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Le journaliste ivoirien Wakili Alafé à des internautes : « Référendum, Rhdp, Gbagbo, Fesci, 2020, Soro, Blé Goudé et moi »

Le journaliste ivoirien Wakili Alafé à des internautes : « Référendum, Rhdp, Gbagbo, Fesci, 2020, Soro, Blé Goudé et moi »
Publié le
Par
Charles Kouassi
Lecture 10 minutes

Invité à Abidjan à un débat sur Face book par Kissinger Sacko promoteur du groupe Face aux internautes, le journaliste écrivain ivoirien Wakili Alafé s’est prêté aux questions durant plus de deux heures. Les échanges ont été de bons tons dans l’ensemble ; l’animateur principal a proposé un débat public avec les internautes pour poursuivre le débat et approfondir les échanges. Ci-dessous, le texte préliminaire de présentation écrit par Wakili Alafé. Le texte étant long, il avait été publié en trois parties, et non d’un trait sur le groupe.
« Bonjour !!!! Je suis Wakili Alafé- journaliste professionnel depuis plusieurs années.

Ma vie et mon histoire ne me semblent pas trop cachées, car beaucoup de choses, à défaut tout, sont connues de moi. Je suis auteur de trois livres que je conseille vivement de lire Instants de Vies, Notre Histoire avec Laurent Gbagbo et Championne l’Enjailleuse. Je prépare plusieurs autres livres.

Je souhaite dans les échanges qui vont suivre m’en tenir à l’aspect public de mon parcours, et non au côté people ou privé.

Il s’agit, me semble-t-il, de donner un point de vue argumenté sur les questions qui intéressent les ivoiriens, et sur les enjeux du moment comme du futur : Situation socio-politique, Alternance 2020, journalisme et militantisme politique.

Je suis un partisan des débats. J’aime les débats, ayant toujours participé à la vie associative pour me guérir de ma timidité.

Au Collège et au Lycée j’ai été à plusieurs reprises chef de classe, et à l’Université j’ai été secrétaire à l’information de la Fesci-section Yopougon alors dirigée par feu Koukougnon Jean Paul.

J’ai animé des meetings à la cité de Yop pour mobiliser les étudiants tandis que Guillaume Soro, Blé Goudé et d’autres leaders étaient alors contraints à la clandestinité.

Quand j’ai été élu délégué général de la Faculté des lettres, j’ai renoncé à mes fonctions au sein de la Fesci, parce que le syndicat bien que fort et majoritaire n’était pas le seul sur le campus, avec des leaders comme Yoro Seraphin Marius, Kkb, Djaha Jean qui n’étaient pas de la Fesci.

J’ai également animé des meetings sur le campus.

Né en Côte d’Ivoire en 1971 je n’ai jamais eu affaire à la justice, ni à la déontologie de mon métier jusqu’à ces dernières années notamment en 2008 et en 2014 dans des affaires sur lesquelles j’ai déjà donné mes positions à plusieurs reprises et que je ne souhaite non plus pas aborder ici.

Pas par manque d’arguments, mais parce qu’il me paraît pertinent de nous concentrer sur les enjeux de tous les Ivoiriens et non sur la modeste personne !

Jeune journaliste à la Nouvelle République et Réveil Hebdo avec Yao Noël, j’ai eu à interviewer Guillaume Soro alors SG de la Fesci, dans la foulée d’une interview avec le ministre Saliou Touré pour contribuer à l’apaisement.

Toujours dans le même sens de l’apaisement alors qu’il y’avait tension entre le camp Gbagbo et la rébellion, l’Intelligent d’Abidjan avait servi de tribune pour un dialogue indirect entre Guillaume Soro et Blé Goudé qui se sont parlé à travers lettres ouvertes et contributions, dans le journal.

J’ai eu un grand et inestimable parrain en la personne Ben Soumahoro, paix à son âme – Presque près à tout pour moi, il a veillé sur mon parcours et rêvait des choses les plus grandes pour moi.

