Le président de l’Union Internationale des Journalistes Africains (UIJA), Lanciné Camara, rend hommage dans un communiqué transmis à Afrikipresse à l’historien Djibril Tamsir Niane décédé à l’âge de 89 ans.
Lanciné Camara évoque le souvenir d’un historien visionnaire pour qui << le bon journaliste d’aujourd’hui comme de demain, c’est celui qui sait être debout et prêt à affronter la désinformation sur le passé africain.>>
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Le président de l’UIJA rend hommage à, <<maitre>> Djibril Tamsir Niane, une grande figure de la résistance guinéenne et africaine à l’instar de Soundjata Kéita, Samori Touré ou Alpha Yaya Diallo.
Né le 9 janvier 1932 à Conakry en Guinée et mort le 8 mars 2021 à Dakar au Sénégal, M. Niane était un historien guinéen de renommée. Son œuvre la plus connue et étudiée dans les lycées en Afrique notamment en Côte d’Ivoire demeure “Soundjata ou l’épopée mandingue”.
Yaya K.
Biographie
Né en janvier 1932 en Guinée1, Djibril Tamsir effectue ses études supérieures à Dakar, avant de poursuivre à Bordeaux, où il obtient en 1959 une licence et un DES en Histoire.
Carrière et prison
Après ses études, Djibril Tamsir Niane enseigne à l’Institut polytechnique de Conakry. Il poursuit en Guinée ses recherches sur le thème retenu pour son DES : l’histoire de Soundjata, encore appelé Soundiata Keïta, fondateur de l’empire du Mali. Il échange notamment avec des griots dont Mamadou Kouyaté. Il soumet le manuscrit de son ouvrage, Soundjata ou L’épopée mandingue, à Alioune Diop, fondateur des éditions Présence africaine, à Paris, qui accepte immédiatement de le publier1.
Il contribue avec enthousiasme, dans le domaine de l’éducation et de la recherche historique, en Guinée, à la construction d’un nouvel État, suite à l’indépendance. Il dirige, avec Jean Suret-Canale, le premier manuel d’histoire africaine utilisé par les écoles africaines du secondaire1.
En 1961, certains de ses écrits lui valent la prison sous le régime de Sékou Touré. Il sort de prison en 1964, et reprend ses recherches historiques. Puis, il est contraint de s’exiler3. Il s’installe au Sénégal en 1972, et enseigne en particulier à l’Institut fondamental d’Afrique noire à Dakar. Puis il revient en Guinée
Djibril Tamsir Niane a été aussi professeur émérite de l’université Howard (Washington, D.C.) ainsi que de l’université de Tokyo. Il s’est également intéressé aux récits oraux. En particulier, en 1998, il participe à un rassemblement suscité par l’agence universitaire de la Francophonie, à Kankan, des spécialistes de la littérature orale. Une version de la Charte de Kurukan Fuga, « redécouverte » à cette occasion, devient pour les participants un véritable manifeste d’une pensée décoloniale1.
Djibril Tamsir Niane meurt le 8 mars 2021 à Dakar (où il a été évacué pour des soins) à l’âge de 89 ans, victime du COVID-19. Sa sœur jumelle, Yayè Niane, était morte de la même maladie quelques heures auparavant à Conakry en Guinée.