Afin de renforcer la lutte contre la maladie à virus Ebola en Afrique de l’ouest, les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) ont tenu, le 06 Novembre 2014 à Accra, au Ghana, une Session Extraordinaire de la conférence des chefs d’Etat issus de l’union.
Outre la présence des chefs d’Etat ou de leur représentant, il y avait également à cette rencontre d’Accra des représentants des partenaires bilatéraux et multilatéraux, des partenaires techniques et des organisations internationales en qualité d’observateurs. Après avoir pris acte du mémorandum présenté à la veille par Kadré Désiré Ouédraogo, président de la Commission de la Cedeao sur la maladie à virus Ebola, le sommet a également pris note des comptes rendus des représentants du Libéria, de la Sierra Léone et de la Guinée, sur l’évolution de la situation dans leurs pays respectifs.
Le Sommet s’est fortement préoccupé de l’impact négatif de la maladie à virus Ebola sur les économies des pays directement affectés, la sécurité humaine et la situation sociale et humanitaire dans la région. Il a également exprimé sa préoccupation face aux menaces que fait peser cette épidémie sur le processus d’intégration et sur la paix et la sécurité régionales. La Conférence a exprimé sa vive émotion devant les pertes de milliers de vies humaines enregistrées depuis la survenue de l’épidémie puis a réitéré sa solidarité et sa compassion aux peuples des pays affectés.
Les Chefs d’Etat et de Gouvernement ont réaffirmé leur ferme détermination à poursuivre, dans la solidarité et la coordination, leurs efforts dans la lutte résolue contre la maladie à virus Ebola. A cet égard, ils se sont félicités des actions appropriées menées, notamment par le Nigeria et le Sénégal et qui ont permis à ces deux Etats Membres de mettre fin à l’épidémie. Tout en encourageant également les autres pays affectés dans leurs efforts pour endiguer l’épidémie, ils ont exprimé leur espoir de les voir obtenir le même succès. Puis dans le même esprit, le président togolais Faure Essozimna Gnassingbe a été désigné pour superviser le processus de riposte et d’éradication de la maladie à virus Ebola. Par ailleurs, après avoir entériné le plan régional opérationnel intégré de réponse au Virus de l’Ebola et salué la pertinence des axes d’intervention y contenus, le sommet d’Accra a pris les décisions spécifiques suivantes ci-dessous:
Les grandes décisions prises !
. Les Chefs d’Etat et de Gouvernement invitent tous les Etats membres à élaborer et à appliquer, de toute urgence, des lignes directrices sur le traitement et la gestion d’Ebola, conformément aux standards de l’OMS.
Ils les exhortent également à adhérer à l’OACI et à solliciter l’aide de l’Arrangement de coopération de l’OACI/l’OMS pour la Prévention de la propagation des Maladies Contagieuses à travers les Vols Aériens (CAPSCA).
. Par ailleurs, la Conférence exhorte les Etats membres à procéder au déploiement du personnel militaire et des moyens logistiques pour, notamment, renforcer les capacités de réponse, appuyer le corps médical sur le terrain et participer à la construction des centres de traitement et d’isolement additionnels ainsi qu’à leur sécurisation. Elle les encourage aussi à fournir du personnel médical additionnel et des volontaires aux pays affectés.
. Le Sommet se félicite des contributions déjà versées au Fonds Régional de Solidarité de la CEDEAO pour la lutte contre Ebola par certains Etats membres en l’occurrence le Benin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Niger, le Nigeria, le Sénégal et la Sierra Léone et invite tous les autres à honorer leurs engagements vis à vis dudit Fonds.
. Les Chefs d’Etat et de Gouvernement réitèrent leur attachement indéfectible aux principes de la libre circulation au sein de l’espace CEDEAO et invitent tous les États membres à s’y conformer, notamment en levant les restrictions et interdictions sur les mouvements des personnes et des biens en direction ou en provenance des pays affectés, tout en assurant le contrôle sanitaire requis au niveau des frontières.
. La Conférence en appelle aux Etats Membres pour qu’ils poursuivent les campagnes massives d’éducation de communication et d’information sur la maladie à virus Ebola destinées à éviter la stigmatisation des malades et à mettre un terme à la transmission du virus.
. Pour mieux faire face à des crises sanitaires dans le futur, les Chefs d’Etat et de Gouvernement considèrent essentiel d’assurer le renforcement des systèmes de santé nationaux, en améliorant leur efficacité et en augmentant leurs ressources qui leur sont destinées dans les budgets nationaux en tenant compte de la Déclaration d’Abuja d’y consacrer 15% du total du budget.