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    Défis majeurs de notre époque : l’Afrique était vouée au chaos (Ouaga)

    Défis majeurs de notre époque : l’Afrique était vouée au chaos (Ouaga)
    Publié le
    Par
    Alice O
    Lecture 6 minutes

    Une conférence internationale des dirigeants et leaders d’opinion des pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre , ouverte mardi 9 août à Ouagadougou sous l’égide du chef de l’État burkinabè Roch Marc Christian Kaboré, a pris fin mercredi 10 août 2016 au Burkina Faso.

    La conférence a été co-organisée par la Fédération pour la paix universelle ( FPU ) et l’Assemblée nationale du Burkina Faso autour du thème général : ” Traiter les défis majeurs de notre temps : rôle des gouvernements, des parlements, de la société civile et des organisations confessionnelles”.

    La veille de la cérémonie d’ouverture , les délégués nationaux et internationaux arrivés à l’hôtel Lybia de la capitale burkinabè , ont d’un banquet d’ouverture à la salle des Banquets de Ouaga 2000 , planté le décor des messages de paix et de fraternité ont été délivrés. Suite à la cérémonie d’ouverture , français , américains, coréens , japonais, britanniques et d’autres nationalités se sont côtoyés parmi les délégués des 28 pays d’Afrique centrale pour plancher sur les différents panels .

    Sur le thème 1 ( ” La vision des fondateurs : principes et pratiques pour un monde de paix durable “) , l’on a retenu le témoignage de Gaye Mamadou , journaliste sportif et directeur des relations publiques de FPU-Afrique sur sa rencontre avec les enseignements du révérend Moon , sur son engagement au service des autres , sa quête de la vérité et de la fraternité qui lui a permis de vivre en paix en Afrique du Sud en plein apartheid.

    Mme Mao Ilboudo Goma originaire du Congo et mariée à un burkinabè depuis 17 ans par le biais du réseau du révérend Moon , a également donné témoignage de son parcours. Tous les panélistes ont fait un partage d’expérience sur les enseignements et les principes qui guident le mouvement mondial fondé par Révérend et Mme Sun Myung Moon , qui ont centré leurs actions sur les efforts à faire sur la famille , la cellule familiale comme socle d’une paix durable dans le monde.

    Lire aussi >> La révolution soroïste expliquée à sa génération – 2ème partie de « La révolution soroïste en marche en Côte d’Ivoire »

    « Je suis américaine . On était fier de notre pays , mais avec ce qui se passe on l’est de moins en moins . Le mariage n’est plus sacré de nos jours. Les couples se marient et divorcent quelques temps après. Ils abandonnent les enfants qui deviennent misérables. Les États Unis sont en train de tomber “, s’est alarmée unes panéliste de nationalité américaine , pour insister sur le rôle de la famille.

    La thématique du deuxième panel ( ” Le changement climatique ” ) , a elle aussi suscité un intérêt à travers le nombre d’interventions et de réactions . Les questions de la pollution , de la préservation des forêts et de l’environnement, de la mobilisation du continent face aux menaces des pays pollueurs sur l’équilibre mondial du climat , ont été pointées du doigt. “Surmonter l’extrémisme et promouvoir la résolution pacifique des conflits : le rôle des gouvernements , des parlements , de la société civile et des organisations confessionnelles” , a été la problématique trois qui a permis de proposer un meilleur contrôle d’Internet , le renforcement de l’éducation , la promotion de la coopération entre les pays . Le projet de mise en place d’un réseau de parlementaires africains pour la paix a été proposé.

    La quatrième et dernière session a porté sur ” Traiter les défis majeurs de notre époque : la réconciliation, la paix et la stabilité en Afrique de l’Ouest et du centre “.

    Journaliste, patron de presse et écrivain, Wakili Alafé a livré sa réflexion sur le thème et invité au renforcement de la démocratie, à travers la lutte contre l’impunité et le renforcement des bonnes pratiques sur le continent.

    Ci-dessous sa contribution

    ” Nous pouvons partir de deux constats : Premier constat : au lendemain des indépendances , il existe de jeunes États-nations dont les frontières ont été tracées par le colonisateur, incluant sur un même territoire , mais aussi sur des territoires différents , des ethnies ou des tribus à la fois identiques et différentes ; créant ainsi les conditions de fractures communautaires et/ou géographiques.

    Deuxième constat : le multipartisme, qui est une nécessité dans une démocratie , s’est traduit par un phénomène de repliement communautaire, chaque parti politique devenant le représentant d’une ethnie et défendant les intérêts de cette ethnie à des postes-clefs en cas d’accession au pouvoir.

    L’État-nation est en Afrique un concept récent , le sentiment national une réalité toujours en construction , même s’il existe aujourd’hui un patriotisme ivoirien malien, sénégalais, burkinabè… Nous vivons aujourd’hui encore les soubresauts d’une Histoire récente dans laquelle l’Afrique , niée dans sa propre identité , était vouée au chaos. Elle était colonisée et ,au lendemain des indépendances, elle allait devenir le terrain de guerre sur lequel s’affrontaient les super puissances préoccupées avant tout de leur domination idéologique et peu soucieuses du développement du continent africain.

    Aujourd’hui , chacun a conscience , et cette Rencontre de Ouagadougou le démontre , que les Défis Majeurs de notre époque , en Afrique de l’Ouest et du Centre , sont la stabilité politique, la réconciliation et la paix durable. Les menaces anciennes existent toujours , comme les fractures communautaires et/ou géographiques. D’autres menaces nouvelles et encore plus terrifiantes , se profilent comme la menace terroriste.

    Le défi des dirigeants africains , dans des États-nations encore jeunes, est de transcender la « Babel africaine » que représente chaque pays. Ce que Félix Houphouët-Boigny avait su faire pour une Côte d’Ivoire composée de 60 ethnies ou tribus qui ne se connaissaient pas, ou si peu, et qui ne parlaient pas la même langue d’un village à l’autre, nos dirigeants doivent continuer le construire chaque jour , davantage.

    Or, que constate-nous ? Les périodes électorales sont malheureusement propices au retour des fractures africaines , entretenues par ceux qui veulent accéder au pouvoir ou qui veulent s’y maintenir.

    Face à ces défis, quelles solutions : il n’ y a pas de recettes miracles , mais permettez-moi de proposer des choses simples : la fin de l’impunité , la lutte contre les exclusions sociales et identitaires , la lutte contre les injustices et l’inégalité, la promotion du genre , la norme de l’État de droit et de la bonne gouvernance dans le respect des lois et des constitutions , liberté mais aussi responsabilité de la presse , en un mot la Démocratie, qui reste le meilleur des systèmes à l’inclusion des autres. Je vous remercie.”

    Alice Ouédraogo

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