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CAN 2021 : Mady Touré (Président-fondateur de Génération Football-Sénégal) : “Le dimanche 6 février 2022 doit être le jour de notre premier sacre continental”

CAN 2021 : Mady Touré (Président-fondateur de Génération Football-Sénégal) : “Le dimanche 6 février 2022 doit être le jour de notre premier sacre continental”
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Adou Mel
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Sénégalais d’origine et de nationalité, Mady Touré est le président-fondateur de Génération Foot, un centre de formation du Sénégal qui fait la fierté de son pays et de l’Afrique. Dans cet entretien accordé à afrikipresse.fr, il a pronostiqué le sacre des Lions de la Teranga au soir du 6 février 2022 contre les Pharaons d’Egypte dans la finale de la CAN 2021 de football qui oppose les deux équipes. Il parle également de son ancien pensionnaire Sadio Mané, des autres joueurs issus de son écurie, de la compétition et de la périodicité de l’organisation de la CAN et de la Coupe du Monde.

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Afrikipresse : Quel jugement portez-vous sur la CAN 21 de football qui s’achève ce dimanche par la finale Sénégal-Egypte ?

C’est une compétition de haute facture, nous avons déjà vu de très bons matchs au double plan technique et tactique, cela prouve que le football africain est en progression. Parlant de la finale je diraisque c’est celle de deux grandes nations qui vont s’affronter. Avec l’Egypte qui a gagné sept fois le trophée et le Sénégal qui n’a pas encore sa première étoile. Et je souhaite que le Sénégal remporte cette finale. Depuis le début de la compétition, nous avons vu une équipe sénégalaise soudée, bien organisée même si parfois elle n’a pas livré des matchs que tout le monde attendait. Mais l’objectif essentiel qui est d’être en finale est atteint. Maintenant il ne reste plus qu’à la gagner.

Mady Touré : Quel est votre point de satisfaction dans cette compétition ?

La grande satisfaction reste l’évolution du football. Quand je créais Génération Foot, mon objectif était de former le maximum de joueurs pour la sélection nationale. Aujourd’hui, je suis heureux du travail abattu puisque nous avons quatre joueurs formés par Génération Foot en équipe nationale pour représenter le pays. En plus de Sadio Mané, il y a Ismaël Sarr, Matar Sarr et Habib Diallo. C’est pour cela que j’ai bon espoir que nous gagnerons cette coupe et afin d’arborer fièrement notre première étoile. Après, nous allons lorgner la Coupe du Monde. Parce que mon objectif c’est de gagner la CAN et la Coupe du Monde. Certains me prennent pour un ‘’ fou ‘’ et que je rêve mais tout rêve est permis.

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C’est la troisième finale du Sénégal avec trois générations dorées différentes. Pensez-vous que le Sénégal a les moyens cette fois de remporter le trophée ?

Le Sénégal a toujours eu des arguments, aujourd’hui c’est un autre adversaire qui est l’Egypte que nous allons rencontrer en mars pour les éliminatoires du Mondial 2022. Je pense que nous avons lameilleure équipe et si nous analysons sur le plan des individualités, nous avons de quoi répondre mais une finale ne se joue pas elle se gagne donc il ne faudrait pas jouer une finale avant de l’avoir jouée sur le terrain. Donc, il faudrait faire attention et se préparer en conséquence. Je félicite et encourage le Sénégal. Celui qui a le plus de mental gagnera cette finale. Tout le monde sait que l’Egypte a l’habitude des finales aussi bien en nations qu’en clubs. Nous aussi, nous avons des joueurs habitués aux finales. Sadio Mané champion du Monde avec son club et champion d’Europe. Vous avez aussi Gana, Koulibaly…l’ossature de l’équipe a tout de même des arguments pour décrocher le premier titre.

Sur quoi reposent les forces du Sénégal ?

Aujourd’hui, Sadio Mané fait partie des meilleurs joueurs au monde, en demi-finale, il a porté l’équipe, il a montré qu’il est un vrai leader. S’il est à 100% de ses moyens ce dimanche, je vous assure que le Sénégal gagnera cette coupe.

Parlant des quatre équipes en demi-finale, pensez-vous que la logique a été respectée ?

Il y a eu au départ 24 nations et aujourd’hui nous avons pu en enregistrer quatre donc il n’y a plus de petites équipes. Quand on analyse la valeur de chaque nation, je dirais que le Burkina Faso n’a pas démérité contre le Sénégal en demi-finale. Contrairement à ce qu’avancent certains, le Burkina Faso n’est pas une surprise, il mérite le dernier carré si nous nous référons à son parcours. L’Egypte qui a débuté comme un moteur Diesel est en finale. L’Egypte n’a pas usurpé ses sept finales donc elle mérite cette finale. Tout comme le Sénégal. Le Cameroun a perdu aux tirs au but et tout le monde sait que les tirs au but c’est de la loterie.

