Président de l’Association des planteurs d’Hévéa de Côte d’Ivoire (APLAHCI), Djè Koffi a tenu une conférence de presse, le vendredi 27 avril 2018.
Au cours de cette rencontre, il a remercié « le Président de la République Son Excellence Monsieur Alassane Ouattara pour son initiative louable de mettre toute la filière agricole en interprofession ». Il a aussi évoqué la question liée à la privatisation ainsi que ses conséquences : « la privatisation dans le secteur Hévéa , à l’ instar des autres secteurs agro-industriels avait pour objet principal, de permettre aux opérateurs privé de gérer directement les activités de production et de commercialisation dans la filière , afin de permettre à l’État de jouer pleinement son rôle de régulation et d’arbitrage. Cette privatisation s’est soldée , à certains égards par un net relâchement des actions de l’ État dans la mission de service public et parfois , par l’ installation de pratiques de concurrence peu transparentes et peu conformes aux exigences des cahiers de charges; c’est pourquoi nous saluons l’arrivée du conseil hévéa -palmier à huile…» .
Le président de l’APLAHCI s’en est pris à ceux qu’il qualifie ‘’d’ennemis’’ de la filière : « Nous voudrions dire aux fossoyeurs, aux plus grands diviseurs des producteurs de caoutchouc de Côte d’Ivoire que cette fois leurs mensonges et accusations ne passeront pas. En effet leur manœuvre habituelle est de dénigrer des individus ou des structures sérieuses de notre filière. Nous, APLAHCI, notre objectif a toujours été de créer le collège des planteurs d’hévéa par consensus pour éviter des dépenses énormes et surtout les fractures entre producteurs. Mais le constat est qu’il y a deux types d’OPA (Organisation professionnelle Agricole) qui ont les mêmes buts et objectifs dans leurs statuts et règlements intérieurs. Mais en réalité, il existe un groupe qui défend les intérêts des producteurs et un autre qui défend les intérêts de certains usiniers et leurs intérêts personnels ».
Évoquant la question du prix du kilogramme de caoutchouc qui selon lui, n’est pas un problème international, mais plutôt national qui réside dans l’inadéquation du mécanisme actuel avec les réalités du moment, il a fait des propositions de mécanisme de fixation du prix du kilogramme du caoutchouc au Conseil Hévéa-Palmier à Huile : « Le mécanisme actuel date du 26 février 1999 et le prix minimum pour être soutenu était de 175 frs CFA par kilogramme. Aujourd’hui 19 ans après, on peut affirmer sans se tromper que le prix minimum doit être de 350 frs CFA. Voici ce que nous proposons : La suppression totale de la décote qui est de trois pour cent ( 3 /100). Pour une période transitoire voire les coûts très bas de la TSR 20 (la norme du caoutchouc ivoirien), faire la moyenne du mois de la TSR 20, plus la TSR 10 pour rehausser le prix FOB (Free on board, qui signifie en français, “sans frais à bord”). La suppression des cotisations du FDH (Fonds pour le développement hévéa) et de l’APROMAC (Association des professionnels du caoutchouc manufacturé). Instruire le BNETD (Bureau national d’études techniques et de développement) pour l’étude de la DRC (la teneur du caoutchouc naturel dans le fonds de tasse) actuelle avec les clones améliorés que nous avons. Revoir l’impôt à la baisse soit 1.25/100 au lieu de 2.5 /100 ».
Selon lui, les producteurs individuels représentant plus de 80% de la production nationale, « maillon essentiel vont disparaître si rien n’est fait pour donner un prix rémunérateur ».
Claude Dassé