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Entreprises françaises en Côte d’Ivoire : “On a pu scolariser près de 3000 enfants”, Salma Seetaroo

Entreprises françaises en Côte d’Ivoire : “On a pu scolariser près de 3000 enfants”, Salma Seetaroo
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Yaya Kanté
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Salma Seetaroo est la PDG de Cashew Coast, une entreprise française de transformation de noix de cajou en Côte d’Ivoire. Elle nous raconte ses motivations et ses actions pour l’émancipation des femmes et la scolarisation de leurs enfants.

L’ambassade de France en Côte d’Ivoire et les conseillers du commerce extérieur de la France ont organisé une rencontre de restitution de l’étude sur “la contribution économique et sociale des entreprises françaises en Côte d’Ivoire”, le jeudi 23 novembre 2023 à Abidjan. En marge de cet événement, Salma Seetaroo, fondatrice et PDG de Cashew Coast, a expliqué les programmes de scolarisation des enfants, d’alphabétisation des femmes et de préfinancement des planteurs à taux zéro mis en place par son entreprise.

Bonsoir Salma. Présentez-vous à nos lecteurs ?

Je suis Salma, je suis la pdg et fondatrice de Cashew Coast qui est une entreprise de transformation de noix de cajou en Côte d’Ivoire.

Depuis quand êtes-vous installé en Côte d’Ivoire et pourquoi avez-vous choisi de faire dans le cajou ?

Depuis 2019. parce que le cajou est un secteur à impact qui peut vraiment changer la vie des femmes. Et j’ai vraiment un combat personnel pour l’autonomisation de la femme.

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur les programmes que vous avez initié au sein de votre entreprise ?

Nous, on a un vrai combat : c’est la scolarisation des enfants, notamment des filles. On a aussi un problème d’alphabétisation des femmes comme j’ai pu le découvrir dans l’usine. On a donc mis en place un programme pour soutenir nos employées à pouvoir envoyer leurs enfants à l’école mais aussi nos planteurs. C’est-à-dire qu’on fait des préfinancements de campagne à taux zéro. Et on pousse nos planteurs à scolariser leurs enfants et leurs filles.

Combien d’enfants ont été mis à l’école grâce à votre programme ?

Pour ma dernière campagne de septembre à novembre 2023, nous avons décaissé des prêts scolaires auprès de nos planteurs. On a financé 1000 planteurs donc à pu scolariser près de 3000 enfants.

Qu’en est-il au niveau du programme d’alphabétisation des femmes ?

Quand on a découvert qu’il y avait 25% des femmes qui étaient analphabètes, on a mis en place un programme de formation continue. Et ce qui est très drôle, c’est comment on a réussi à les convaincre de venir se faire alphabétiser.

J’étais en conseil de délégués du personnel un jour, et je voyais qu’il y avait une dame hésitait à mettre son nom sur le papier. Ça m’avait choquée. Et je lui ai dit “Pélagie qu’est-ce qui se passe” et elle m’a répondu “madame, ah, je ne sais pas écrire et lire”. Je me suis dit mais ce n’est pas possible.

Je lui dis, est qu’on peut mettre en place quelque chose avec les autres. Et j’ai fait travailler notre senior management. C’est-à-dire que ce sont nos directeurs qui forment à l’alphabétisation. Ils passent une heure les jeudis soir au sein de l’usine dans notre salle de réunion.

Pélagie est parti dire aux autres femmes, “si tu veux voir à qui ton mari envoie des messages le soir, viens apprendre à lire” Et c’est ça qui à convaincu les autres femmes à venir s’inscrire et à commencer à s’alphabétiser.

Combien de femmes sont intéressées par le programme, à ce jour ?

Ça dépend. Parce qu’il y a des femmes qui viennent, d’autres qui ne viennent pas. Mais on pousse toujours derrière. Notre directrice RH, Jessica, est très férue sur le sujet donc c’est en continue.

Après avoir mis en place le programme, quel a été l’impact sur votre entreprise ?

Ce qui est important de savoir c’est que les femmes aussi doivent savoir compter parce qu’on a payé tous nos employés par mobile money lorsque nous avons commencé nos activités. C’est comme ça aussi qu’on a découvert aussi qu’il avait un problème parce que les femmes ne savent pas utiliser le téléphone pour aller décaisser leur argent.

Depuis ce programme d’alphabétisation financière et littéraire, maintenant, nous n’avons pas de problème à payer nos femmes par mobile money parce qu’elles sont beaucoup plus confortables à retirer leur argent d’elles-mêmes en utilisant leur téléphone.

Les femmes de votre usine apprennent à lire et parviennent à scolariser leurs enfants, que vous disent-elles en retour ?

Elles voient en moi une femme comme elles. Et c’est une solidarité féminine qui s’établit parce qu’il y a pas meilleure chose qu’une femme qui aide une autre femme. Pour moi, c’est ma communauté et c’est ma famille et on s’entraide toutes.

Yaya K.

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