Lire aussi : CAN 2021- comment le Sénégal a écarté le Burkina Faso en 1/2 finale

Après six rencontres, les quatre joueurs issus de votre centre de formation, Génération Foot vous ont-ils donné satisfaction ?

Bien sûr et le leader technique c’est Sadio Mané. Vous savez quand je parle de ce joueur, j’ai des frissons parce que je l’ai vu à l’œuvre, s’il est en finale, c’est qu’il le mérite amplement. Le joueur s’est sacrifié pour son peuple. Sadio travaille nuit et jour, il n’a pas de repos. Tout ce qu’il fait aujourd’hui, est de faire plaisir à sa nation. Quand je lui parle, il me dit, mon père il faut que nous gagnions cette CAN pour le peuple sénégalais, c’est un message fort. Sadio ne joue pas pour lui. Il ne pense même pas aux titresindividuels de Ballon d’Or, de Meilleur Joueur…Il me dit toujours que s’il a le choix entre le titre de 10 fois Ballons d’Or et la CAN, il choisira toujours la CAN ne serait-ce qu’une seule fois. Pour vous dire qu’il ne pense qu’à sa nation. Un joueur de ce genre, il faut l’encourager et le féliciter. Donc j’éprouve une très grande satisfaction pour les joueurs que j’ai formés à Génération Foot et qui sont actuellement en sélection. Je serai beaucoup plus heureux si j’ai un très grand nombre de joueurs en sélection nationale. Le dimanche 6 février 2022 doit être le jour de notre premier sacre continental.

En tant que promoteur de centre de formation, pensez-vous que la relève et la performance du football africain doivent passer nécessairement par la formation ?

Vous avez posé la bonne question. Je le dis, nous devons éviter le phénomène des binationaux. Je n’ai rien contre ces joueurs ou cette politique parce que si nous nous focalisons sur cette politique, cela veut dire que nous avons failli donc il faut multiplier les centres de formation. La formation est la clé de la réussite du football. Si nous formons davantage de joueurs, si nous multiplions les centres de formation, il n’y a pas de raison que nous ne gagnions pas la CAN et la Coupe du Monde. Et nous pouvons rivaliser avec n’importe quelle nation. Je ne parle pas que du Sénégal, je lance un appel au continent africain. Mettons en place toutes les infrastructures pour cette jeunesse qui n’attend qu’à éclore. Nous savons tous que dans chaque pays, il y a la tonne et le quintal de bons joueurs.

Lire aussi : CAN 2021 – Sénégal : Trois générations dorées de Lions à la recherche d’un premier trophée continental

Quel doit être alors la place de la politique de la binationalité dans une sélection nationale ?

Est-ce que la France, l’Allemagne … cherchent des binationaux ? Non. Vous ne l’avez pas vu. Logiquement avec une bonne formation, ce sont les binationaux qui doivent courir derrière leurs nations. Si demain, on doit faire appel à des binationaux, il faut que ce soit des binationaux qui soient beaucoup plus forts que ceux qui sont formés localement. Vous savez qu’il y a une différence entre l’enfant formé sur place et le binational parce que l’enfant qui est formé sur place a souffert avant de quitter son pays, il a plus d’affection pour son pays que le binational.

Que pensez-vous du débat autour de la périodicité de l’organisation de la CAN tous les quatre ans et du Mondial tous les deux ?

Je pense qu’il faut revoir les choses. Prenons les choses telles qu’elles sont sans se précipiter. La Coupe du Monde a toujours été organisée tous les quatre ans et la CAN tous les deux ans donc laissons les choses en place. Par contre, ce qu’on doit faire pour faire avancer le football africain, c’est de développer le CHAN. Il faut permettre aux jeunes Africains de pouvoir jouer, de rayonner pour pouvoir développer le football africain. Si j’ai un conseil à donner au président de la FIFA, Gianni Infantino, c’est de lui demander de surseoir au projet d’organiser le Mondial tous les deux ans. Certains disent que ce projet va bénéficier au football africain. Mais au lieu de le faire, multiplions les centres de formation partout en Afrique, dans les pays en sous-développement pour que nous puissions avoir des infrastructures dignes de nom. Ce problème doit être discuté et réglé autour d’une table par nos 54 nations. Quoiqu’on dise, l’avenir du football appartiendra à l’Afrique. Donc multiplions les centres de formation.

Entretien réalisé par Adou Mel, envoyé spécial au Cameroun

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