La Confédération africaine de football va devoir trouver un nouveau pays hôte pour la Coupe d’Afrique des nations 2017. La Libye s’est en effet désistée pour des raisons sécuritaires. Plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest et de l’Est ont exprimé leur intérêt. Mais le choix s’annonce compliqué pour la CAF.
Le 20 septembre 2014 à Addis-Abeba, la Confédération africaine de football (CAF) désignera les pays hôtes des Coupes d’Afrique des nations 2019 et 2021, la compétition phare du football africain. La situation n’aurait rien d’étrange si la CAF ne savait toujours pas, en revanche, qui va organiser l’édition 2017.
En effet, les autorités libyennes se sont désistées le 23 août. Elles se sont estimées incapables d’assurer la sécurité dans un pays ravagé par la violence depuis 2011. La Libye avait déjà renoncé à l’édition 2013, réattribuée à l’Afrique du Sud.
L’Algérie, un favori désormais critiqué
La Coupe d’Afrique des nations 2015 étant organisée au Maroc, l’Algérie semblait être le seul autre pays du continent, suffisamment stable et doté en infrastructures pour accueillir l’édition suivante, au débotté. D’autant que la Fédération algérienne (FAF) a fait acte de candidature pour la CAN 2019 et semblait prête à accueillir la CAN 2017 à la place.
Mais la mort du footballeur camerounais Albert Ebossé, tué par un projectile lors d’un match de championnat local, le 23 août à Tizi-Ouzou, a mis à jour la violence et l’insécurité qui règnent dans les stades algériens. La FAF a donc décidé de ne pas se précipiter.
Le Ghana et le Mali candidats : oui, mais…
D’autres pays ont en revanche manifesté leur intérêt, comme le Ghana et le Mali. Ces deux Etats d’Afrique de l’Ouest ont des atouts, mais présentent aussi de sérieux handicaps. Le Ghana dispose certes d’infrastructures satisfaisantes, mais il a déjà organisé deux phases finales au cours des dernières années : la CAN 2000 (co-organisée avec le Nigeria) et la CAN 2008. Or, trois Coupes d’Afrique se déroulant dans le même pays, en l’espace d’une quinzaine d’année, ça ferait beaucoup.
Le problème vaut aussi, dans une moindre mesure, pour le Mali, qui a accueilli la CAN 2002. De surcroît, les infrastructures maliennes ne sont sans doute plus aux standards exigés par la CAF pour la compétition phare du continent (quatre stades aux normes internationales, des terrains d’entraînement, un hébergement en quantité et en qualité, des voies de communication efficaces). Sans parler du conflit qui a ravagé le Nord du Mali, et du virus Ebola qui menace une grande partie de l’Afrique de l’Ouest.
Le soleil se lève à l’Est ?
Autant de raisons qui pourraient pousser la CAF à se tourner vers l’Afrique de l’Est. Plusieurs pays de la sous-région se sont manifestés de manière plus ou moins officielle. Une situation qui ne peut que ravir le président de la Confédération africaine de football. En novembre 2012, le Camerounais Issa Hayatou s’était plaint de la passivité des fédérations est-africaines. En effet, la dernière phase finale en Afrique de l’Est a eu lieu en 1976, en Ethiopie.
Or, l’Ethiopie, le Kenya (avec l’Ouganda et/ou le Rwanda ?) et la Tanzanie semblent prêts à se lancer. Dans ces conditions, l’Ethiopie pourrait rapidement faire figure de grandissime favorite. Issa Hayatou doit d’ailleurs rencontrer le Premier ministre éthiopien ce 12 septembre. La CAN 2017 pourrait être au menu des discussions.
Les recalés pour 2019 et 2021 se reporteront-ils sur 2017 ?
Reste une question : quelle sera l’attitude des pays recalés pour l’organisation des CAN 2019 et 2021, le 20 septembre prochain ? La date butoir pour déposer un dossier de candidature à l’organisation de la CAN 2017 est le 30 septembre. Ce qui veut dire que l’Algérie, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, la Guinée et la Zambie auront alors un délai de dix jours pour tenter à nouveau leur chance, mais cette fois avec la CAN 2017.
Le remplaçant de la Libye sera désigné par la CAF dans le courant de l’année 2015. Peut-être en marge de la Coupe d’Afrique des nations 2015 au Maroc (17 janvier-8 février).
afrikipresse avec rfi