De son vivant, l’ex Premier ministre ivoirien Amadou Gon Coulibaly avait conduit, du 6 janvier 2020 au 17 février 2020, des discussions tripartites entre le gouvernement, l’opposition et la société civile sur le Code électoral. Durant ces discussions, plusieurs points d’accord avaient été trouvés à l’époque. Entre autres, le relèvement de la caution, l’instauration du parrainage citoyen et le taux de suffrages exprimés pour chaque candidat afin de se voir rembourser la caution.
Évoquant ces discussions à l’occasion d’une conférence de presse le jeudi 20 février 2020 à l’auditorium de la primature, Amadou Gon Coulibaly avait dit : « C’est une discussion qui s’est bien passée, il n’y pas eu de boycott. À mon avis c’est déjà quelque chose d’important. Dans une bonne ambiance, il y a eu des points d’accord, des points de désaccord et puis des recommandations, et là, je disais il y avait près d’une vingtaine sur lesquels nous sommes tous tombés d’accord. Nous nous sommes accordés sur le parrainage citoyen. Et nous nous sommes accordés d’ailleurs même sur une fourchette dans le cadre des discussions qui était 1% dans au moins 50 % des régions et districts de Côte d’Ivoire, ça, c’était une option. Ou 1% sur l’ensemble donc du pays. Donc ,voici l’accord qu’il y a eu entre je dirai les différents partenaires parce qu’il y avait la société civile également.
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Nous nous sommes également accordés sur le relèvement de la caution qui était de 20 millions Fcfa aujourd’hui. Tout le monde s’est accordé pour dire qu’il faut relever donc cette caution entre 50 et 100 millions de francs CFA. C’est la fourchette. Nous nous sommes accordés sur le fait que le taux de suffrages exprimés à avoir, pour avoir sa caution donc remboursée, qui est de 10 % aujourd’hui dans le code électoral, que ce taux devrait baisser à 5%. C’est un point d’accord que nous avons eu au niveau de ces discussions tripartites entre le gouvernement, les partis politiques et la société civile.
Il ne faut pas dramatiser, il y a eu des accords. Il y a eu des accords. Le dialogue s’est déroulé. Il a été inclusif, tout le monde a été présent. Il y a eu des discussions ouvertes et moi je me réjouis donc des points d’accord. Et je pense que les points d’accord sont des points qui doivent permettre d’avancer», avait indiqué le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly.
Aujourd’hui, l’opposition ivoirienne semble se plaindre de ce qui était considéré hier comme des points d’accord. Même si cela n’est pas dit à haute voix, les partis politiques de l’opposition recalés pour défaut de parrainage, accusent le parti au pouvoir d’avoir instauré volontairement ce volet afin d’éliminer certains candidats, puisque bon nombre des candidats n’ont pas pu franchir cette étape. D’autres ont plutôt décrié le cautionnement à 50 millions de Fcfa initialement à 20 millions de fcfa qu’ils jugent trop élevé.
Tout compte fait, l’on peut toujours rappeler les points d’accord et de désaccord puisque les discussions ont été sanctionnées par la signature du document, même si l’opposition avait souhaité une signature solennelle en craignant que le gouvernement lui fasse endosser des points sur lesquels, elle n’était pas d’accord.
Philippe Kouhon avec Kone Nanourgo