Face aux critiques de certains partisans du maire sortant du Plateau, et de quelques militants du Pdci, l’artiste Noël Dourey réagit. Entretien choc !
En votre qualité de militant du PDCI, votre soutien, à Fabrice Sawegnon au Meet-up organisé dimanche 21 janvier 2018, a choqué des militants issus de votre chapelle politique. Qu’en pensez-vous ?
S’il n’y avait pas de réaction, ce serait un non-événement mon soutien. Retenez simplement que moi je soutiens Fabrice Sawegnon. D’autres ivoiriens le soutiennent, au delà des partis politiques. Leur engagement ne suscite pas autant de réactions, ou de la vague que la mienne.
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Guy Tressia, chargé de communication de Maurice Kacou Guikahué, Chef du Secrétariat Exécutif (CSE) du PDCI-RDA, a écrit ce mardi 23 janvier 2018, ceci sur sa page Facebock : « Noël, avant de t’attaquer à ta famille, renie-la d’abord. Alors tu pourras dire tout ce que tu veux. Sinon, en tant que membre du Bp et comité des sages du Pdci, je constate simplement que t’es pas sage. Ça sent le chantage contre l’autre Noël , ton frère qui tient la mairie du Plateau ». Que lui répondez-vous ?
Il faut dire à Guy Tressia qu’il ne peut pas me donner de leçon s’agissant du PDCI RDA. Il faut bien lui dire cela : il ne peut pas me donner des leçons du PDCI RDA, je le répète. D’ailleurs, moi, je ne fais pas de politique sur Facebook. Houphouët Boigny nous a enseigné pour nous dire que la politique, ce n’est pas comme cela. Les réseaux sociaux, c’est de l’émotion. (…) La mairie n’est pas politique et les élections sont dans plusieurs mois, donc, je ne sais pas de quoi il parle. Et enfin, moi je crois au RHDP raison pour laquelle lorsque Bédié parle de la consolidation du RHDP, je suis d’accord avec lui. Je ne suis pas de ceux qui disent qu’ils sont du RHDP et suscitent la candidature de leurs amis ou leurs frères pour battre le RHDP. Cette attitude ne m’intéresse pas du tout. ( Ndlr le maire Akossi Bendjo est accusé par des militants du Rdr de n’avoir pas œuvre à la victoire du candidat Rhdp aux législatives, et d’avoir soutenu en sous main, le candidat indépendant qui a gagné, qui serait son neveu, et qui est retourné au Pdci depuis).
Vous êtes au PDCI, tout comme le maire sortant du Plateau, Noël Akossi Bendjo et vous faites fi de la discipline du parti pour souvenir son adversaire. N’est-ce pas curieux tout de même curieux ?
La municipalité n’est pas politique. Il y’a des gens qui ne savent pas qu’ils sont PDCI ; c’est pour cela que lorsque le PDCI, le RDR, et les autres partis du RHDP choisissent un candidat au sein de groupement politique, ils le font battre.
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Pensez-vous que vous n’aurez pas de compte à rendre au sein de votre parti ?
Je suis Noël Dourey, je ne parle pas au nom du PDCI. Je suis un citoyen libre qui a habité le Plateau, et qui sait ce qui est bon pour cette commune. Maintenant pour un choix, on ne doit pas descendre dans la boue.
Pensez-vous que ceux qui sont en colère contre vous descendent dans la boue ?
Je ne sais même pas de quoi ils parlent ; mais je vous dis, moi, Noël Dourey, j’ai fait un choix que j’assume pleinement. Voilà ! J’ai répondu à une invitation de M. Sawegnon et après mon intervention, le maire Akossi Benjo m’a appelé pour me dire exactement ceci : « À partir de maintenant, au moment où je parle, il faut considérer que tu es mon ennemi ». Moi, la politique, je ne la considère pas comme telle. Pour une affaire de politique, de choix, il m’a appelé pour me dire de le considérer désormais comme ennemi. J’en prends acte.
Et quelle a été votre réponse ?
Je lui ai envoyé un message pour dire : «grand frère, tu m’as appelé pour décider que j’étais ton ennemi, j’en prends acte et j’assume toujours ». (…) Lorsque tu es un grand frère et que tu as appris une telle chose, tu appelles ton frère et tu lui dis : « il faut qu’on parle ». Mais lorsqu’il m’appelle et il me dit que je suis désormais son ennemi, quelle réaction voulez-vous que j’ai. Je lui ai dit que je prends acte. Au PDCI, personne ne peut me donner de leçons parce que je n’ai jamais été un militant essuie-glace. Quand on dit que le PDCI est en difficultés , je suis toujours là. Depuis 1989, c’est moi qui ai conduit tous les artistes à Yamoussoukro. J’y étais pour le dernier congrès du parti, au temps du Président Houphouët Boigny. Les témoins sont encore là. Houphouët étaient tellement content qu’il a chassé tous les congressistes pour loger les artistes qui ont dormi dans les cars, dans les grands hôtels. Les témoins sont encore vivants. Et le président actuel ( Alassane Ouattara :Ndlr) était président du Comité interministériel. Lorsqu’il y’a eu le boycott actif, on a enjambé les morts, évité les voiture calcinées pour accompagner le président Bédié dans toute sa tournée, en 1995, donc personne ne peut me parler de loyauté au PDCI.
Claude Dassé