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    Kaba Nialé explique les défis de l’identification en Côte d’Ivoire (Kristalina Geogieva, Washington)

    Kaba Nialé explique les défis de l’identification en Côte d’Ivoire  (Kristalina Geogieva, Washington)
    Publié le
    Par
    Charles Kouassi
    Lecture 4 minutes
    Salon des banques de l'UEMOA et des PME

    Dans le cadre des réunions de printemps 2019 de la banque mondiale et du FMI, un panel de haut niveau dénommé « ‘’Mission Billion’’, transformer les pays et renforcer le pouvoir des individus par l’identité numérique », s’est tenu le vendredi 12 avril 2019, au siège de la banque mondiale à Washington.

    Au cours du panel, Kaba Nialé, ministre ivoirienne chargée du Plan et du Développement, a relevé les défis de son pays en matière d’identification de la population.

    « La Côte d’Ivoire avec 25 millions d’habitants dont 26% sont des ressortissants ouest africains a, moins de la moitié qui possède une identité officielle. C’est donc un domaine dans lequel nous avons un grand défi à relever. Nous sortons aussi de crise, et la question identitaire faisait partie des problématiques liées à cette crise (…).

     

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    Depuis 2015, l’État ivoirien a décidé de ficher les identités pour des raisons sécuritaires au plan national, vu la fragilité des pièces d’identités surtout aux frontières du pays. Pour aller à l’école et sur nos lieux de travail, nous avons des identités fonctionnelles qui ne peuvent rassurer. Cela pose donc un problème au plan national, mais aussi du droit du citoyen. Car sans pièce d’identité vous ne pouvez pas aller à la banque.

    Vous pouvez aller à l’hôpital et à l’école jusqu’à un certain niveau, mais après cela devient un handicap. Il est donc important que nous mettions en place un dispositif qui rassure tous ceux qui n’ont pas d’identité officielle pour qu’ils acceptent d’y adhérer.

    L’architecture est qu’il y ait une plateforme numérique d’entrée avec des données sécurisées pour ceux qui ont déjà des pièces, et qu’on puisse saisir tous ceux qui n’ont pas de pièce d’identité à travers différents points d’entrées, notamment les services sociaux. Il faut aussi que cela se fasse à coût minimum afin de permettre à beaucoup de personnes d’avoir cette identité de départ. Il faut aussi les rassurer sur la protection des données.

     

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    La Côte d’Ivoire en la matière possède une législation qui date de 2013 face aux multiples identités. On a aussi un défi sur les états civils. Nous n’arrivons pas à faire enregistrer de façon automatique, les nouvelles naissances. C’est donc un défi de connecter les états civils à la nouvelle plateforme, mais aussi trouver un mécanisme de mise à jour automatique de la plateforme avec le système des naissances.

    Tout ceci est en construction, même si déjà nous adhérons au système régional. Enfin nous avons le défi de disposer de nouvelles pièces d’identités parce que les autres arrivant toutes à échéance au plus tard fin 2019 », a fait savoir la ministre Kaba Nialé.

    L’objectif du panel auquel ont participé Philippe Grandi commissaire du HCR, la ministre rwandaise, Ngabiré, le Premier ministre somalien, Khayre était de bâtir une plateforme numérique d’un milliard de pièces d’identités à travers le projet ID4D (identification For Development). À cet effet, un concours a été lancé fin 2018. Sur 170 solutions soumises à la plateforme ID4D , seulement 6 ont convaincu le Jury de la Banque mondiale.

     

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    Invités à Washington, les auteurs des 6 projets sélectionnés ont eu chacun 4 mn pour exposer leurs innovations en matière de sécurisation des données numériques.

    « J’ai beaucoup d’identités, mon permis de conduire, ma CNI, ma carte professionnelle… Mais je pense aux 1 milliard de gens qui n’ont pas tout cela. Ils n’ont pas la chance d’avoir accès au crédit, au travail. Aussi 15% des femmes manquent de pièces d’identité et au moment où nous allons vers un monde numérique, le problème d’inclusion est un défi à relever.

    La Banque mondiale y consacre déjà près de 9 milliards de dollars avec 6 milliards de dollars sur le continent africain. Dans le secteur numérique nous avons investi 4,5 milliards de dollars, et dans les années à venir nous comptons encore y injecter près de 25 milliards de dollars. Tout ceci pour dire que le numérique est pour nous un programme pour la paix et la sécurité », a expliqué Kristalina Geogieva, ex présidente par intérim du groupe de la banque mondiale.

    Philippe Kouhon, envoyé spécial à Washington

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