Le ministre ivoirien de la Poste et des TIC, Bruno Nabagné Koné, rassure sur le bien-fondé de l’interdiction de l’importation de téléviseurs non compatibles prise il y a quelques semaines par le gouvernement de la Côte d’Ivoire, dans la perspective du basculement, à l’échéance du 17 juin 2015, de la télévision analogique à la télévision numérique.
Au cours d’une conférence de presse qu’il a animée en marge de l’ouverture, lundi à Abidjan, du 5ème forum sur la normalisation, le ministre a présenté la stratégie du gouvernement en la matière, en s’appesantissant sur les avantages de cette technologie.
« Nous n’allons pas nous mettre à traquer les téléviseurs sur les marchés, mais bloquer l’entrée des téléviseurs non compatibles en Côte d’Ivoire », a promis le porte-parole du gouvernement, expliquant qu’il n’y a d’ailleurs pratiquement plus de téléviseurs non compatibles dans le pays. Selon lui, un décodeur ayant une prise “Peritel” devrait permettre d’adapter les téléviseurs non compatibles aux TNT.
Souhaitant ne pas se prononcer, pour l’instant, sur les mesures d’accompagnement prises par le gouvernement pour extirper, dans l’intervalle du 17 juin à fin décembre 2015, les téléviseurs non compatibles des ménages, le ministre a souligné que la gestion des déchets de ces appareils sera du ressort du ministère de l’Environnement qui est membre du Comité de pilotage présidé par le Premier ministre.
Bruno Koné a affirmé, par ailleurs, que tout est mis en œuvre par la Côte d’Ivoire pour rattraper le retard accusé dans le processus de migration vers la télévision numérique terrestre (TNT), précisant qu’à échéance, au moins une partie du pays émettra en numérique.
Sur la question des avantages, il a noté que la TNT permet notamment une réception d’un plus grand nombre de programmes, une meilleure gestion des fréquences de transmission, une meilleure qualité de l’image et du son, l’intégration de la communication et TIC multimédia sur le téléviseur. Le basculement devrait coûter quelque 25 milliards FCFA à l’Etat, a estimé le ministre des TIC.
La libéralisation du paysage audiovisuel qu’induit cette technologie et qui sera consacrée après la révision de la loi n°2004-644 portant régime juridique de la communication audiovisuelle, en vue de son adaptation au numérique, et l’adoption d’un décret portant création d’une société de diffusion (prévues courant décembre 2014), va amener l’Etat à faire en sorte que cette ouverture n’ait pas d’impact négatif sur l’activité de la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI, publique).
« la RTI, c’est notre chaîne nationale. (…) Nous allons faire en sorte que la RTI ne soit pas oubliée mais qu’elle soit plutôt renforcée, qu’elle ait le moyens de son action et puisse être compétitive », a déclaré le ministre de la Poste et des TIC, porte-parole du gouvernement, annonçant un bouquet attrayant.
Le 5ème forum sur la normalisation qui porte sur le thème “Télévision numérique : défis et enjeux de la régulation en environnement convergent” s’achève mardi. Il est organisé par l’Autorité de régulation des télécommunications en Côte d’Ivoire (ARTCI).
L’objectif est d’informer et sensibiliser les entreprises audiovisuelles, le public et les médias, entre autres, sur la stratégie du gouvernement sur la migration vers les TNT pour permettre au pays de respecter l’échéance du 17 juin 2015, de présenter les défis et enjeux des TNT en Côte d’Ivoire, et de faire des recommandations pertinentes à l’intention des décideurs pour la formalisation de l’arrivée des télévisions numériques dans le pays.
Afrikipresse, avec AIP