De passage à Paris où il a été reçu le prix du meilleur journaliste ouest-africain, le directeur général de L’Intelligent d’Abidjan, le quotidien dont vous avez rêvé, était sur le plateau de la chaine de télévision Africa 24. Alafé Wakili a abordé des questions liées à l’actualité tant en Côte d’Ivoire que dans le monde, notamment le sommet Etats-Unis – Afrique, la célébration du 54ème anniversaire de la Côte d’Ivoire et de l’élection présidentielle d’octobre 2015.
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Votre pays, la Côte d’Ivoire s’apprête à célébrer le 54ème anniversaire de son accession à l’indépendance, le 7 août 2014 et en même temps, le pays prépare la prochaine élection présidentielle qui aura lieu en octobre 2015. Ces deux événements se préparent alors que 52 sites doivent être rasés en Côte d’Ivoire, une centaine de familles se trouvent pratiquement dans la rue, est-ce que c’est de nature à apaiser le climat social ?
Il n’y a pas de tensions. Il y a un dernier rapport de l’ONUCI qui dit que la situation sécuritaire est relativement calme en Côte d’Ivoire, le président français, François Hollande vient de séjourner en Côte d’Ivoire où il a passé une nuit. Donc le pays est calme. C’est vrai qu’il y a des familles angoissées, inquiètes, mais ce sont des situations qu’il faut gérer et comme l’a dit le porte-parole du gouvernement, le ministre Bruno Koné, il faut de la rigueur, il faut sortir des états d’âme. C’est vrai, ça fait mal, il y a des choses qui sont perdues, mais pour la sécurité de ces familles il est important de dégager ces sites parce que ces familles sont en danger. Quand il pleut il y a des morts et ce n’est pas intéressant.
Est-ce qu’il y a une solution de rechange ?
Le gouvernement devrait recaser ces populations, mais ce n’est pas facile. Il faut que toutes les bonnes volontés, les pouvoirs publics et les collectivités locales en appellent aux autorités pour éviter de les jeter dans la rue. Il faut des solutions provisoires, mais vous savez, il y a un commerce qui s’est développé dans ces quartiers précaires et ces bidonvilles. Ce sont des zones non bâties, mais ceux qui y habitent ne sont pas propriétaires, ils paient des loyers. Il y a donc un problème à ce niveau parce qu’ils n’y vivent pas gratuitement. Ils paient l’électricité…, il y a toute une industrie qui se développait au détriment de l’Etat. Il est important de faire le point pour voir les ressources dont disposent ces populations et comment les sécuriser pour les aider à habiter ailleurs.
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Une autre préoccupation intéresse les Ivoiriens, c’est le prochain sommet Etats-Unis – Afrique qui aura lieu les 5 et 6 août à Washington, qu’est-ce que les Ivoiriens en attendent ?
Beaucoup de choses. Il y a un aspect économique avant le sommet lui-même, une rencontre entre les ministres du commerce… Le gouvernement ivoirien aura une très forte délégation qui sera conduite par le Premier ministre, chef du gouvernement…
Pas par le Président de la République ?
Officiellement, sa non participation n’a pas été dite. Récemment il a reçu l’ambassadeur des Etats-Unis en Côte d’Ivoire et de sources sérieuses, le chef de l’Etat, pour des contraintes de calendrier interne pourrait être absent. Mais la Côte d’Ivoire aura une très importante délégation conduite par le Premier ministre Daniel Kablan Duncan, qui va participer aux aspects économiques-off de cette rencontre dont on attend beaucoup parce que la présence de la Côte d’Ivoire sur la scène diplomatique et économique internationale est confirmée. Vous avez vu récemment les Eurobonds à Londres, aux Etats-Unis même des fonds importants ont été levés. Il est utile que la Côte d’Ivoire soit présente et nous attendons que des opportunités d’investissement en Côte d’Ivoire soient confirmées. C’est un sommet qui laissera des traces dans les relations américaines et africaines.
Une autre actualité c’est cette célébration du 54ème anniversaire de l’accession à l’indépendance de la Côte d’Ivoire, le 7 août 2014, comment se porte votre pays 54 ans après ?
Le grand bilan à faire ce sera lors du 55ème anniversaire en 2015, année de l’élection présidentielle. La cérémonie se prépare dans de bonne condition et c’est ce qui explique cette contrainte de calendrier qui pourrait faire que le Président de la République se trouvera en Côte d’Ivoire au moment où cela va se passer, comme il l’a souvent fait à cette date. Le 7 août et la fin de l’année sont des périodes importantes au cours desquelles le chef de l’Etat s’adresse solennellement à ces concitoyens. Il est donc important qu’il se trouve sur le territoire national à cette date.
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Il y a aussi la présidentielle de 2015…
Ah oui. Quelqu’un disait que la vraie élection c’était en 2010. Ce fut un peu le cas, mais l’après élection qui a été compliqué. Je pense que l’autre vraie élection ce sera en 2015. Chacun s’y prépare chaque matin en se rasant, ça mobilise, les états-majors se préparent. Mais il y a des incertitudes, notamment la participation ou non de l’opposition, du FPI, du PDCI. On parle de candidature unique, n’empêche que les uns et les autres se préparent pour ce rendez-vous.
Pour l’instant il n’y a quand même pas beaucoup de candidats qui se sont déclarés à part le Président Ouattara, Mme Henriette Lagou pour le RPC, Mamadou Koulibaly…
Il y a encore 15 mois avant les élections, tout le monde n’a pas le temps de mener une longue campagne, mais on peut avoir des candidatures à une semaine de la clôture du dépôt des dossiers, surtout que la Commission électorale indépendante sera installée dans les jours à venir.
En quoi est-ce que l’élection présidentielle est déterminante pour l’avenir politique, économique et social de la Côte d’Ivoire ?
Elle déterminante parce qu’elle doit consolider la reprise économique, la stabilité, la phase de croissance et de paix que nous connaissons après une longue décennie de crise qui a démarrée en 1999 et pourquoi pas à partir de la crise de septembre 2002.
Transcrit par Olivier Dion
