La situation des ex-réfugiés ivoiriens vivant au Togo demeure alarmante, marquée par une précarité croissante et des engagements non respectés. Lors d’une interview donnée le 17 novembre 2024, Benjamin Méambly, porte-parole des ex-réfugiés, a appelé à l’application des solutions durables promises par le HCR, le gouvernement ivoirien et les autorités togolaises.
Des conditions de vie précaires à Avepozo
Depuis le 30 juin 2022, les ex-réfugiés ivoiriens ont perdu leur statut de réfugiés en raison de la clause de cessation activée par le HCR (Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés). Suite à cette décision, le camp d’Avepozo a été rasé le 14 octobre 2022, obligeant les réfugiés à s’installer illégalement dans des habitations précaires à proximité d’un dépotoir.
« Nous vivons dans une précarité indescriptible, sans aide ni autorisation légale », a déclaré Benjamin Méambly. Ces conditions difficiles touchent des centaines de femmes, d’enfants et de personnes âgées, qui n’ont reçu aucun des soutiens promis dans le cadre des solutions durables.
L’intégration locale : des promesses non tenues
Deux options avaient été proposées par le HCR et ses partenaires : 1- Le retour volontaire en Côte d’Ivoire, accompagné d’une aide financière. 2- L’intégration locale au Togo, incluant des documents légaux et un appui économique.
Cependant, ceux qui ont opté pour l’intégration locale n’ont bénéficié ni de leur carte de séjour ni du soutien financier nécessaire pour s’installer durablement. « Nous demandons à nos autorités de respecter leurs engagements, notamment sur la documentation légale et le soutien économique, afin que nous puissions vivre dignement au Togo », a insisté Méambly.
Pourquoi ne pas retourner en Côte d’Ivoire ?
Après 12 années passées au Togo, de nombreux ex-réfugiés ont perdu leurs attaches en Côte d’Ivoire. Certains ont fondé des familles dans leur pays d’accueil et redoutent de retourner en Côte d’Ivoire sans moyens.
« Retourner en Côte d’Ivoire avec seulement 305 000 FCFA comme aide est insuffisant pour reconstruire une vie. Nous ne refusons pas de rentrer, mais demandons que l’intégration locale, une solution durable proposée, soit appliquée correctement », a-t-il expliqué.
Appel à l’État ivoirien pour une justice équitable
Benjamin Méambly invite le gouvernement ivoirien à intervenir pour garantir une application équitable des accords tripartites entre la Côte d’Ivoire, le Togo et le HCR. Il rappelle que lors de la cérémonie de remise des passeports en 2022, les autorités avaient promis de ne laisser aucun Ivoirien sans documents et avaient exhorté les ex-réfugiés à être les ambassadeurs de leur pays au Togo.
Un avenir incertain pour les ex-réfugiés ivoiriens
Malgré les promesses, les ex-réfugiés ivoiriens vivent toujours dans des conditions précaires près de l’ancien camp d’Avepozo. L’urgence est de garantir une solution durable pour ces personnes, tout en renforçant la collaboration entre le HCR, la Côte d’Ivoire et le Togo.
Dasse Claude