Le général Lassina Doumbia et le général Pascal Lanni ont évoqué l’évolution du partenariat, dans le cadre de la coopération militaire entre les Forces armées de Côte d’Ivoire (FACI) et les Forces français (FF).
Le général Lassina Doumbia, chef d’état major des Forces armées de Côte d’Ivoire (Faci) et le général Pascal Lanni, chef du commandement pour l’Afrique (Cpa) de l’armée française ont évoqué l’évolution du partenariat, dans le cadre de la coopération militaire entre les deux armées, lors d’une séance de travail organisée le 7 octobre à Abidjan. Au cours de leur entrevue, les deux officiers généraux ont parlé des modalités de la rétrocession par l’armée française du camp du 43e Bataillon d’Infanterie de Marine (43e BIMa) aux Faci. Ils ont également parlé de l’avenir de la coopération bilatérale, à travers la planification de nouveaux exercices conjoints.
Une évolution de la coopération militaire
Cet entretien s’inscrit dans le cadre de l’évolution du partenariat militaire entre Paris et Abidjan. La nouvelle approche des relations bilatérales se caractérise par une adaptation du dispositif existant. La coopération sera recentrée autour de la formation et du conseil et se veut ajustée aux besoins formulés par les FACI. Des effectifs restreints de militaires français seront déployés sur des emprises cogérées, dans le respect de la souveraineté ivoirienne.
Évoquée en juillet 2024 par le ministre de la Défense de Côte d’Ivoire, Téné Birahima Ouattara, la rétrocession progressive du 43è BIMa devrait donner lieu au réengagement complet des FACI sur la base de Port-Bouët et à la création de centres d’aguerrissement, de formation et de communication afin de renforcer les capacités militaires nationales.
L’exercice militaire conjoint qui s’est déroulé au niveau de la base aérienne de Bouaké (région du Gbêkê) du 1er au 3 septembre 2024 constitue un premier exemple de la réorientation du partenariat. Les FACI ont été appuyées par les Forces françaises de Côte d’Ivoire (FFCI) pour effectuer diverses manœuvres aériennes telles que le ravitaillement en vol.
Le rôle du commandement pour l’Afrique
L’approfondissement du partenariat sur le plan opérationnel passe à présent par une approche intégrée et équilibrée. Les modalités de la réarticulation restent en cours de définition par les parties ivoiriennes et françaises qui sont à présent représentées par le CPA. Depuis juin 2024, l’action des FFCI relève effectivement du CPA.
Cette nouvelle structure placée sous l’autorité du Centre de planification et de conduite des opérations (CPCO) devrait compter jusqu’à 80 membres selon l’AFP. Le général Pascal Lanni nommé à sa tête est un ancien membre du cabinet militaire de la ministre des Armées française Florence Parly. Homme d’une grande expérience de l’Afrique, il fut également le chef du pôle « prospective et stratégie militaire » des armées.
Les activités des Forces françaises en Côte d’Ivoire
Créées en 2015, les Forces françaises de Côte d’Ivoire (FFCI) sont un prolongement de l’accord de partenariat de défense bilatéral signé en 2012. Cette continuité offre une connaissance des pratiques et cultures militaires mutuelles, renforcée par la densité des échanges. Depuis les sites de Port-Bouët et la Bourgerie (aéroport international Félix Houphouët Boigny), les FFCI organisent des stages d’aguerrissement, des formations et des exercices conjoints participant au partage d’expérience et au renforcement des capacités opérationnelles des deux armées. Récemment, elles ont renforcé leur engagement auprès des FACI en matière de lutte contre le terrorisme.
Dans le cadre de lutte contre le terrorisme, L’Académie internationale de Lutte contre le Terrorisme (AILCT) a été créée à Jacqueville, en Côte d’Ivoire en 2021. C’est une structure partagée réunissant 17 membres. L’AILCT forme les futurs décisionnaires des ministères de l’Intérieur, de la Justice ou des Forces armées. Elle entraîne les forces spéciales ou les unités spécialisées dans des conditions quasi réelles. L’académie établit donc les conditions nécessaires au renforcement des capacités et de l’interopérabilité des armées.
Avec Sercom