La saison 2023-2024 de football de Côte d’Ivoire a officiellement pris fin le dimanche 30 juin 2024 par le match des leaders des groupes A et B de la Ligue 2. Les champions de toutes les divisions (Ligue 1, Ligue 2 et Division 3) sont connus tout comme ceux qui sont maintenus et ceux qui sont relégués. Mais dans l’ensemble, cet exercice 2024 a été gâché par l’arbitrage jugé partisan dans un grand nombre d’oppositions.
Malgré un parcours difficile, la saison 2023-2024 est allée à son terme dans les différentes divisions. Cette saison a été, à l’analyse de tous les observateurs, gâchée par l’arbitrage jugé partisan et médiocre. La preuve reste les nombreuses plaintes et contestations ainsi que des matchs rejoués.
Résultats techniques : Le FC San Pedro au top
Au total, 517 buts ont été inscrits par les 16 clubs pour la plupart établis et évoluant à Abidjan. Le Football Club San Pedro, leader au classement avec 56 buts, est déclaré champion. Il est suivi du Stade d’Abidjan et du Racing Club d’Abidjan, 51 buts chacun. À la différence que le premier a inscrit 41 buts contre 24 encaissés tandis que le second en a inscrit 41 contre 27 encaissés. L’ASEC Mimosas arrive en 4è position avec 50 points.
Si le champion a engrangé 56 points et a réussi à tromper les gardiens adverses à 47 reprises, l’ASI d’Abengourou, elle, a obtenu 26 points soit le plus petit nombre de points. Quant au Sporting Club de Gagnoa, il détient le record de la plus faible attaque avec seulement 16 réalisations. Dernière au tableau, l’ASI d’Abengourou a encaissé le plus grand nombre de buts soit 47 alors le club jaune et noir n’a encaissé que 15 buts ce qui fait de sa défense la meilleure de la saison.
Avec 17 victoires au compteur, le FC San Pedro détient la palme du plus grand nombre de victoires contrairement au Sporting Club de Gagnoa et à l’ASI d’Abengourou qui ont chacun 6 victoires. Soit les équipes ayant le plus petit nombre de victoires. Quatre clubs à savoir Zoman FC, SOL FC, CO Korhogo et SC Gagnoa ont obtenu chacun 10 nuls tandis que le FC San Pedro en a eu 5. Si l’ASI d’Abengourou a concédé le plus grand nombre de défaites (16), le Stade d’Abidjan et le RCA se sont contentés de 7 défaites de leur côté.
À l’heure des récompenses : la joie et des pleurs
La marge des récompenses s’est élargie cette saison. Contrairement à l’exercice précédent, deux clubs sont autorisés à participer à la Ligue des Champions de la saison 2024-2025. Il s’agit du FC San Pedro champion et du Stade d’Abidjan arrivé en deuxième position au final. Deux autres clubs sont également autorisés en Coupe de la Confédération. Et à ce niveau, les résultats placent sur le départ, le RCA, vainqueur de la Coupe Nationale et 3è au classement général et l’ASEC Mimosas, le finaliste malheureux.
À l’opposé, deux clubs ont été relégués en Ligue 2 pour insuffisance de résultats. On peut citer le Sporting Club de Gagnoa (15è) et l’ASI d’Abengourou (16è) qui ont eu respectivement 28 et 26 points. Quant à 10 clubs que sont le Stella Club d’Adjamé, Zoman FC, l’AFAD du Plateau, la SOA, SOL FC, le CO Korhogo, LYS de Sassandra, le Denguélé d’Odienné, Bouaké FC et Mouna FC, ils sont maintenus en Ligue 1 et reprendront le chemin des pelouses la saison prochaine. Zoman FC reste la révélation de la saison. Pour ses premiers pas dans l’élite, il a réussi à se classer en 6è position devant de vieux briscards.
La saison dernière, 645 buts ont été inscrits. Soit 128 de plus que cette année. Le leader, l’ASEC Mimosas a obtenu 63 points pour 37 buts et la SOA, 2è, 54 points pour 45 buts. Les deux clubs relégués, que sont l’Entente Sportive du Bafing (15è) et l’USC Bassam (16è) ont engrangé respectivement 29 et 25 points pour 25 et 23 buts inscrits.
L’arbitrage : L’arme fatale
Il a été au centre de plusieurs litiges et crises qui ont secoué les compétitions locales. Comme la saison dernière, les hommes en noir ont été, cette année encore, pointés du doigt. Ils ont outrageusement et maladroitement favorisé des équipes à travers un arbitrage partisan et scandaleux. Plusieurs rencontres ont été émaillées d’incidents pour cause de mauvais arbitrage.
