La création de l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme (AILCT) a été annoncée en novembre 2017 par les Présidents français et ivoirien, lors d’une visite d’Etat d’Emmanuel Macron à Abidjan.
Située à Jacqueville en Côte d’Ivoire, à 35 kilomètres de la capitale économique, les premières formations y ont été dispensées dès l’année 2019.
Elle a été officiellement inaugurée le 10 juin 2021 par le Premier ministre ivoirien Patrick Achi, en présence du ministre français d’alors de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean Yves Le Drian, et de plusieurs représentants de la communauté internationale issus des cinq continents.
L’Académie est reconnue depuis sa création comme un centre de référence pour appuyer les pays africains dans la construction de stratégies et de capacités interministérielles de lutte contre le terrorisme.
L’AILCT a pour ambition de créer une communauté et une culture de contreterrorisme communes aux forces armées africaines et à leurs partenaires internationaux.
Sur le plan de la gouvernance, suite à la ratification de l’ordonnance du 8 septembre 2021 portant création de l’AILCT, le directeur général de l’Académie a été nommé en la personne du général Joseph Allah Kouamé, ainsi que son adjoint, le général Thierry Marchand, respectivement de nationalité ivoirienne et française.
Plusieurs autres cadres ont également été nommés et ce à jour, toute l’équipe dirigeante de l’AILCT est connue et est prête à remplir avec détermination sa mission.
L’Académie internationale de lutte contre le terrorisme est un organisme autonome disposant d’une personnalité juridique propre. Et son objectif, son organisation et son fonctionnement reposent sur un accord intergouvernemental franco- ivoirien de 2021, qui prévoit l’élargissement international de sa gouvernance.
Ainsi, pour s’assurer des formations cohérentes sur l’ensemble de la chaine de traitement du terrorisme, l’Académie repose sur trois piliers que sont : une école interministérielle des cadres dédiée à la formation des responsables et techniciens nationaux de la lutte contre le terrorisme, ensuite d’un centre d’entraînement des forces spéciales et des unités d’intervention spécialisées et enfin d’un Institut de recherche stratégique.
De 2019 à 2022, ce sont donc près de 940 stagiaires et auditeurs, femmes et hommes, originaires de 26 pays africains, qui ont été formés à l’AILCT.
Parmi ces stagiaires et auditeurs, une majorité de ressortissants est issue des pays du G5 Sahel et du Golfe de Guinée.
L’Académie accueille par ailleurs depuis 2021, de stagiaires et auditeurs issus de l’ensemble du continent africain.
La France a financé l’AILCT, entre 2019 et 2022, une première tranche de travaux d’infrastructures sur un terrain de 1 200 hectares mis à disposition par l’Etat ivoirien, à hauteur de 18 millions d’euros et ce, en plus d’un budget de fonctionnement et d’équipement de 6 millions d’euros.
La partie ivoirienne quant à elle, a assuré le raccordement du site aux réseaux d’eau et d’électricité.
Malgré qu’elle soit opérationnelle à 100%, l’Académie connaît quelques problèmes d’hébergement pour loger sur le site, tant les stagiaires que le personnel d’encadrement dont le coût global de la construction des hébergements des stagiaires et des formateurs est évalué 2 980 000 euros.
Aussi, plusieurs infrastructures sont en attente de financement telles que la construction d’un bâtiment logistique estimé à 1 700 000 euros, d’une armurerie de 400 000 euros, d’une zone d’entraînement et de formation au contreterrorisme maritime et portuaire de 4 100 000 d’euros, d’un champ de tir à longue distance de 8 056 000 euros, etc.
C’est donc au regard de tous ces besoins financiers, techniques et humains cités, qu’a été organisée à Paris, cette Conférence des soutiens et des donateurs de l’AILCT afin de bénéficier du soutien financier de nouveaux partenaires internationaux.
Il faut souligner que le budget annuel de fonctionnement de l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme est estimé à 2 500 000 euros.
Joël Touré, depuis Paris
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