Je suis Houphouétiste, partisan de l’intégration africaine, de la monnaie unique africaine et à ce titre partisan du Franc FCFA qui est un pas dans cet avènement.

Je n’ai jamais adhéré à un parti politique.

En tant que citoyen j’ai mes affinités et mes amitiés, mais en ma qualité de journaliste je ne veux rien m’interdire.

Je ne crois pas avoir pratiqué du journalisme sofa ou d’égouts. Ou d’en avoir été vraiment un chantre. En 2003 après l’accord de Marcoussis , j’ai quitté le National pour créer – à 32-33 ans – l’Intelligent d’Abidjan (IA) qui tient sa part de route malgré de très grosses difficultés à l’image de l’ensemble de la presse ivoirienne ou même de l’ensemble de la presse papier , dans le monde.

Je voudrais rappeler que je ne souhaite pas relancer une polémique récente qu’il me paraît important dépasser. Comme j’ai prévenu les animateurs du Forum, outre leur propre régulation, je ne manquerai pas d’utiliser des jokers … (Rire aux éclats -RAE)

Un autre “buzz” ou “clash” peut sans doute sortir d’ici sans qu’on soit obligé, de revenir sur une polémique récente qui mérite d’être oubliée. (LOL)

Les enjeux de 2020 sont des enjeux réels. Cependant ils ne doivent pas embrouiller tout notre quotidien.

Comment payer en 2016, 2017, 2018, 2019 et en 2020 nos factures ? Comment assurer l’éducation des enfants avant 2020 ?

Même si – selon un auteur – les problèmes de tout le monde sont des problèmes politiques, et que les problèmes politiques sont les problèmes de tout le monde, il ne faut pas laisser 2020 prendre en otage nos vies.

2020 n’est qu’une option, comme le fut 2010, comme le fut 2015. On a bien vu que nous sommes finalement sortis de l’option 2010, après tant de reports et d’incertitudes à partir de 2002.

N’oublions pas également 1995, 1999 et 2000. Les enjeux de 2020 résident moins dans l’alternance et dans le choix des hommes, que dans la capacité d’une alliance politique à de consolider en privilégiant le collectif, la stabilité aux ambitions individuelles.

2020 n’est qu’une étape dans nos vies, dans le parcours de la Nation ivoirienne. Après 2020, il y aura bien 2025, 2030 ….2100 et des dates longtemps après nous.

Hier tout le monde n’a pas voulu être d’accord avec Laurent Gbagbo et Guillaume Soro qui nous mettaient en garde , contre le fétichisme des dates et des échéances pour faire comprendre les différents reports de la date de l’élection présidentielle de sortie de crise ; mais c’est pourtant le moment de recourir à leur sagesse d’antan , en refusant le néo-fétichisme des dates, des féticheurs de la date et l’enjeu 2020.

Dans les mois à venir, le Rhdp sera à l’épreuve tandis que le Fpi pourrait être en train de sortir de sa maladie de l’après père fondateur que le Pdci a bien connue, à la disparition d’Houphouët.

Le Fpi a une opportunité que le Pdci n’avait pas eue : Laurent Gbagbo, même en prison, vit encore et toujours.

Houphouét n’étant plus en vie, il n’y avait alors en son temps aucune ombre tutélaire pour éviter la rupture au Pdci, marquée par la création du Rdr.

Laurent Gbagbo dispose encore d’un crédit nécessaire à même de ramener l’unité dans sa famille, même s’il doit agit avant qu’il ne soit trop tard.

Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié auront-ils le même poids et la même capacité de peser sur les choses dans leurs différents partis politiques ? Affaire à suivre.

J’ai une conviction à partager : pour moi la politique, ce n’est pas la tromperie, c’est le respect de la parole donnée, la fidélité à des valeurs.

