Alors que son parti, le congrès pour la justice et l’égalité du peuple (Cojep) dirigé par Charles Blé Goudé ne s’est pas encore prononcé officiellement sur sa participation ou non aux prochaines élections législatives en Côte d’ivoire fixées au 6 mars 2021, Blé SEPE, l’un de ses responsables affûte déjà ses armes à la conquête du suffrage des populations de la circonscription de Guiberoua, centre-ouest de la Côte d’ivoire.
Dans cet entretien accordé à Afrikipresse, il explique les raisons de sa candidature et donne son avis sur la relance du dialogue politique national, le retour de son cousin maternel, Charles Blé Goudé et ses rapports avec le Premier ministre, Hamed Bakayoko.
Afrikipresse : présentez-vous à nos lecteurs
Blé SEPE : Merci. Je suis natif de Guiberoua mais il faut dire que j’ai fait toute ma carrière politique à San Pedro où j’étais le responsable de la galaxie patriotique, donc le père de la résistance de cette partie de la Côte d’Ivoire. Je suis natif de père et de mère de Guiberoua au centre-ouest et je suis de Gauche. Je suis vice-président du Cojep( congrès pour la justice et l’égalité du peuple de Charles Blé Goudé). Je suis homme politique.
Quand on dit Blé SEPE, on pense à Blé Goudé. Y a t-il un lien familial entre vous ?
Le lien est d’abord et surtout politique. Même s’il est vrai que nous sommes tous de Guiberoua et qu’il est effectivement mon frère du côté maternel.
Vous avez des ambitions pour les législatives du 6 mars prochain , concrètement qu’est ce que la population de Guiberoua doit attendre de vous?
Futur député de la nation, je voudrais d’abord saluer la population ivoirienne qui durant ces derniers temps a véritablement souffert suite aux activités liées aux crises répétées en Côte d’Ivoire. Je voudrais saluer particulièrement la population de Guiberoua qui est restée debout , malgré qu’un de ses fils ait été déporté à la Haye, est restée toujours attachée à la République.
Aussi, là où certains disent être député pour construire ceci ou cela, moi je dis non , il faut que les gens comprennent que le poste de député est un poste politique et non de développement comme la mairie ou le conseil régional. On est député de la nation pour voter les projets de lois et défendre les intérêts des populations.
Je suis donc candidat aux élections législatives pour penser positivement sur notre région , pour penser à la souffrance de nos peuples, pour penser donc à la souffrance de Guiberoua et inscrire Guiberoua dans le carnet des grandes villes de la Côte d’Ivoire. Je connais mieux que quiconque les souffrances et les aspirations des populations de Guiberoua mais également de tous les Ivoiriens. Je compte mettre mon expertise d’homme politique averti au service de mes concitoyens en participant au vote des lois que je jugerai bonnes pour tous et non en faisant du remplissage dans l’hémicycle comme cela se voit de nos jours.
Vous avez dit que Guiberoua a souffert des crises successives en Côte d’Ivoire. Il y a eu des élections ici le 31 Octobre dernier , la relance du dialogue politique entre le pouvoir et les partis de l’opposition du 21 au 29 décembre 2020 sous la conduite Premier Ministre Hamed Bakayoko, un Mot?
S’agissant du dialogue politique, il faut dire, moi personnellement je ne suis pas surpris de l’initiative du premier ministre parce que c’est quelqu’un que je connais de façon personnelle et il faut dire qu’avant même que les résultats des élections présidentielles ne soient rendus officiels, il y a eu un contact téléphonique entre lui et le président Gbagbo que je salue, donc je ne suis pas surpris. Pour le reste, Hamed Bakayoko est un humaniste, il ne catégorise pas la population , il ne catégorise pas le peuple. Il réagit de façon humaine quand c’est pour soutenir les proches. Il a des amis un peu partout. Il ne fait pas de distinction ethnique , politique , ni religieuse. Il est à l’écoute de tout le monde , voilà pourquoi il est admiré et apprécié de tous ; que tu sois de la gauche ou du pouvoir ; que tu sois chrétien ou musulman, Hamed Bakayoko est ouvert à tous donc je ne suis pas surpris. Je salue l’initiative , je salue les actions qu’il mène et je savais qu’il allait en arriver là parce qu’il faut reconnaître que si les partis politiques ont accepté aujourd’hui de revenir sur la table de négociation avec le pouvoir c’est bien entendu parce que Hamed Bakayoko est ouvert. Je souhaite qu’il aille jusqu’au bout afin que les Ivoiriens se parlent et qu’on brise le mur de la méfiance et de la peur , et que la peur soit chassée dans l’esprit des ivoiriens. C’est cela que nous voulons . Et je pense que le premier ministre tel que je le connais y arrivera.
Avez vous des nouvelles de votre leader Charles Blé Goudé ?
Oui. Charles Blé Goudé se porte très bien. Il est en liberté provisoire , il est encore à la Haye. Nous communiquons de temps en temps et ça va pour le moment. Nous luttons pour qu’il retourne dans son pays et qu’il s’engage dans le processus de réconciliation parce que nous savons que Charles Blé Goudé était l’auteur de la caravane de la paix sous Gbagbo Laurent quand il y avait eu la rébellion. C’est Grâce à lui que le sud et le nord se sont parlés et fréquentés. C’est Charles Blé Goudé qui a brisé le mur de méfiance entre la rébellion et la partie gouvernementale, même si nous tous avons été acteurs. Donc c’est un homme de paix. Je pense bien que sa contribution pour cette réconciliation sera d’un grand apport et donc nous souhaitons que le chef de l’état ou j’allais dire le premier ministre Hamed Bakayoko ouvre encore , pousse encore le bouchon un peu plus loin afin que Blé Goudé puisse regagner son pays et qu’il vienne participer à la réconciliation aux côtés du premier ministre Hamed Bakayoko.
Propos recueillis par Philippe Kouhon