Afrikipresse
AfriqueAfrique

Après la victoire de Condé, le candidat Gandhi Faraguet : « une grande naïveté de notre part »

Après la victoire de Condé, le candidat Gandhi Faraguet : « une grande naïveté de notre part »
Publié le
Par
Dasse Claude
Lecture 3 minutes

Georges Gandhi Faraguet Tounkara est l’un de 8 candidats qui ont participé à la présidentielle du 11 octobre 2015 en Guinée. Président du parti de l’union guinéenne pour la démocratie et le développement –UGDD-, cet homme politique est arrivé 7ème selon les résultats publiés par la commission électorale nationale indépendante –CENI-.

Frustré de la manière dont le scrutin a été organisé, M. Tounkara dit néanmoins être fier d’avoir participé et ne s’en prend qu’à lieu même. Afrikipresse l’a interrogé sur le bilan, et ses perspectives pour l’avenir. Interview !

AFRIKIPRESSE : Bilan de la campagne présidentielle à laquelle vous avez été candidat ?

Gandhi Faraguet Tounkara : Pour moi, la campagne et les élections sont derrière . Je vis le présent et je vais me projeter vers le futur, parce que nous n’aurions pas dû aller à cette campagne. Tout ce qui arrive aujourd’hui est de notre propre faute. Tout simplement parce que nous savions que la CENI n’était pas prête. Nous avions demandé à la Cour Constitutionnelle de rejeter l’élection à une semaine, cela n’a pas été fait. Nous savions que le fichier n’était pas encore purgé, les délégations spéciales n’avaient pas été refondues de même que la CENI. Nous savons également que les accords du juin-juillet n’étaient pas encore finalisés. Malgré cela, nous sommes partis aux élections. Elles ont donné les résultats qu’elles ont donnés, nous en tant que parti responsable, nous considérons que tout cela a été une grande naïveté de notre part (l’UGDD en tout cas) et aujourd’hui nous ne devons nous en prendre qu’à nous-mêmes.

Ça veut dire que vous assumez et que vous n’allez pas vous pourvoir à la Cour Constitutionnelle ?

Nous mettons cette élection derrière nous maintenant. Nous n’allons pas rentrer dans des débats politico-juridiques ou juridico-politiques (pas de recours à la Cour Constitutionnelle). Nous voulons maintenant regarder l’avenir. Tout ça pour assurer la paix et la stabilité dans notre pays. Tout au long de ma campagne, je n’ai jamais cessé de parler de cette urgence de réconciliation des Guinéens mais aussi de la paix et de la quiétude. C’est pourquoi nous appelons les populations à la sérénité. Nous ne voulons plus que des commerçants perdent leurs biens comme c’est le cas ces derniers, nous ne voulons plus que des enfants et des jeunes perdent leur vie au cours des manifestations. Nous voulons que la paix et la quiétude règnent et que le dialogue reprenne pour que nous puissions bâtir ce pays sur des bases d’unité, d’esprit de communauté, parce que l’ethno-stratégie et ses sous produits sont les grands maux de notre pays.

Etes-vous fier aujourd’hui malgré ce que vous avez enduré ?

Certes, je suis frustré, mais ces frustrations et ces chocs, vraiment je ne peux les imputer à personne d’autre qu’à moi-même. Parce que les conditions n’étaient pas réunies. Rien n’était fait, je le savais et je suis quand même parti. En tant que parti responsable, quand je fais des erreurs, quand je fais des mauvaises routes, je ne cherche pas à mettre cette faute sur une autre personne, je l’assume. C’est ce que j’assume aujourd’hui de façon digne et fier.

Concrètement, de façon responsable, quelles perspectives politiques envisagez-vous ?

Les perspectives, c’est d’abord rassembler nos forces, les rédynamiser pour mieux rebondir dans les échéances électorales prochaines : les communales et les législatives. Nous sommes dans cette dynamique aujourd’hui.

Nous l’avons dit depuis très longtemps que l’affrontement interethnique, cette existence de deux blocs qui s’affrontaient –Peule et Malinké-, aucun ne voulaient céder pour l’autre n’étaient pas une bonne chose pour notre pays. Donc, il faut qu’on aille directement vers une troisième voie qui pourrait rassembler tout le monde. Et cela reste encore notre vision et notre approche.

Entretien réalisé par Aliou BM Diallo à Conakry

Réagir à l'article

Publiés récemment

Bouaké-Changement climatique : Le Réseau des étudiants du Grand Nord s’engage dans la lutte

Bouaké-Changement climatique : Le Réseau des étudiants du Grand Nord s’engage dans la lutte


Le DG du Guichet unique du commerce extérieur de Côte d’Ivoire chez Amadou Koné 

Le DG du Guichet unique du commerce extérieur de Côte d’Ivoire chez Amadou Koné 


Élu président de l’UVICOCI : Amadou Koné reçoit les félicitations des chefs traditionnels et de communautés

Élu président de l’UVICOCI : Amadou Koné reçoit les félicitations des chefs traditionnels et de communautés


Yopougon : Adama Bictogo engagé pour une commune propre et saine

Yopougon : Adama Bictogo engagé pour une commune propre et saine


Chronique du lundi – après la COP 28 et avant la COP 29, les pays africains doivent-ils renoncer à la manne des énergies fossiles ?

Chronique du lundi – après la COP 28 et avant la COP 29, les pays africains doivent-ils renoncer à la manne des énergies fossiles ?


Phase 2 du programme jeunesse du gouvernement : 200 jeunes à former et 1000 autres à insérer dans le secteur des transports

Phase 2 du programme jeunesse du gouvernement : 200 jeunes à former et 1000 autres à insérer dans le secteur des transports


Mots clés :Après la victoire de CondéCondéGuinéele candidat Gandhi Faraguet : « une grande naïveté de notre part »


À lire aussi