Un conflit communautaire a été évité à Bloléquin (ouest) dans le village de petit-Guiglo suite à une altercation entre deux jeunes : Burkinabè et Wê qui a vu la mort de ce dernier, le jeudi 23 juillet 2020.
Nous sommes dans le département de Bloléquin, précisément dans le village de Petit-Guiglo (canton Bôo) à la limite de la frontière Ivoiro-libérienne.
Les jeunes, Dro Djawion Aimé et Ouédraogo Inoussa, respectivement de l’ethnie Wê et ressortissant burkinabè scellent un pacte relativement à l’exploitation d’une plantation de cacao d’une superficie de 2ha.
« Généralement les burkinabè travaillent dans votre plantation et en contrepartie, ils prennent une partie de la production à défaut de les rémunérer » explique une source proche du conflit.
Mais à Petit-Guiglo, les choses ne se sont pas passées comme prévu.
Selon les explications des proches de Dro Djawion Aimé, celui-ci qui héberge le jeune burkinabè, Ouédraogo Inoussa depuis des années aurait proposé à son hôte le partage équitable de la production. Mais contre toute attente, le jeune Burkinabè voyant l’abondance de la récolte décide de ne plus tenir compte du deal et menace de prendre un peu plus.
Cela provoque une altercation entre les deux hommes. Malheureusement, le jeune Wê trouve la mort le jeudi 23 juillet 2020.

Informées, les autorités de la ville : le sous-préfet de Bloléquin, le sénateur Kehi Edouard, le maire résident et le député Aimé Gnonsian prennent la situation en main et trouvent une solution à l’amiable évitant un énième conflit communautaire dans cette partie du pays qui a déjà connu plusieurs affrontements communautaires.
« Faisons-en sorte à maintenir la paix des braves, votre fille, la ministre Anne Ouloto sera là dans les très prochains jours avec un membre du gouvernement pour vous apporter la compassion du gouvernement. Vous avez eu son soutien, à travers le Maire Kahi Léopold »a exhorté le député Aimé Gnonsian. Convaincus, les Wê du canton Bôo ont promis taire les querelles en attendant l’arrivée de la présidente du conseil régional du Cavally, Anne Désirée Ouloto.
En effet, en Côte d’Ivoire, cette région (Cavally) est depuis la crise postélectorale de 2010, le théâtre d’affrontements meurtriers opposants les autochtones Guéré aux allochtones Agni et Baoulé et allogènes Lobi et Mossi.
En octobre 2017, un conflit opposant les populations autochtones Wê à leurs hôtes Baoulé et Burkinabè dans la forêt du Goin-Débé près de Guiglo a fait une dizaine de morts, vingtaine de blessés et de milliers de déplacés. Récemment en avril 2020, une affaire de cache d’arme dans le village de Ziombly à 8 km de Toulepleu a, crée un émoi au sein de la population avant d’être vite circonscrite par les autorités compétentes.
Philippe Kouhon et une correspondance particulière de Julien Gnomba à Bloléquin