Des experts en cardiologie interventionnelle se sont réunis à Abidjan pour réfléchir à des solutions durables afin de lutter contre les maladies cardiovasculaires en Afrique subsaharienne.
« Challenges et avancées de la cardiologie interventionnelle en Afrique subsaharienne » est le thème des 3e Journées africaines de cardiologie interventionnelle tenues à Abidjan Plateau, du 28 au 30 novembre 2024. Cette initiative interafricaine, portée par le Groupe de recherche et d’actions contre les maladies cardiovasculaires (GRAM), a réuni des experts venus de 15 pays du continent, ainsi que des professionnels d’Europe et du Canada. Ces journées visent à offrir un moment unique de réflexion, d’échange et de progrès dans la lutte contre les maladies cardiovasculaires.
« Les maladies cardiovasculaires représentent aujourd’hui une menace silencieuse mais importante en Afrique subsaharienne, causant des milliers de décès évitables chaque année. Elles frappent sans distinction d’âge et de classe sociale, et leur impact économique et social sur nos nations est colossal. C’est donc notre devoir, en tant que scientifiques, cliniciens et décideurs, d’agir de manière concertée et décisive pour inverser cette tendance. La cardiologie interventionnelle, discipline en plein essor dans notre région, offre des opportunités inestimables pour relever ce défi. À travers des techniques innovantes, elle permet de sauver des vies, mais aussi d’améliorer significativement la qualité de vie des patients. Cependant, son déploiement efficace requiert des efforts collectifs pour développer les compétences, renforcer les infrastructures et intégrer les technologies adaptées à notre contexte. C’est pour répondre à ces défis que ces journées se sont imposées comme une plateforme incontournable », a déclaré le Professeur Roland N’Guetta, Chef du Département des urgences et de cardiologie interventionnelle à l’institut de cardiologie d’Abidjan et président du GRAM, lors de la cérémonie d’ouverture, le vendredi 28 novembre à Abidjan Plateau.
Au cours de ces trois jours de travaux, les participants ont exploré les avancées scientifiques et techniques en cardiologie interventionnelle à travers des conférences. Des ateliers et des panels animés par des experts d’Afrique, d’Europe et du Canada ont également été tenus. Ces professionnels de la santé ont saisi l’occasion pour renforcer leurs compétences individuelles à travers des ateliers pratiques.
Mamadou Samba, Directeur Général de la santé, y représentait Pierre Dimba, le ministre de la santé, de l’hygiène publique et de la couverture maladie universelle. Pour lui, cette activité illustre l’engagement collectif des nations africaines à relever les défis sanitaires complexes qui affectent le continent, notamment en matière de maladies cardiovasculaires.
« Depuis longtemps, nos pays ont été confrontés aux maladies infectieuses et parasitaires. Cependant, nous constatons que, depuis maintenant dix ans, notre profil épidémiologique change au point où les maladies cardiovasculaires deviennent les premières causes de mortalité et de morbidité dans nos différents pays. Ce changement épidémiologique est essentiel à comprendre, car il place les spécialistes des maladies non transmissibles en première ligne. Ils sont désormais responsables de notre santé, en remplacement des infectiologues, car nos habitudes alimentaires et nos comportements ont évolué. Nos pays doivent s’adapter à ce changement. C’est pourquoi nous sommes heureux de saluer ce cadre de collaboration, une collaboration à renforcer », a-t-il déclaré.
En dehors des technologies et des compétences médicales recherchées par chaque pays, il a souhaité que les populations s’engagent dans une véritable transformation de leurs comportements.
Jean-Hubert Koffo