François Hollande s’est attaché pendant toute sa conférence de presse jeudi à borner son action à son quinquennat, refusant de se projeter sur 2017 et banalisant le retour annoncé de Nicolas Sarkozy, même s’il n’a pas manqué de se démarquer de son rival.
Impopulaire au point que sa candidature à un deuxième mandat, en théorie logique, soit devenue sujette à caution, le président de la République a assuré que cette question n’était pas “présente” dans son esprit.
“Je suis président, pas candidat, je serai président jusqu’au bout, je n’ai pas d’autre objectif, d’autre priorité, d’autre devoir que de faire tout, tout pour mon pays. Donc, l’idée de ma candidature n’est pas présente”, a-t-il affirmé devant les nombreux journalistes, qui l’ont pressé de questions sur 2017, alors que la mi-mandat n’arrive qu’en novembre.
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“Je ferai ce mandat pleinement, complètement sans me préoccuper même de ma popularité qui est dans l’état que vous connaissez, parce que ce n’est pas mon objectif”, a-t-il encore dit, disant qu’il irait jusqu’au “bout”.
Quant à son prédécesseur Nicolas Sarkozy, dont le retour sur la scène politique est prévu en fin de semaine, le président s’est attaché tout à la fois à le banaliser comme simple “candidat à la présidence d’un parti” d’opposition et à lui asséner des piques sur son bilan.
“Il ne m’appartient pas comme président de la République de commenter les éventuelles déclarations de candidatures à la présidence d’un parti et notamment d’un parti d’opposition”, a-t-il répondu à une question sur le retour imminent de M. Sarkozy.
“Je dirai tout simplement que ceux qui ont gouverné hier et avant-hier ont parfaitement le droit de prétendre le diriger demain et après-demain. C’est la démocratie”, a-t-il déclaré. Une allusion qui vaut certes pour M. Sarkozy mais aussi pour les anciens Premiers ministres Alain Juppé et François Fillon, qui ont aussi 2017 en ligne de mire.
-Piques contre Sarkozy-
Sans jamais prononcer son nom, François Hollande s’est toutefois démarqué à plusieurs reprises de l’ex-“omniprésident” Sarkozy.
Non, lui n’a jamais appelé des directeurs de journaux pour se plaindre d’articles défavorables -pourtant innombrables ces derniers temps. Non, lui n’a pas l’intention d’augmenter la TVA de 1,6 point comme le prévoyait M. Sarkozy s’il était réélu. Quant à la Libye, la communauté internationale “a une grave responsabilité” dans l’instabilité actuelle et “il ne faut pas simplement bombarder”. Comme lors de l’intervention de 2011 où M. Sarkozy s’était placé en chef de guerre…
Quant à une éventuelle rivalité avec son Premier ministre Manuel Valls, dans l’hypothèse où ce dernier serait tenté d’avancer son ambition présidentielle dès 2017, ce n’est “pas envisageable”.
“Si vous regardez la vie politique, tout est envisageable, si vous regardez Manuel Valls et moi, ce n’est pas envisageable”, a proclamé M. Hollande.
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Le chef de l’Etat a balayé des propos prêtés au Premier ministre, selon lesquels il aurait dit devant des proches: “L’État, c’est moi”. Assis à côté du pupitre présidentiel, Manuel Valls levait au même moment les sourcils au plafond, les yeux ronds comme des billes, offrant ainsi un démenti visuel.
Si le Premier ministre n’avait pas obtenu la confiance mardi, il n’y aurait d’ailleurs pas eu de nouvelle chance pour M. Valls: François Hollande aurait appelé le peuple “à renouveler l’Assemblée nationale”.
“Je suis président de la République, je ne suis pas le chef de la majorité, c’est le Premier ministre”, a encore rappelé M. Hollande.
Le président n’a donc pas l’intention de se jeter dans “le pugilat” de 2017, ni celui de la bataille qui s’annonce avec la droite et le camp Sarkozy. Cette mission sera celle de M. Valls, qui a déjà promis des joutes “chiffrage contre chiffrage, projet contre projet” avec M. Sarkozy.
AfrikiPresse avec AFP