Le forum « The Africa Report » dans son édition n°115 (Avril-Mai-Juin 2021) évoque la victoire de Côte d’Ivoire et du Ghana (70% de la production mondiale du cacao) dans leur bras de fer avec les multinationales du cacao et les grands groupes chocolatiers.
La Côte d’Ivoire et le Ghana sont désormais unis face aux multinationales du chocolat. « Chocpec » le nom donné au cartel lancé lors de Africa CEO Forum en mars 2016, à Abidjan, par les présidents ivoirien Alassane Ouattara et ghanéen, John Dramani Mahama, est devenu une réalité.
« Cinq ans plus tard, «Chocpec» a pris son envol. Le principe de coopération entre les États producteurs est établi », note The Africa Report (TAR) dans son édition n° 115 (Avril-Mai-Juin 2021)
En effet, le Ghana et la Côte d’Ivoire avaient affronté conjointement les confiseurs internationaux en novembre 2020, les accusant de renier un engagement pris en 2019 de payer 400 dollars supplémentaires par tonne, pour financer un «différentiel de revenu vital».
A cette époque, peu d’analystes de marché avaient donné à ces deux États africains une grande chance de s’attaquer à certains des plus grands négociants mondiaux en matières premières au service de l’industrie mondiale du chocolat, qui vaut 100 milliards de dollars rien qu’aux États-Unis.
Un analyste basé à Londres et cité par le rapport confiait en mars dernier à The Africa report : «L’époque des cartels de producteurs est révolue depuis longtemps».
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Finalement après plusieurs manœuvres dilatoires et intimidations voire menaces, écrit TAR « à la fin de l’année, les plus grandes entreprises avaient accepté les arguments du Ghana et de la Côte d’Ivoire et étaient parvenues à un compromis sur les prix et la surtaxe ».
A leur grand avantage, selon le rapport « les fèves de cacao ghanéennes et ivoiriennes sont considérées comme parmi les plus qualitatives du marché et sont très appréciées par la nouvelle vague de chocolatiers artisanaux et artisanaux en Europe, en Asie et aux États-Unis ».
Toutefois, conclut le rapport des experts :
« Cette année, les conditions du marché semblent encore plus difficiles. La clé du succès futur du Ghana et de la Côte d’Ivoire sera le recrutement d’autres pays producteurs, tels que le Nigéria, le Cameroun et l’Équateur, au sein du groupement Chocpec ».
Philippe Kouhon