« Les tensions politiques et ethniques en Guinée n’ont pas cessé de croître, et risquent d’atteindre un niveau réellement dangereux », a alerté jeudi, Corinne Dufka, directrice de la division Afrique de l’Ouest à Human Rights Watch. Cette déclaration de Mme Dufka fait état des récentes violences intervenues en Guinée à la veille et au lendemain du scrutin présidentiel du 11 octobre 2015.
Pour cela, l’organisme international appelle les partis politiques et les forces de sécurité à prendre des mesures pour empêcher les violences postélectorales.
« Les partis politiques devraient s’assurer que leurs membres fassent preuve de retenue, et les forces de sécurité guinéennes devraient recourir à une force minimale et faire preuve de discipline et de neutralité à tout moment lorsqu’elles répondent à des violences postélectorales », préconise la directrice de la division Afrique de l’Ouest à Human Rights Watch.
En Guinée, les violences politiques sont alimentées par de profonds clivages ethniques, où le parti au pouvoir, le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG), est dominé par l’ethnie malinké, tandis que les partisans du premier parti d’opposition, l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), appartiennent en grande majorité à l’ethnie peule.
L’élection présidentielle du 11 octobre 2015 s’est déroulée dans un climat de hautes tensions ethniques et politiques. Certains dirigeants de l’opposition, anticipant un résultat défavorable, ont fait part de leur intention de protester contre des fraudes électorales présumées. Des affrontements meurtriers entre partisans du gouvernement et de l’opposition, dans lesquels étaient parfois impliquées les forces de sécurité, ont émaillé les mois précédant l’élection, explique HRW.
Aliou BM Diallo