Ce vendredi 4 octobre 2024, le Président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, a pris part à la cérémonie d’ouverture du 19e Sommet ordinaire de la Francophonie, qui s’est tenue dans le cadre historique du Château de Villers-Cotterêts, en France. Cet événement a rassemblé les Chefs d’État et de gouvernement des pays membres de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) autour de thèmes cruciaux, tels que les crises internationales, la sécurité de l’espace numérique, et la lutte contre les discours de haine. Un décryptage du journaliste Philippe Kouhon sur les attentes et les enjeux pour le pays et les nations africaines francophones.
Quelle est l’importance du sommet de la Francophonie dont la 19e édition se déroule actuellement en France, pour la Côte d’Ivoire et les pays africains francophones ? Notamment, les attentes et les enjeux pour le pays et les nations africaines francophones…
La Côte d’Ivoire et les Enjeux du Sommet
Pour la Côte d’Ivoire, la participation à ce sommet représente bien plus qu’une simple présence diplomatique. Le pays se positionne comme un acteur dynamique de la communauté francophone, un espace qui compte plus de 300 millions de locuteurs. En prenant part à ce sommet, la Côte d’Ivoire cherche à renforcer sa place sur la scène internationale francophone et à tirer profit de la coopération avec d’autres États membres.
En tant que figure majeure de l’Afrique de l’Ouest, la Côte d’Ivoire y voit une occasion de promouvoir ses intérêts économiques, culturels et numériques, en particulier face aux défis du développement durable, de la sécurité et de la transformation numérique. La participation à ce sommet permet également au pays de renforcer ses relations bilatérales avec d’autres membres de la communauté, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles opportunités de partenariats économiques et culturels.
Les Attentes des Pays Africains Francophones
Le 19e sommet de l’OIF constitue une plateforme importante pour les pays africains francophones qui aspirent à une meilleure intégration économique et à une coopération plus renforcée au sein de l’espace francophone. Parmi les principales attentes de ces pays figurent :
1. Renforcement de la Coopération Économique : Les pays africains francophones attendent de la Francophonie qu’elle joue un rôle plus actif dans le renforcement de la coopération économique. Le développement des infrastructures, la facilitation des échanges commerciaux, et la mise en place de projets communs dans les domaines de l’énergie, des transports, et de l’agriculture sont au cœur de ces attentes.
2. Appui à la Transition Numérique : Le thème du panel auquel le Président Alassane Ouattara a pris part, intitulé « Les défis du citoyen francophone à l’ère numérique », revêt une importance capitale. En effet, les pays africains voient dans la transformation numérique une opportunité de dynamiser leur économie, de créer de nouveaux emplois, et de faciliter l’accès à l’éducation et aux services publics. Les gouvernements africains espèrent que l’OIF accompagnera ces ambitions en renforçant les capacités numériques des États membres, en améliorant l’accès aux technologies et en développant des partenariats avec des acteurs internationaux.
3. Sécurité et Stabilité Régionale : Dans un contexte où les crises sécuritaires se multiplient en Afrique, les pays africains francophones souhaitent que la Francophonie soit un espace de solidarité qui s’engage activement pour la paix et la stabilité. Le sommet offre ainsi l’occasion de discuter de mesures pour lutter contre les menaces telles que le terrorisme, la désinformation, et l’insécurité croissante dans certaines régions.
4. Promotion des Valeurs et des Droits : Enfin, l’une des attentes majeures des pays africains concerne la promotion des droits humains, de la diversité culturelle, et des valeurs partagées de la Francophonie. Les chefs d’État présents ont appelé à la lutte contre les discours de haine qui prolifèrent en ligne, demandant à l’OIF de prendre des mesures pour promouvoir un espace numérique inclusif et sûr.
Les Défis du Citoyen Francophone à l’Ère Numérique
Le panel auquel a pris part le Président Alassane Ouattara, sur le thème des défis du citoyen francophone à l’ère numérique, a mis en lumière les enjeux liés à l’adoption des nouvelles technologies et aux risques qui en découlent. Avec la montée de la désinformation, la nécessité de protéger les droits numériques des citoyens est devenue une priorité pour de nombreux pays.
Le Président Alassane Ouattara a insisté sur l’importance de garantir un accès équitable à la technologie, tout en s’assurant que les systèmes mis en place protègent la vie privée et promeuvent l’inclusion sociale. Pour la Côte d’Ivoire, la transformation numérique n’est pas uniquement un défi technologique, mais un impératif pour réduire les inégalités et stimuler l’innovation.
Quelles Retombées pour la Côte d’Ivoire ?
Pour la Côte d’Ivoire, la participation à ce sommet est une occasion stratégique de promouvoir ses réformes et ses initiatives en matière de gouvernance, d’infrastructure numérique, et d’éducation. Le pays se positionne comme un modèle de réussite économique en Afrique de l’Ouest, et ce sommet est l’occasion de partager ses bonnes pratiques en matière de transformation numérique et d’inclusivité.
Le gouvernement ivoirien espère aussi renforcer sa coopération avec les autres États membres de la Francophonie, notamment en matière de lutte contre le terrorisme, de promotion de la culture et de soutien à l’innovation. Ces partenariats sont essentiels pour faire face aux défis communs et pour construire un espace francophone qui favorise la prospérité partagée.
En outre, le sommet offre à la Côte d’Ivoire une tribune pour attirer de nouveaux investissements dans des secteurs clés tels que l’agriculture, l’énergie, et les nouvelles technologies, tout en mettant en avant ses potentialités touristiques et culturelles.
Conclusion
La participation de la Côte d’Ivoire au 19e Sommet de la Francophonie illustre une volonté de s’affirmer comme un acteur de premier plan sur la scène internationale francophone. Sous la direction du Président Alassane Ouattara, la délégation ivoirienne est venue apporter sa contribution à la construction d’un espace francophone plus solidaire, plus sûr et plus numérique. En collaborant avec les autres pays membres, la Côte d’Ivoire s’engage à relever les défis du développement, à promouvoir une meilleure gouvernance, et à œuvrer pour la paix et la prospérité partagée au sein de cet espace.
Le 19e Sommet de la Francophonie est donc non seulement un moment de réflexion, mais aussi un levier stratégique pour permettre aux pays africains francophones, et particulièrement à la Côte d’Ivoire, de tracer les lignes d’un avenir prospère et inclusif pour leurs citoyens.
Philippe Kouhon
