Présents à Niamey dans le cadre d’une série de reportages sur la gestion du Président Mohamed Bazoum, un an après son accession au pouvoir suprême, nous nous sommes rendus, le mardi 7 juin 2022, au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération du Niger, situé à quelques encablures de l’hôtel où nous sommes logés.
Nous y sommes allés, pour répondre au rendez-vous pris avec le chef de la diplomatie nigérienne, Son Excellence Hassoumi Massoudou.
C’est dans la grande salle de réunion de son cabinet que le ministre a bien voulu nous recevoir.
Après avoir présenté les civilités, nous sommes directement rentrés dans le vif du sujet, à savoir quel est le bilan qu’on peut faire sur le plan diplomatique de la présidence du Président Mohamed Bazoum, en une année de pouvoir.
Le ministre des Affaires étrangères qui a voulu être précis, a d’abord planté le décor en dévoilant les 3 axes stratégiques de la diplomatie nigérienne.
« Nous essayons de manière pragmatique de tirer notre épingle du jeu, en alignant les intérêts des autres sur nos intérêts. Car chaque pays défend ses intérêts. Nous aussi nous défendons nos intérêts, les intérêts de notre peuple. Mais le faisons en sorte que la défense de nos intérêts coïncide aussi avec les intérêts des autres. Et les intérêts des autres doivent coïncider avec nos intérêts. Donc, il faut aligner nos partenaires sur nos intérêts. Il faut alors trouver le moyen sur lequel il faut avoir cet alignement. Nos intérêts sont de 3 ordres. Le premier, c’est l’ordre sécuritaire. La sécurité de notre pays, la paix à l’intérieur du pays, et la paix dans notre sous-région. Cette sécurité dépend de notre environnement sous-régional. En militant pour la sécurité au Niger, nous militons en même temps, pour la sécurité dans notre sous-région et dans notre environnement immédiat. Dans le contexte actuel, notre environnement immédiat c’est le Mali, le Burkina et nos différents voisins.
Le deuxième ordre c’est notre diplomatie économique. C’est de faire en sorte que nos intérêts économiques puissent être défendus dans nos relations internationales. Faire en sorte que la communauté internationale investisse au Niger, avoir des partenaires sur le plan international pour accroître l’investissement public et l’aide publique dans notre pays. Faire en sorte que notre amitié avec les autres pays participe à la prospérité de notre pays et de notre peuple (…) Le troisième ordre, c’est évidemment la voix du Niger et la voix de l’Afrique dans la communauté internationale. Faire en sorte que notre pays soit visible, apporte sa contribution à la paix, à la définition des valeurs qui doivent être partagées dans le monde entier et en Afrique (…) Faire en sorte que les positions du Niger participent à la consolidation des positions de l’Afrique (…) », a-t-il confié.
En ce qui concerne le bilan d’une année de pouvoir du Président Mohamed Bazoum sur le plan diplomatique, le ministre Hassoumi Massoudou a révélé ceci : « D’abord, le Niger a pu maintenir l’intégrité de son territoire par rapport à la situation sécuritaire. Nous sommes le pays qui aujourd’hui fait le mieux face au terrorisme (…) Nous avons consolidé nos alliances avec l’ensemble de nos partenaires notamment les partenaires américains et européens. Nous avons consolidé ce qui existait et aujourd’hui, nous avons une meilleure visibilité (…) Et le fait qu’il y ait eu une transmission démocratique du pouvoir, qu’il y ait eu le passage d’un Président démocratiquement élu à un autre Président démocratiquement élu, a consolidé notre image d’État démocratique sur le plan international, a renforcé nos alliances et nos amitiés avec l’ensemble de la communauté internationale. Tout ceci fait qu’aujourd’hui, le Niger est un pays respecté. Respecté pour son État de droit, respecté pour la qualité de sa vision et respecté aussi pour ses choix. Nous sommes sur la bonne voie, et nous voulons que cette démarche dans laquelle nous sommes, ces succès diplomatiques que nous avons, ne soient pas seulement au service du Niger mais au service de la sous-région. Et que cela participe au redressement de l’ensemble de la sous-région. Parce que le Niger ne pourra pas vaincre durablement tout seul, le terrorisme ».
Joël Touré, envoyé spécial à Niamey.
