tchad s’est démenée pour l’étouffer, en envoyant ses ministres de la Justice et de la Communication dans la capitale sénégalaise.
Les faits reprochés au président tchadien concernent la période de règne de son prédécesseur, entre 1982 et 1990, soit avant sa prise de pouvoir. En cette période, Idriss Deby a fait fonction d’abord de chef d’Etat-major des Forces Armées du Nord (FAN) de Hissein Habré et a joué un rôle trouble dans la guerre civile qui ces forces opposa aux forces tchado-libyennes de Goukouni Weddaye.
En 1984, alors qu’il est Commandant en chef des FAN, Idriss Deby dit ceci dans quotidien français Le Figaro : « c’est une lutte sans cadeau où nous (ndlr : les FAN de Hissein Habré et lui compris) appliquons une justice expéditive et exemplaire ».
Même si les Chambres Extraordinaires Africaines n’ont pas retenu la plainte, « tôt ou tard, Idriss Deby devra répondre de son passé » ont commenté des journaux tchadiens.
James RAMAROSAONA