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    Séka Séka était devenu incontrôlable pendant la crise post-électorale, selon Guiai Bi Poin

    Séka Séka était devenu incontrôlable pendant la crise post-électorale, selon Guiai Bi Poin
    Publié le
    Par
    Charles Kouassi
    Lecture 4 minutes
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    Le Général de Division, Guiai Bi Poin, a passé sa deuxième journée de témoignage devant la Cour Pénale Internationale (Cpi), dans le procès Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, concernant la crise post-électorale de 2010-2011.

    Sous les questions de l’accusation représentée par Me Melissa Park, et comme au premier jour, l’ex-patron de l’école de gendarmerie d’Abidjan a fait des révélations sur le rôle joué par le Commandant Séka Séka Anselme (alors aide de camp de l’ex-première Dame Simone Gbagbo) dans les combats à Abidjan.

    Selon le Général Guiai Bi Poin, le chef de la sécurité de l’ex-Premier Dame « impliqué dans toutes les opérations militaires de la crise post-électorale » était hors de tout contrôle. L’officier menait , a-t-il dit , des opérations sans l’ordre de ses supérieurs.

    « Le commandant Séka-Séka était impliqué dans toutes les opérations militaires de la période. Mais, pas de la manière qu’on attendait de lui. Il était hors de tout contrôle et nous le lui avons reproché de tout temps. Nous estimions que les opérations militaires sont des opérations extrêmement encadrées. Et qu’il devrait s’agir d’actions collectives et bien coordonnées. C’est pourquoi le Chef d’état-major (Le Général Philippe Mangou. Ndlr) avait mis en place un commandement unifié, conformément à la règle de l’unicité de commandement dans ce type d’opérations. Le CMA estimait que toute intervention devait se faire dans le cadre de ce commandement unifié dont il a lui-même pris la tête. Mais, les interventions de Séka Séka n’ont jamais été menées dans le cadre de ce commandement. Souvent, c’est par personnes interposées que nous apprenons que ses hommes et lui sont allés combattre le commando invisible. Cette situation agaçait tout le haut commandement. Il insistait à chaque fois pour assister à nos rencontres avec le Président de la République. Mais nous, nous ne voulions pas de lui », a confié le Général Guiai Bi Poin.

    Le procureur Melissa Park a ensuite voulu savoir ce qui s’est passé à l’école de gendarmerie d’Abidjan, après la fuite du Général Guiai Bi Poin le 3 avril 2011.

    Le témoin a alors confié que le Commandant Séka Séka s’était emparé de la caserne. « Alors que les combats s’étaient généralisés dans tout Abidjan, nous avons eu des informations précises que l’école était un objectif pour l’ennemi et que j’étais une cible. J’ai donc mis les stagiaires en congé et je me suis mis à l’abri le 21 mars 2011. Mais, de là où j’étais, j’ai appris que Séka Séka s’était emparé des lieux. Nous avions laissé sur place une Unité du Cecos pour assurer la sécurité de la caserne, il les a aussitôt mis sous son commandement. (…) Quand j’ai informé, depuis ma cachette, le Commandant Supérieur de la gendarmerie (le Général Kassaraté. Ndlr), il était hors de lui. Mais, il ne pouvait rien faire, vu que la situation sécuritaire était intenable », a révélé l’ex-commandant du Cecos.

    Et d’ajouter que « le Commissaire Robet Gogo Joachim était le commissaire principal du Cecos, donc, le commandant adjoint. Apres que le Commandant Séka Séka se soit installé à l’école de gendarmerie, Robet s’y est rendu pour le convaincre de le laisser diriger le commandement du Cecos. Ce que le Séka Séka a refusé, tout menaçant. L’officier de police a dû rentrer chez lui».

    « Ma résidence a été bombardée par des hélicoptères »

    Le procureur a ensuite voulu savoir où s’était réfugié le témoin, au temps fort des combats. Une question à laquelle il n’a pas souhaité répondre. Toutefois, le Général de division à la retraite a confié que les informations faisant état de ce que l’école serait attaquée et qu’il constituait une cible, avaient fini par se confirmer. Puisque, dira-t-il, « la caserne a été bombardée à plusieurs reprises. Même la résidence que j’habitais dans le camp n’a pas été épargnée. Elle a également été bombardée. Quand j’y suis retournée le 13 avril 2011, j’ai vu des impacts d’obus dans la cour. Là, j’ai compris que j’avais bien fait de partir»,
    L’accusation a aussi cherché à savoir si le CMA, Philippe Mangou, recevait des instructions directes de la part du Président Gbagbo, dans la conduite des opérations militaires.

    À ce niveau, Guiai Bi Poin a dit ne rien savoir de tout cela. “Ce que je sais, c’est que le CMA faisait des compte rendus réguliers de la situation au Chef de l’Etat, comme il est de mise en pareille situation C’est ce que je sais”, a-t-il laissé entendre.

    Jean-H Koffo

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