« L’Afrique est la mère de l’humanité et nous disons NON à tous les maux qui la minent et le sens engagé à jamais, pour le combat, nous allons faire poindre des décombres des souffrances de tout genre, l’espoir symbolisé par le sourire lumineux et resplendissant de cet enfant, fleur d’un prochain devenir », ainsi entre en jeu Kouadio Christian Koffi, l’auteur de « Cris de détresse ».
De ce fait, pour lui, écrire la vie et la misère c’est écrire le monde ; écrire l’amertume, c’est perpétuer l’humanité ; chanter la tolérance, c’est poser la bouche sur les tribulations des peuples. Son recueil de poèmes est une exhortation en faveur de l’union et la réconciliation des Africains. Le poète invite le lecteur à vivre selon ses propres valeurs, condition sine qua non pour inventer un meilleur futur au profit des générations à venir et se libérer de l’idéologie des « maîtres du monde ».
Devant cette innocence tangible, un regard lumineux prometteur d’un avenir radieux, ce sourire témoignant l’expression ou le chemin tracé d’une histoire rayonnante. L’on se demande encore pourquoi, l’Afrique ayant traversé le sombre et sobre labyrinthe de la colonisation et des effets pervers du néocolonialisme, demeure encore dans les méandres et vision incolore de son histoire ? C’est la question que pose l’auteur d’emblée.
L’élite héritière de tout ce combat ancestral a-t- elle foulé au pied les valeurs du même ordre ? symbole d’identité réelle au service du persécuteur d’hier, dans des costumes d’une modernité possédant des résidus des méthodes d’hier. Devant ce sarcasme, devant cette mélancolie, devant ce mutisme éternel, faut-il se résigner à jamais et servir pour l’éternité le chef d’hier ?
“Non ! Non et Non ! Cris de détresse d’une Afrique qui passe toutes ses journées à restaurer l’authenticité historique et culturelle.
Non ! Non ! Non ! Cris de détresse d’une élite consciente qui restaure l’Afrique en tant que mère de la civilisation et non berceau de l’humanité, siège du nouveau-né.
Non ! Non ! Non ! Cris de détresse d’une jeunesse qui ne veut plus être témoin des actions du pseudo-intellectuel toujours à la solde de leurs tuteurs d’alors !
Non ! Non ! Non ! cris de détresse d’une Afrique qui veut se défaire de la perfidie cruelle des pseudo-technocrates qui ont prêté serment devant le masque blanc pour recoloniser à jamais l’Afrique jusqu’à l’anéantir.
Non ! Non ! Non ! Cris de détresse d’une civilisation qui se veut grande ou les guerres fratricides orchestrées par les bourreaux et leurs complices pour transformer la nôtre en une, ou les maux de l’humanité s’entremêlent et s’entrechoquent.
Non ! Non ! Non ! Cris de détresse d’une génération qui connait le sens de sa mission et les enjeux qui l’attendent. Une jeunesse qui ne sait compter sur elle-même et non les décideurs renfermés dans les couloirs de leurs résidences partageant le vin avec les amis d’ailleurs”.
L’auteur invite à l’Africain à revenir à ses valeurs ancestrales
Pour se sentir soi et vivre en harmonie avec ce qui lui est propre. Il ne rejette pas pour autant les autres civilisations. Ce qu’il réclame c’est de ne point rejeter sa civilisation qui n’est en rien inferieure aux autres. Il va plus loin en montrant que, les Nations qui rivalisent de par leur résilience aux grandes puissances, le font en restant fidèles à leurs civilisations de départ. Pour lui, aucun développement ne peut demeurer contre leurs valeurs civilisationnelles des peuples.
Le style d’écriture qu’il utilise dans ce recueil tranche avec celui de ses devanciers africains qui eux, ont utilisé « les armes » du colon. Ici, il joint l’acte à la parole. Il appelle à un changement radical, donc à un retour aux sources, munis des valeurs propres à l’Africain.
“CRIS DE DETRESSE”. Kouadio Christian Koffi. Les éditions Kamit Mars 2024