Des populations sont en désaccord avec le syndicat de transport MTCI qui s’oppose à l’entrée en vigueur du permis à points prévue pour 1er mars 2023 en Côte d’Ivoire.
Des transporteurs, réunis le samedi 25 février à Abidjan, regroupés au sein de la maison des transporteurs de Côte-d’Ivoire (MTCI) ont annoncé une grève le 1er mars prochain pour empêcher la mise œuvre du permis à points. Cependant, les populations dans leur grande majorité ont manifesté leur soutien au gouvernement pour les efforts consentis en vue de diminuer les accidents de la route. Voici les dessous d’une querelle de positionnement entre syndicats avant les états généraux du transport.
Les responsables de la MTCI, une nouveau syndicat, ont menacé de paralyser le secteur des Transports le 1er mars prochain, jour de l’entrée en vigueur du permis à points en Côte d’Ivoire. Aussi, ils s’appuient sur de nouvelles revendications en fustigeant le haut conseil du patronat des entreprises du transport dirigé par M. Diaby Ibrahim. Cette annonce qui malheureusement n’a pas prospéré au vu des désaccords des populations sur les réseaux sociaux et dans le milieu des transports.
Des revendications inopportunes
Alors que toutes les parties ont été consultées avant les réformes engagées par le gouvernement, les revendications de MTCI, à quelques jours des états généraux des transports, sont inopportunes et cachent un autre agenda selon des acteurs du secteur.
Selon Fofana Inza, chauffeur de taxi à Yopougon, ces transporteurs visiblement veulent profiter de l’actualité dans les transports marquée par les préparatifs de l’entrée en vigueur du permis à points annoncée pour le 1er mars 2023 pour soulever d’autres revendications. « Est-ce-que c’est maintenant les tracasseries liées à l’état des véhicules existent », s’interroge Inza Konaté.
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Sylla Yacouba, chauffeur de poids lourds à Divo, demande auministère des transports ne doit pas céder aux querelles de positionnement entre les syndicats des transporteurs. « Nous sommes tous victimes des accidents de la route. Le gouvernement et le ministère des transports doivent maintenir la pression pour réduire les accidents de la route » a-t-il souligné.
« C’est tout de même curieux et surprenant que des responsables d’une association de transporteurs fustigent l’instauration du permis à points, instrument qui vient responsabiliser le conducteur en lui permettant de gérer lui-même directement ses infractions et de faire beaucoup plus attention sur les routes », fait remarquer M. Diaby Youssouf, chauffeur de VTC à Yamoussoukro.
Pourquoi le permis à points
L’instauration du permis à points vient donc responsabiliser les conducteurs. Ce qui ne devrait pas être associé à des revendications qui elles pourraient être discutées au cours des États généraux du transport prévus bientôt.
Pour rappel, la Côte d’Ivoire a dénombré sur la période 2017-2021 un peu plus de 64.500 accidents de la circulation ayant entraîné 7.379 décès et 101.033 blessés.
Selon l’Office de sécurité routière (OSER), le facteur humain est à l’origine de plus 95% des accidents : excès de vitesse, mauvais comportement au volant, dépassements et stationnements dangereux. Aussi le non-respect du code de la route est mis en cause dans 60% des accidents.
Et malgré la mise en œuvre de certaines dispositions réglementaires au cours de l’année 2021, la Côte d’Ivoire a enregistré malheureusement 14.234 accidents avec 1.614 tués soit une croissance d’environ 11% du taux d’accidents par rapport à 2020.
C’est donc face à la récurrence de ces accidents que le gouvernement a adopté une stratégie nationale de sécurité routière en juillet 2021 en vue de réduire de 50% le nombre de décès en 5 ans.