Ferdinand Kadjané, l’auteur de ce livre, est un inspecteur principal option éducation et titulaire d’une maîtrise d’Allemand C2 option Civilisation. C’est un écrivain adulé par les élèves et il aborde avec passion son actualité.
“La dernière page” est la dernière publication en date de ce romancier ivoirien. L’œuvre est une plongée sombre et une incursion sérieuse dans le monde de l’éducation avec en point d’orgue les relations gênantes entre enseignants et élèves, la perte des valeurs et des mœurs, la démission des parents dans l’éducation de leurs enfants : « Djamala, jeune et émérite professeur d’anglais, se plait à abuser de ses élèves, qu’il considère comme des gibiers à accrocher à son tableau de chasse. Ce comportement qu’il à adopter depuis son jeune âge, il l’a conservé jusque dans cette petite cité, dans laquelle les jeunes élèves, en proie à la misère, succombent facilement à la tentation. Pire, Zagol, le patron de l’établissement qui est censé être garant moral de son entreprise et protéger ses élèves contre ces abus, est celui-là même par qui vient le scandale ». Voilà tout le mal exposé dans ce paragraphe.
À travers les 174 pages du roman, l’auteur dépeint un tableau noir du système éducatif de la Côte d’Ivoire. Son roman fait la satire des maux qui minent l’école ivoirienne. Sexe, violences, tricheries, grossesses, irresponsabilité parentale et des enseignants… y sont mis sur la grille. Il y a aussi l’action des professeurs qui couchent avec leurs élèves. Dans le livre, le personnage principal, lui-même enseignant, meurt du Sida à la fin du récit.
L’auteur a également dénoncé les enseignants qui refusent de taper du poing sur la table alors que c’est rôle.” La dernière page” se situe à la frontière d’un monde d’hier avec ses codes et celui d’aujourd’hui avec des pertes de valeurs.
Les parents ont-ils démissionné de leur rôle ?
A voir l’attitude des élèves, la responsabilité des parents est vraisemblablement mise en cause. C’est un conflit d’époque. Les parents n’ont pas le temps d’être avec leurs enfants à cause de leur travail. Les élèves subissent les aléas du nouveau monde qui sont l’internet, la télévision…” Les parents et les enseignants doivent trouver les moyens pour que la jeunesse revienne à une société de valeurs, comme ce fut par le passé.
L’inspecteur d’éducation qu’est l’auteur, vit au quotidien auprès des élèves et témoigne de ce qu’il a vécu. C’est la 5ème œuvre de Ferdinand Kadjané qui amène le lecteur dans l’univers des élèves de Côte d’Ivoire. « Le personnage principal a causé assez de dégâts », a indiqué le romancier. « Il abuse de l’innocence des enfants et est devenu leur bourreau. Il est mort dans l’ambulance. Ce qui est bien fait pour lui ».
L’écho du récit de Ferdinand Kadjané résonne fort et est à prendre au sérieux par tous.
De ce roman, l’auteur interpelle la société dans toute sa composante : les élèves, les parents, les enseignants et même l’administration. Chacun dans ce récit, y a sa part importante de responsabilité. C’est en cela, il faut saluer avec beaucoup de vigueur, les réformes faites par le ministre de l’Education Mariatou Koné. Ces réformes, ont donné des glorieux résultats. L’Etat ayant joué sa part de responsabilité, il reste la part des parents d’élèves, les élèves eux-mêmes et les enseignants.
‘’La dernière page’’ Ferdinand Kadjané, Editions Eburnie 2021. Avec la contribution de Ange Deborah Seri (Lecture et résumé de l’œuvre)