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    Polynésie française : Promouvoir l’artisanat sur les marchés mondiaux

    Polynésie française : Promouvoir l’artisanat sur les marchés mondiaux
    Publié le
    Par
    Yaya Kanté
    Lecture 4 minutes

    En Polynésie française, les artisans qui fabriquent des paniers et des sculptures sur bois utilisent des techniques traditionnelles séculaires. Mais la géographie des îles du Pacifique Sud est telle que leur accès aux marchés internationaux reste limité.

    C’est en partie pour cela que Manuia Maiti a créé, Tahiti Art Crafts, un site de commerce en ligne. Il permet de mettre en relation les artisans des 118 îles de la Polynésie française avec les marchés internationaux. Et ainsi faire davantage de publicité aux produits traditionnels polynésiens.

    Manuia Maiti souriante, coiffée d’une couronne de fleurs (© Manuia Maiti)
    Manuia Maiti, entrepreneure sociale et ancienne participante à des programmes d’échange américains, forme les habitants des îles du Pacifique à diriger des entreprises durables. (© Manuia Maiti)

    « Dans certaines îles, beaucoup de gens savent tisser et fabriquer des tapis », explique Manuia, qui a participé à plusieurs programmes d’échange du gouvernement américain, dont le Programme de leadership pour les visiteurs étrangers (IVLP)* du département d’État. L’IVLP invite des personnes influentes actuelles et émergentes à se rendre aux États-Unis et à y explorer leurs centres d’intérêt professionnels. « Pour vendre ses produits, il faut pouvoir faire de la publicité en-dehors du lieu où on vit. »

    Au cours de ses séjours dans le cadre de l’IVLP, Manuia Maiti a étudié de près des start-up de pointe. Elle confie avoir été très impressionnée par la revitalisation économique de la ville de Detroit. « J’ai été tellement inspirée par les histoires des entrepreneurs sociaux — par le fait que Detroit soit passée du déclin à la renaissance grâce aux start-up et aux nouvelles technologies, et qu’elle ait attiré ainsi encore plus de petites entreprises », déclare-t-elle.

    Après son retour au pays, Manuia a lancé Tahiti Art Crafts*. Elle a également créé l’association TUPU, grâce à laquelle les artisans autochtones de Polynésie française se forment aux compétences dont ils ont besoin pour vivre de leurs produits artisanaux, appelés rima’i en tahitien. Les ateliers de TUPU proposent des cours sur l’enregistrement d’une entreprise, la comptabilité simple et la prise de photos avec un smartphone pour promouvoir ses produits.

    Le projet Rima’i for Sustainable Living de l’association TUPU est financé par une petite subvention du programme Jeunes leaders du Pacifique*, un programme d’échange du gouvernement américain destiné aux jeunes gens des nombreuses îles de Mélanésie, Micronésie et Polynésie intéressés par le service civique et l’entrepreneuriat.

    Étant donnée l’expérience entrepreneuriale dont Manuia bénéficiait, il était naturel qu’elle prenne la tête de la première cohorte de l’Académie pour les femmes entrepreneures (AWE)* du département d’État en Polynésie française en 2021.

    Des femmes alignées à la queue-leu-leu, habillées en rose, posant en photo dehors (© Manuia Maiti et TUPU)
    Manuia Maiti et d’autres participantes à l’AWE célèbrent la fin de leur formation sur l’île de Moorea. (© Manuia Maiti et TUPU)

    Lancée à l’échelle mondiale en 2019, l’AWE a donné à plus de 16 000 femmes dans 80 pays les connaissances, les réseaux et l’accès nécessaires pour lancer ou développer leur entreprise. Plus de 500 femmes de Nouvelle-Zélande, des Îles Cook, de Polynésie française, de Niué et du Samoa ont suivi les cours de l’AWE depuis 2021.

    Sur les îles difficiles d’accès de Polynésie française comme Bora-Bora et Moorea, l’AWE a formé 60 femmes en deux mois. La formation de l’AWE touche tous les aspects de l’entreprise et emploie les technologies numériques, dont la plateforme d’apprentissage en ligne DreamBuilder* de l’Arizona State University, pour enseigner des compétences comme la planification stratégique, la gestion financière et le marketing.

    « L’AWE débouche sur des changements radicaux, affirme Manuia. En quatre semaines, on a vu des femmes timides, les épaules voûtées, se relever et se tenir bien droite, présentant les prototypes de leurs produits et s’essayant à des choses nouvelles. »

    Deux femmes debout, et quatre femmes assises dans une boutique (© Manuia Maiti et TUPU)
    Manuia Maiti visite des artisanes sur un marché local de Bora-Bora dans le cadre d’une formation à l’entrepreneuriat. (© Manuia Maiti et TUPU)

    Manuia Maiti ajoute que les programmes d’échange américains auxquels elle a participé l’ont non seulement aidée en tant qu’entrepreneure, mais qu’ils lui ont aussi donné envie de transmettre aux autres ses compétences en affaires.

    « Quand vous sentez que vous voulez faire quelque chose — foncez, lance-t-elle. Rêvez votre rêve ! Vous devez rayonner, pour permettre aux autres de de rayonner. »

    Source : ShareAmerica

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