« Ceux qui disent toujours du bien des femmes ne les connaissent pas assez ; ceux qui en disent toujours du mal ne les connaissent pas du tout ». Personne n’est obligé de croire à cette citation de Pigault Lebrun. A-t-il raison ou tort ? La suite vous le prouvera.
Comment un gringalet se permet-il, de lui résister ? Le fantasme de tant d’hommes ? Il fallait donc laver cet affront. Elle considère ce refus comme tel. Quelles seront donc les conséquences de ce refus ? Où ceci conduira-t-il ?
Vipérine, femme mariée de quarante-quatre ans est d’une beauté insolente, des rondeurs que la maternité n’a pas souillées. Elle a la vie qu’un humain, normalement constitué, souhaiterait avoir. Un mari calme, attentionné, aimant, de surcroît riche ; elle-même avocate de renom. Une vie à faire rêver plus d’un. Pendant que le phénomène de femmes infidèles est un sujet tabou dans nos sociétés africaines, le corps de la femme étant tellement sacré dans l’esprit des hommes qu’aucun d’entre eux ne se voit le partager.
C’est d’ailleurs disgracieux que sa femme aille trouver réconfort dans les bras d’un autre. Comprenons que Vipérine est une femme insatiable, une nymphomane, une Marie-couche-toi-là. Vipérine tire sur tout ce qui porte un pantalon, du moins lorsque le porteur de ce dernier semble l’intéresser. Elle a conscience de sa beauté et en abuse, elle sait comment faire flancher le plus intègre des hommes. Ils peuvent lui résister une fois, mais pas la seconde, car Vipérine est redoutable, elle met tous les moyens à sa disposition pour que sa proie lui tombe pieds et bras liés. Elle maîtrise son art à la perfection, de même que la gent masculine comme sa poche. Elle sait où frapper, où appuyer pour avoir gain de cause.
Le danger que représente cette femme, peut faire s’incliner le diable à prendre des cours auprès d’elle, je pèse mes mots. Vipérine jusqu’ alors n’a eu aucun échec. Elle tombe des nues quand celui qu’elle et son mari abritent sous leur toit, ignore ses aguichements, reste irrésistible et refuse catégoriquement ses avances ! Malgré ses supplications ! Pour Hosty, on ne touche pas à la femme d’autrui de peur de s’attirer le malheur.
Dans le village natal de Gamey, le mari de Vipérine, la femme est considérée comme la dignité de l’homme. Toucher la femme d’autrui peut conduire à la mort. Gamey lui-même préfère la mort à l’humiliation. Apprendra-t-il les nombreuses infidélités de sa femme ? Auquel cas, aura-t-il la force nécessaire de lui pardonner ? Cette œuvre romanesque dépeint la situation des femmes volages, insatiables et frustrées. D’une manière ou d’une autre le plaisir féminin est banalisé, on ne peut concevoir une femme frustrée, elle doit faire avec ce que son mari lui propose. Quoi qu’il en soit, elle n’ira jamais voir ailleurs, se dit-on.
La situation inverse est presque normale en Afrique. Un homme qui trompe ou qui a plusieurs concubines est considéré comme un homme fort. Mais, une femme qui trompe, non ! C’est une moins que rien, elle est à répudier.
L’auteur nous fait prendre conscience que la tromperie cache un problème que les protagonistes se doivent de régler, quittons donc les préjugés et combattons le mal à la racine car de cette résolution dépend la survie du couple et de la famille Gamey.
« L’AFFRONT … »Vallesse Editions, mai 2022.
Avec la contribution d’Affiba Muriel KODJO
