Le ministère du commerce et le secrétariat général à la présidence chargé des services spéciaux, de la lutte contre la drogue et le crime organisé ont signé mercredi 11 novembre 2015 à Conakry un « protocole d’accord » portant sur la lutte contre la fraude et les produits contrefaits.
Remonté par le mal qu’endurent les populations guinéennes, le Colonel Moussa Tiègboro Camara a rappelé ce qui le choque dans le secteur commercial du pays. « Le marché guinéen est une poubelle mondiale. C’est un tombeau ouvert où on déverse tout genre de produits contrefaits». Homme de terrain qu’il est, le secrétaire général à la présidence chargé des services spéciaux assure que l’importation, la vente des produits prohibés « est un danger permanent pour le consommateur. De facto, c’est la santé publique qui est menacée ».
Avant de parapher le protocole d’accord, le Colonel Camara a indiqué que le ministre du commerce, Marc Yombouno a agi à temps bien qu’il y a plus de 20 ans que la Guinée souffre de ces maux. Il a illustré ses propos par une boîte de détergent importée pour la désinfection des mains, contre les virus, notamment Ebola.
« Récemment, le gouvernement guinéen a commandé des gels pour les citoyens afin de se protéger contre tout ce qui est infection et contamination par rapport à Ebola. Mais certains guinéens ont trouvé les moyens d’aller faire de commandes des contrefaçons et nous envoyer. Au lieu de 30 000 GNF à la pharmacie, ça coutait 5 000GNF dans le marché, alors qu’il n’y a rien dedans. C’est un simple liquide. Il n’y a aucun produit actif qui permet d’être protéger contre le virus Ebola. Ça veut dire, on se trompe entre-nous-mêmes. On fait son émergence sur le dos des autres », a-t-il déploré.
Devant le ministre du Commerce, Marc Yombouno, le Colonel Camara a égrainé d’autres problèmes auxquels reste confronté le marché guinéen. « Moi je me dis que le marché guinéen est une pandémie alimentaire. Regardons un peu : les bonbons menthe en passant par les boites de conserve, même le riz qui est vendu en Guinée, il y a des problèmes. Tout ce que nous importons, il y a problème. Ça veut dire que la santé est menacée », a-t-il ajouté, assurant que la mission confiée au secrétariat, « ne fera pas défaut ».
Conscient des immenses tâches qui les attendent sur le terrain, le secrétaire général à la présidence a promis a promis : « nous irons jusqu’au bout quel que soit ce que cela va coûter. C’est sûr, ça va faire des problèmes, parce que c’est un véritable front qu’on a déclenché. En Guinée, lorsque tu t’attaques aux problèmes, et quand ça touche aux intérêts égoïstes de quelqu’un, l’intéressé te prend pour un méchant. C’est aussi un autre problème dans ce pays. On va déclencher cette mission, et ça va faire du bruit que ça va faire, mais je suis convaincu et rassuré dans ma tête, ça ira jusqu’au bout. Car ça y va dans l’intérêt de tout le monde.»
Pour sa part, Marc Yombouna a souligné que le protocole a pour objet de sécuriser la population face à la commercialisation des produits dangereux, impropres à la consommation humaine et de toute forme de fraude.
Aliou BM Diallo