Je veux bien jouer les naïfs, mais je pense que les deux leaders du Rhdp ne sont pas dans l’hypocrisie, que leurs partisans doivent jouer franchement Rhdp.

Parlons du référendum.

Je ne suis pas partisan du maintien du poste de Premier ministre en plus de celui de vice-président.

Je suggère que le référendum ait lieu en 2017 après les législatives pour éviter de “fatiguer” les ivoiriens avec deux élections en l’espace de trois mois.

Enfin je souhaite une constitution consensuelle et non majoritaire, car comme le Rdr l’a fait en 2000, il y’aura toujours des gens pour comptabiliser le taux d’abstention au côté du taux des NON. L’abstention et le NON mis ensemble, la guerre des chiffres avec le OUI sera bien réelle.

Une autre affaire à suivre.

Dans le développement des choses j’aurais l’occasion de parler de ma vision du journalisme, en liaison avec non pas l’engagement politique, mais le militantisme politique, ou le parti pris non critique.

Que dire d’autre pour éviter beaucoup questions et arrêter dès à présent ” le massacre ” à venir ? (LOL)

Pourquoi on m’appelle ” le barbouze «, ai-je lu dans les questions préliminaires ?

Tout simplement à cause de Guy André Kieffer.

” On l’appelait le barbouze franco-canadien «, tel est le titre d’un article-livre que je veux consacrer au journaliste disparu.

Russel Lohoré qui m’avait accueilli et encadré au Réveil Hedbo ( – avec N’Guessan Gustave , Michel Diby, Gbané Siriki , Soro Doh Sielé , Valentin M’boungueng , Denis Kah Zion-) et mon ami Charles Gba , avions tous les trois surnommé Kieffer le barbouze canadien.

Beaudelaire Mieux et d’autres ont rejoint notre groupe après .

Je ne sais trop à partir de quand , mais l’expression qui avait été attribuée à Kieffer est venue se coller par “dérivation” à moi .

Nous étions alors un groupe de jeunes journalistes – j’avais la trentaine à l’époque – que Kieffer tuyautait et mettait sur des coups.

Son réseau ajouté au mien faisait de moi une grande oreille , un journaliste bien informé et outillé , d’autant plus que j’étais le seul patron de presse dans le groupe et l’un des plus jeunes de la période – 33 ans .

Être patron de presse à 33 ans et le rester depuis 13 ans….

Se faire appeler le barbouze peut être un compliment , ou peut avoir une connotation négative, mais dans notre groupe c’était plutôt un compliment.

Moi je suis le Grand Barbouze , et il y’a le grade de Barbouze simple et de Petit Barbouze.

Le grade s’acquiert en fonction des coups ( grandes interviews , scoop, grandes enquêtes .., infos de première main ou une idée qui permet de gagner de l’argent de façon honnête …).

Par la suite, dans notre groupe, pouvait être désigné Barbouze, un non journaliste, à condition qu’il soit futé, imaginatif, inventif et jamais à court d’infos ou d’idées dans son domaine, pour gagner de l’argent., de façon honnête.

Cet espace – Face aux internautes – est le tout premier dans lequel j’explique en détail le surnom qui m’est resté collé et que j’ai choisi pour m’identifier sur Twitter.

Voilà ce que je peux dire d’entrée en espérant que je n’ai pas été trop long – comme certains “critiqueurs” me le reprochent souvent , estimant que je n’ai pas le sens de la synthèse ni de le concision ( mais ça dépend sinon je ne suis pas un bavard- et selon le contexte je sais être bref et concis ).

Merci à Kissinger et à son groupe pour avoir songé à m’inviter. En espérant que ces échanges déboucheront sur des débats contradictoires en face à face, de visu, hors de Face book car ” quand on se parle, pendant qu’on se parle, on n’a pas le temps de tuer, de prendre des armes”.

Parlons-nous donc ! ».

Une présentationrecueillies par Alice Ouédraogo

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