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Élections à la CAF : mon adversaire a du chemin à faire (Pierre A. Mounguengui)

Élections à la CAF : mon adversaire a du chemin à faire (Pierre A. Mounguengui)
Publié le
Par
Adou Mel
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Ancien arbitre international, Pierre Alain Mounguengui, l’actuel président de la Fédération Gabonaise de Football (FEGAFOOT), est candidat au poste de membre du Comité Exécutif de la CAF pour le compte de la Zone Centre.

Il a pour adversaire, Patrice Edouard Ngaïssona, le président de la Fédération Centrafricaine de Football, un autre membre de la zone. Ils en découdront le vendredi 2 février 2028, lors de l’assemblée générale de la CAF à Casablanca au Maroc. Dans cet entretien accordé à afrikipresse.fr, à l’hôtel Hyatt Regency de Casablanca, il donne les raisons de sa candidature, dénonce certaines pratiques et appelle au bon sens des électeurs.

Qu’est-ce qui a motivé votre candidature au poste de membre du Comité Exécutif de la CAF ?

Le Comité Exécutif de la CAF est ouvert aux présidents de fédération. C’est donc en ma qualité se président de la Fédération Gabonaise de Football que je postule à ce Comité Exécutif, suite au choix opéré par le président Constant Omari par rapport aux dernières résolutions du symposium de la CAF tenu ici au Maroc en 2017, et cours duquel il a été recommandé la suppression des cumuls. Dans certaines zones, les cumulards ont décidé de siéger au Conseil de la FIFA et dans la foulée ont libéré les postes au niveau de la CAF. Donc la CAF a décidé de pourvoir à ces postes vacants en organisant cette élection qui va avoir lieu le 2 février. C’est à ce titre que j’ai posé ma candidature. Parlant des motivations je dirais que tout le monde me connaît , je suis un acteur du football de notre continent depuis de longues années. J’ai été secrétaire administratif puis secrétaire général de la Fédération Gabonaise de Football, président de la Ligue Professionnelle de football du Gabon, aujourd’hui président de la fédération. Dans la sous-région,  j’ai été secrétaire général adjoint de l’Union des Fédérations de Football d’Afrique Centrale. J’ai été membre du Jury d’Appel de la CAF puis membre de la CAN. Aujourd’hui, je suis membre de la Commission des Arbitres de la CAF. À la FIFA, j’ai siégé pendant huit ans à la Commission des Arbitres de la FIFA entant que responsable de développement de l’arbitrage pour l’Afrique Centrale, de l’Ouest et de l’Est dans la zone francophone, j’ai appartenu aux Comités d’Organisation des CAN 2012 et 2017 dans mon pays. J’estime que cette expérience acquise cumulée me permet de postuler au niveau de l’instance de notre football qu’est le Comité Exécutif de la CAF.

Vous avez été durant des années arbitre international n’est-ce pas ?

Effectivement, c’est d’ailleurs ce volet qui est le plus connu. J’ai été arbitre international pendant 20 ans sans interruption. J’ai participé à trois phases finales de la CAN des seniors, quatre phases finales de la CAN des juniors (U20) et une Coupe du Monde en Équateur , toute cette somme d’expérience me permet de briguer un poste au Comité Exécutif de la CAF.

Vous êtes deux candidats à briguer ce poste pour la même zone. La bataille ne s’annonce pas facile pour vous

Ecoutez comme je vous l’ai dit, j’ai été secrétaire général de l’Unions des Fédérations de Football de l’Afrique Centrale et au sein de notre union,  nous avons une discipline qui oriente nos actions. À  chaque fois que nous nous sommes retrouvés à une telle élection au Comité Exécutif, il y’a eu parfois deux candidatures qui se manifestent mais souvent au sein de la sous-région, nous tenons une réunion au cours de laquelle la sous-région décidait de n’envoyer qu’un seul candidat. Cette fois cela n’a pas été le cas parce que dans notre sous-région, il faut le reconnaître , nous n’avons pas un leader qui puisse fédérer, qui puisse regrouper les gens autour de lui pour pouvoir impulser certaines décisions, une certaine dynamique au sein de notre zone. Vous avez vu que dans les autres zones, les gens sont tellement organisés que ce problème ne s’est pas posé. Malheureusement, il ne peut que se poser là où les gens ne sont pas organisés.

Eprouvez-vous des regrets pour cela ?

Non pas du tout. Je pense que mon adversaire est un président de fédération comme moi, et si on avait respecté la discipline du groupe, sans prétendre quoi ce soit, mon adversaire a plutôt du chemin à faire. Se faire une carte de visite au plan continental parce qu’il vient d’être réélu pour son deuxième mandat au sein de la Fédération Centrafricaine de Football. Cela veut dire qu’il ne totalise au maximum que 10 ans de présidence. Moi, je parle de plus de 30 ans d’expérience en football. Et on ne dit pas seulement qu’on a de l’expérience on décline ce qu’on a fait pour le prouver. Il aurait dû comprendre que son temps n’est pas peut-être arrivé. Il semble qu’il ne fait même pas campagne parce qu’il sait qu’il a des atouts, des pistons à lui qui peuvent l’aider à pouvoir se faire élire. Donc je ne regrette pas le fait que nous nous retrouvions à deux, mais c’est plutôt une image pas du tout bonne que renvoie notre zone. Une image d’une zone qui n’a pas de leader et qui n’est pas organisée.

Par rapport aux pistons et autres appuis dont vous parlez, l’on évoque le soutien d’un grand nombre de membres du Comité Exécutif de la CAF à votre adversaire. Comment percevez-vous cette situation ?

Je ne peux pas parler des choses que je n’ai pas vérifiées. Je mène ma campagne en consultant mes différents collègues présidents de fédération qui sont les seuls électeurs et j’estime que les présidents de fédération sont suffisamment majeurs et autonomes pour prendre leurs responsabilités, en ne se faisant pas manipuler.

À partir des consultations que vous menez, quel est le message que vous recevez  de vos pairs présidents de fédération ?

Vous savez autant que moi que l’élection ne se fera pas à main levée,  c’est donc dans l’isoloir que tout cela va se décider. Chaque président de fédération est suffisamment responsable de ses actes pour pouvoir décider en toute âme et conscience. Des consultations que je mène auprès de mes pairs, j’ai le sourire en retour, et j’espère que c’est un sourire du cœur et qui va se matérialiser par ce que j’attends. Mais je compte plus sur mon expérience et sur mon vécu qui sont plus riches que celui de mon adversaire. Maintenant comme on le dit, il y’a la logique de Dieu et la logique du diable. Si c’est la logique du diable qui prévaut cela fera que malheureusement celui qu’on n’attendait pas soit élu.

Quels sont les échos qui vous parviennent de votre zone ?

J’ai fait les mêmes consultations avec les autres présidents de fédération. Il n’y a pas une différence entre les présidents. Appartenir à une zone ne donne pas une voix de plus. Chaque président de fédération a droit à une voix qu’il soit de la zone ou hors zone. Comme vous venez de le dire, j’ai le retour de ce que mon adversaire serait soutenu par des gens, ce qui est tout à fait normal puisque nous sommes deux candidats, et il faudrait bien que les gens se prononcent pour l’un ou pour l’autre.

Propos recueillis par Adou Mel, envoyé spécial à Casablanca au Maroc

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