Des oppositions ne sont pas allées à leur terme, puisque des équipes ont quitté la pelouse. En Ligue 1, le cas le plus flagrant a été constaté lors de la dernière rencontre entre le RCA et Bouaké FC jouée au Parc des Sports de Treichville. Le RCA a été sanctionné pour avoir abandonné la partie. Il a contesté l’arbitre qu’il a jugé largement en sa défaveur. En Ligue 2, la situation a été beaucoup plus préoccupante. Un match, Yamoussoukro FC-ISCA a même été rejoué pour faute technique selon la CCA et l’arbitre sanctionné.
Une autre arbitre, a été sanctionnée pour avoir giflé un joueur de l’Africa ayant contesté ses décisions. C’était en 16è de finale du match Africa-Stade d’Abidjan. Les récriminations et les plaintes contre les hommes en noir sont nombreuses. Zohou Konan Charles, le central du premier match Yamoussoukro FC-ISCA a, dans des déclarations, fait savoir qu’il avait subi des pressions et des menaces de ses supérieurs hiérarchiques pour favoriser une équipe et qu’il avait des preuves dont des enregistrements, des messages….À ce jour, le directeur du jeu qui a écopé de trois mois de suspension avant ces déclarations, vaque tranquillement à ses occupations.
Interrogé en direct sur une des chaînes publiques de la télévision ivoirienne à quelques minutes du début du match à rejouer Yamoussoukro FC-ISCA (Ligue 2), le président d’ISCA, Coulibaly Ahmed Rassoul avait affirmé que les arbitres étaient en mission pour favoriser l’équipe adverse. Comme pour confirmer ces propos, l’arbitre de la rencontre qui s’était arrangé pour être sur la ligne de sortie, a détalé dans les vestiaires juste après le coup de sifflet final. Cette situation pour le moins étrange et une grande première dans le football ivoirien, a surpris plus d’un et continue de susciter des interrogations et des commentaires à ce jour.
Des pratiques malsaines
Selon nos informations, les arbitres sont sous pression la veille des matches. Ils seraient constamment harcelés par leurs supérieurs hiérarchiques (département d’arbitrage, les présidents de CRA et les superviseurs) qui exagéraient des quote-parts sur leurs primes. Dans les Commissions Régionales des Arbitres (CRA), des désignations passent outre les présidents. Ces derniers ne les découvrent que le jour des matches au même moment que le sportif ordinaire. Les arbitres qui ont de solides arrières n’ont aucun respect pour leurs responsables dans les CRA et en font à leur tête.
De plus, l’arbitrage est devenu une affaire de famille. La plupart d’entre eux sont des enfants, petit-fils, cousins, neveux…de certains anciens arbitres. Le copinage est le quotidien dans le milieu. Les règlements de comptes ne manquent pas dans l’arène. De jeunes arbitres internationaux ont été injustement écartés pour satisfaire des protégés à la surprise générale. Les interventions pour faire gravir des échelons aux protégés sont légion. Une véritable mafia industrielle juteuse pour les partisans du moindre effort. On apprend que des programmations sont nuitamment chamboulées au dernier moment pour faire plaisir à des protégés. Sous le prétexte d’éviter la tricherie, des arbitres ne sont informés de leurs désignations et de leurs matches que très souvent la veille.
Ce qui oblige pour ceux qui quittent leur zone pour une autre, à effectuer des voyages de nuit selon les distances et sans permission au niveau professionnel. Ces derniers arrivent au petit matin du match tout épuisés. Une situation devenue intenable pour eux. Les uns ont craqué en abandonnant le métier. Pendant que d’autres continuent dans l’amertume et surtout la résilience. Tout récemment, la Commission d’Arbitrage a été fortement secouée. Certains membres littéralement écœurés par des pratiques marieuses, ont rendu leur démission pour ne pas être complices à l’heure du bilan. Les suspicions et accusations sont le lot quotidien dans la sphère de décisions.
Malheureusement, l’arbitrage ivoirien qui était une fierté avec deux hommes en noir au Mondial 2014, a pris du plomb dans l’aile. Par la faute d’un copinage à grande échelle. Le cas le plus choquant a été constaté à la CAN 2023 en Côte d’Ivoire. L’arbitre central ivoirien sélectionné pour cette campagne, n’a officié aucun des 52 matches en tant que central. Une grande première négative dans l’histoire de cette compétition. La Commission Centrale des Arbitres est interpellée. Tout comme le Comité Exécutif de la FIF qui doit aller au-delà de simples menaces. La vraie solution n’est pas le nombre de suspensions. Mais bien d’éradiquer le mal à la racine. Le président Idriss Diallo et ses collaborateurs ont la solution.
Adou Mel