Au cours d’une cérémonie de pardon et d’hommage samedi 22 avril 2018, au quartier Zamarmanbougou dans la commune de Divo (200 kilomètres au nord-ouest d’Abidjan), le ministre ivoirien des infrastructures, également maire de la ville, a révélé l’origine de la “guerre” entre lui et le député de la commune.
« Parce que je suis votre maire, je vous dois la vérité. Parce que je suis ici chez les parents de Famoussa, je vous dois la vérité sur mes rapports avec lui », introduit Amedé Kouakou Koffi . Et d’enchaîner : « Je ne connaissais pas Famoussa Coulibaly. Lorsqu’en 2010, après le premier tour de l’élection présidentielle, le président Henri Konan Bédié a demandé qu’on soutienne le candidat Alassane Ouattara, nous nous sommes retrouvés chez le ministre Zakpa Kobénan. C’est là-bas que j’ai vu pour la première fois FamoussaCoulibaly. On a mis en place un comité qui comprenait, pour le Pdci, Zakpa et moi, Dadié et Diallo pour le Rdr et pour l’Udpci, Famoussa et une autre personne. On a fait la campagne du deuxième tour de l’élection présidentielle ensemble. Famoussa Coulibaly, après ça, venait chez moi, au bureau chaque fois. Lorsqu’on devait aller à la députation, il est venu me voir pour me dire qu’il veut être candidat. Je lui ai dit qu’il n’y avait pas de problème, puisque moi je n’étais pas candidat. En plus, je ne sais pas qui d’autre sera candidat. Devant Dieu et les hommes, j’ai de l’argent , j’ai donné à Famoussa. Je lui ai dit bonne chance. Par la suite, il y a donc eu des candidatures. Moi, je suis militant du Pdci. Il faut qu’on soit clair, avant d’être Rhdp, j’étais Pdci.
En commune, c’est Kligbo Sekou Paulin qui était le candidat du Pdci. Famoussa a été candidat indépendant et Bazo, le candidat du Rdr en 2011. Moi, je suis venu à Divo pour l’ouverture de la campagne du candidat du Pdci. On a ouvert la campagne le samedi, je suis rentré à Abidjan le dimanche. Mais, le même samedi, Zakpa Kobénan qui était le délégué Pdci est allé se mettre avec Famoussa qui était candidat indépendant. J’étais à Abidjan, la direction du Pdci m’a appelé pour me demander d’aller diriger la campagne du Pdci à Divo. Voilà tout le mal que j’ai fait à Famoussa. Il me reproche d’être venu faire la campagne du Pdci. Si vous le voyez, demandez-lui. Je n’ai jamais fait de mal à Famoussa. Je n’ai jamais insulté Famoussa.
Tous les autres élus et cadres du LôhDjiboua viennent chez moi, sauf Famoussa. Si j’étais si mauvais, tous ne viendraient pas me voir. Oui, je veux faire la réconciliation partout, mais, pour faire la réconciliation, il faut être deux. Il faudrait que la personne avec qui on veut faire la réconciliation, accepte de se réconcilier. Parce que je sais que ce quartier est celui des parents de mon frère Famoussa, je vous dois la vérité. Regardez, je suis du Rhdp, mais, nous avons des gens du Fpi avec nous, des gens du Rdr avec nous, des gens de l’Udpci avec nous, parce que, ce que souhaite le Président Alassane Ouattara, c’est de travailler pour les Ivoiriens. Et, on ne peut pas travailler dans la division. Le Président et le Premier ministre souhaitent que les Ivoiriens travaillent main dans la main ».
Au cours de cette cérémonie, les populations du quartier Zamarmanbougou ont dit leur soutien et leur compassion au maire pour les événements dont il a été victime le 1er janvier 2017. Elles lui ont surtout demandé « pardon » au nom de leurs fils « qui s’étaient égarés du fait de la mauvaise fréquentation ».
Au nom des jeunes, Aly Touré a demandé « pardon » et promis que de tels actes de vandalisme ne les impliqueraient plus à Divo. Un « pardon » que le premier magistrat de la commune a dit « avoir accepté du fond du cœur ». Pour rappel, le maire a vu tous ses biens et investissements personnels partir en fumée, saccagés par des jeunes déchaînés à l’annonce, le 1er janvier 2017, par le conseil constitutionnel, de l’annulation des résultats des législative de décembre 2016 dans la commune de Divo, alors que le candidat FamoussaCoulibaly était arrivé en tête. Les partisans de ce dernier reprochaient au maire d’être à la base de ce qu’ils ont qualifié de « mascarade contre leur mentor »
Chris Monsékéla
