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    Burkina Faso : la situation des femmes demeure inquiétante

    Burkina  Faso : la situation des femmes demeure inquiétante
    Publié le
    Par
    Charles Kouassi
    Lecture 3 minutes
    Salon des banques de l'UEMOA et des PME

    AFRIKIPRESSE -Ouagadougou . Chaque célébration de la Journée internationale de la femme, le 8 mars, est une occasion pour réexaminer la situation socioéconomique de l’autre moitié du ciel.  Qu’en est-il du sort de la femme burkinabè ?Décryptage…

    Tout le monde s’accorde à dire que les femmes burkinabè sont au  premier plan de la lutte pour le développement. Que ce soit par la tenue d’activités génératrices de revenues (AGR) ou par l’engagement  dans le milieu associatif, elles ont toujours  travaillé ou plaidé pour le rayonnement du Faso. Pourtant leur situation socio-économique  reste à désirer, à cause des pesanteurs socioculturelles et de la pauvreté qui les affectent considérablement. « La situation économique des femmes burkinabè n’a pas, jusqu’à ce jour, atteint un certain quorum (…). Lorsque l’on se réfère aux statistiques, nous voyons qu’elles interviennent à environ 70% au niveau du secteur informel, dans le PIB. Elles sont présentes dans tous les secteurs d’activités même si, à certains niveaux, elles sont sous-représentées comme dans le domaine industriel où elles existent, mais à un taux réduit  », a confié la ministre de la Promotion de la femme et du genre, Bibiane Ouédraogo/Boni.  Malgré  l’activisme des  femmes  burkinabè,  tout n’est pas rose pour elles. Certes,  des avancées notables  ont été  enregistrées, ces dernières années,sous l’impulsion des autorités. Référence peut-être à la création d’un département ministériel chargé de la femme, l’instauration d’un Forum national de la femme, cadre d’échanges direct entre le président de la république et les  femmes, la création d’un Fonds d’appui à l’entreprenariat  féminin de 5 milliards de francs CFA. Sur le plan moral et  juridique, la lutte contre les mutilations génitales féminines (MGF), telle l’excision, a  sensiblement progressé. Les leaders coutumiers et  religieux,  concernés au premier titre par  ces pratiques avilissantes, se sont même engagés  publiquement   à  combattre les MGF dans leurs localités.  Des textes répressifs ont été élaborés, et  plusieurs exciseuses ont déjà été condamnées, certaines à des peines de prison ferme.  La représentation dans les sphères de décision  a aussi  évolué, avec la loi sur le quota genre, qui a permis de promouvoir nombre de  femmes à des postes de responsabilité non négligeables et à améliorer leur présence en politique.  Si ces acquis sont à applaudir, ils cachent mal  des  contraintes à l’épanouissement des femmes burkinabè.  Pour l’essentiel, elles sont confrontées au mariage forcé, surtout dans certaines régions comme le Sahel,  à la mortalité maternelle (phénomène que l’Etat  doit  combattre davantage selon l’ONG Amnesty International), aux violences conjugales, au lévirat  et à  des  maladies  spécifiques mortelles.  Sur ce dernier point, il s’agit du cancer du sein et de celui du col de l’utérus,  qui non détectés à temps, conduisent inéluctablement à la mort.   Des  victimes de ces deux maladies   sont d’ailleurs enregistrées chaque année.   Sans oublier  d’autres écueils,  tel que l’accès à la terre, qui demeure un gros souci pour la femme burkinabè, ainsi que l’accès à l’école et à  l’emploi.   Ce sont   autant  de difficultés, que connaissent les femmes burkinabè, et qui  influent négativement sur leur bien-être. Résultat : elles sont, dans leur grande majorité, dépendantes des  hommes, obligés  de subvenir à leurs  besoins.  Ce tableau peu reluisant des  actions  soient  davantage menées  pour  garantir une certaine indépendance,  ou émancipation comme qui dirait, aux femmes burkinabè.   Cela ne fera  que booster le développement, étant entendu  que les femmes représentent 52% de la population estimée à 17 millions de personnes.  Laisser la femme burkinabè en marge ou à la merci des maux de toutes sortes, est  un danger pour  le devenir du pays.  La femme burkinabè mérite mieux que sa situation actuelle,  et  cela  doit être pris en compte  dans les projets des dirigeants.  Pour autant, les femmes ne doivent pas baisser les bras et  attendre que tout leur arrive.  Elles  doivent  donner de la voix à chaque fois que nécessaire.

    Eric DELAPLUME

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