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74ème AG-ONU : les africains, entre nationalisme intérieur et multilatéralisme international

74ème AG-ONU : les africains, entre nationalisme intérieur et multilatéralisme international
Publié le
Par
Charles Kouassi
Lecture 4 minutes

Alors que la plupart des dirigeants du monde ont  fait bloc autour de la question du climat le lundi 23 septembre 2019, le lendemain, les nations puissantes ont ouvert le débat général avec une dose de scission entre patriotes et les leaders mondialistes. Et les africains dans tout ça ?

Sommes-nous vraiment sortis de la guerre froide, 74 ans après la fin de la deuxième guerre mondiale ?

Cette semaine à l’ONU, tous les discours portent à croire que les nouveaux dirigeants du monde sont loin des objectifs fixés par la charte qui a donné naissance  à leur organisation commune, l’ONU. A savoir, la préservation de la paix, le développement et la sécurité pour tous. Créant ainsi un fossé entre ceux qui souhaitent apporter des réponses aux défis contemporains à travers l’ouverture,  la négociation ou le multilatéralisme (mondialistes) et ceux qui pensent que c’est par la protection des frontières qu’une paix durable peut être garantie, les nationalistes.

 

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Au nombre des mondialistes, on a la France, l’Allemagne, le Chili  ou encore le Canada. Face à eux, les patriotes que sont les Etats-Unis, le Brésil, la Turquie  l’Autriche et Pologne. C’est le président des Etats-Unis qui a ouvert les hostilités. Pour Trump, l’avenir n’appartient pas aux mondialistes mais plutôt  aux patriotes et aux souverainistes qui respectent chaque pays dans sa diversité et son unicité.

« Chérissez vos cultures. Honorez votre histoire. Élevez vos nations. Préservez vos citoyens. Faites de vos pays des nations fortes, prospères et vertueuses. Honorez la dignité de vos peuples et tout vous sera possible » a fait savoir le président des Etats-Unis.

 

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« Dans toutes les régions du globe, bâtir la paix, c’est prendre le risque, le risque du dialogue, du compromis, de la reconstruction de la confiance, et dans tant de régions, c’est ce dont nous avons besoin. C’est ce dont le Moyen-Orient, aujourd’hui, a besoin. C’est ce dont la région du Golfe a besoin. Le courage, ce ne sont pas des tensions, des provocations, des répliques. C’est une concertation exigeante suivie de manière transparente » a rétorqué le président français Emmanuel Macron.

Les équilibristes ou ceux qui profitent de cette scission.

« La France sait qu’elle n’a plus tous ses pré-carrés africains. Malgré sa position au conseil de sécurité et sa place de 6eme puissance mondiale, elle ne peut plus s’imposer dans les rapports de force. Aujourd’hui, tu as les Etats-Unis, l’Iran, la Chine et la Turquie qui sont intéressés par le continent africain, ancien fief de la France. Tu as la Chine qui se sert des organisations internationales comme l’ONU pour asseoir sa suprématie  mondialiste. C’est un jeu dans lequel les africains sont coincés. 

 

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Faibles, ils sont obligés de s’aligner  en fonction des intérêts. Tu as les présidents Mahamadou Issoufou, Ibrahim Boubacar Keita, Jacob Zuma avant et un peu  Cyril Ramaphosa maintenant ou encore Alpha Condé, nationalistes et populistes de l’intérieur mais qui défendent des positions régionales et qui  estiment à la fois que c’est à l’international qu’on peut trouver des solutions. Pareil pour Gbagbo Laurent très nationaliste contre un Ouattara sorti des institutions de Bretton woods donc partisan du multilatéralisme.

Sassou Nguesso et Ali Bongo eux se servent de la question environnementale pour tenir des discours multilatéraux juste pour faire oublier ce qu’ils font de l’intérieur en matière de droit de l’Homme et la Démocratie. Tu as Joseph Kabila, fort à l’intérieur et qui ne participait pas aux réunions internationales et aujourd’hui, Félix Tshisekedi faible à l’intérieur et qui a besoin du multilatéralisme pour asseoir son pouvoir.

 

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Côté Maghrébin, l’Algérie, l’Egypte et la Libye restent des pays encore nationalistes face au Maroc qui s’ouvre de plus en plus au reste du monde » analyse le journaliste français, Pascal Airault de l’Opinion.

 « Face à l’ampleur des défis actuels, notamment la persistance des antagonismes et les tensions à l’unilatéralisme, il nous faut réaffirmer notre indéfectible attachement au multilatéralisme » a dit le vice président ivoirien, Daniel Kablan Duncan, au nom du président Alassane Ouattara lors de son discours à l’ONU le jeudi 26 septembre 2019.

Philippe Kouhon, envoyé spécial à New York

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