Au Sénégal, la campagne électorale pour les élections législatives se déroule sous haute tension.
Depuis le dimanche 27 octobre 2024, le Sénégal est entré dans une période intense de 21 jours de campagne législative, durant laquelle plusieurs coalitions se disputent les 165 sièges de l’Assemblée nationale. Cette campagne fait suite à la dissolution de l’Assemblée par le président Bassirou Diomaye Faye, élu au premier tour de la présidentielle le 2 avril 2024. Le 12 septembre 2024, dans le but de garantir la mise en place des réformes promises, Faye a mis fin à l’Assemblée nationale, précédemment dominée par la coalition BBY (Benno Bokk Yakaar), dirigée par l’ex-président Macky Sall.
Les tensions n’ont pas tardé à s’intensifier. Le lundi 28 octobre 2024, le siège de la coalition Samm Sa Kaddu (“Respecter sa parole”) a été incendié par des individus non identifiés, sans faire de blessés. Khalifa Sall, membre de cette coalition et ancien maire de Dakar, a déposé une plainte, appelant à la responsabilité des acteurs politiques pour éviter l’escalade.
Le mercredi 30 octobre 2024, le convoi de la tête de liste de la coalition présidentielle Pastef, dirigée par le Premier ministre Ousmane Sonko, a été attaqué à Koungheul. Bien que le président Faye ait exhorté les partis à la retenue, les violences et provocations persistent, nourries par les réseaux sociaux et les médias.
Les enjeux de cette élection sont considérables. Une majorité absolue permettrait au camp présidentiel de déployer son programme sans obstacles, alors que l’opposition aspire à jouer un rôle de contrepoids. Le 17 novembre 2024, les Sénégalais éliront leurs députés pour un mandat déterminant pour l’avenir politique du pays. Dans son appel à la sérénité, le président Bassirou Faye a rappelé que ces élections doivent être une fête de la démocratie et non une source de discorde.
Mathis Moser (stagiaire)